Wonder Woman : Dead Earth
Une BD de
Daniel Warren Johnson
chez Urban Comics
(DC Black Label)
- 2020
Johnson, Daniel Warren
(Scénario)
Johnson, Daniel Warren
(Dessin)
Spicer, Michael
(Couleurs)
Moscow☆Eye
(Lettrage)
Davier, Thomas
(Traduction)
12/2020 (27 novembre 2020) 176 pages 9791026817857 Autre format 409187
Lorsque Wonder Woman se réveille du sommeil séculaire dans lequel elle a été plongée, elle découvre que la Terre n'est plus qu'un vaste désert radioactif... Piégée au coeur de cette plaine stérile tapissée des cendres d'un passé ravagé par l'arme nucléaire, la Princesse Amazone se doit alors de protéger la dernière cité humaine de monstres titanesques et tâche tant bien que mal de découvrir les secrets cachée sous la poussière de cette terre morte et désolée.
Voilà un récit de Wonder Woman qui rebutera, ou à tout le moins étonnera, les lecteurs habitués aux scénarii de Greg Rucka, de James Robinson ou, plus récemment, de G. Willow Wilson et à l’esthétique classique que l’on y associe. La princesse amazone se retrouve en effet plongée dans un monde post-apocalyptique où tout le monde semble partir en vrille, y compris elle-même, et on a vraiment peine à la reconnaitre (Wonder Woman: Dead Earth 2020, #1-4).
Jusqu’alors, je ne connaissais pas le travail de Daniel Warren Johnson, l’auteur complet de cet album. Il est sans doute appréciable qu’un éditeur puisse permettre à d’autres auteurs que ceux habituellement attachés aux séries régulières de proposer une autre version de leurs super-héros favoris, la collection DC Black Label étant destinée à cela après tout (et non à devenir un fourre-tout de rééditions…). Mais au contraire de Wonder Woman : Terre-Un, cette réinterprétation va trop loin à mon goût.
Physiquement, Wonder Woman est plutôt trapue, a le nez d’un boxeur, les cheveux en pagaille et est habillée en haillons. Pour un personnage dont la plastique a souvent été primordiale dans les comics, cela surprend mais passe encore ; le type dessin brut, gras et relâché étant alors en accord. Mais c’est surtout le caractère de l’héroïne que je ne reconnais pas : Wonder Woman se bat constamment, manie l’épée avec la fureur de Conan le Barbare et déploie une violence – graphique – que je ne lui connaissais pas. Fallait-il par exemple nécessairement qu’elle arrache la colonne vertébrale de Superman ? Au-delà du personnage, le scénario en fait trop, notamment avec Cheetah et les Amazones transformés en de vulgaires monstres, et se conclut de la façon la plus bourrine qui soit. Très déçu de la proposition en somme ; si l’objectif était d’appuyer le côté guerrier du personnage, il y avait assurément des moyens plus finauds d’y parvenir.