Weegee
Serial Photographer
Une BD de De Radiguès, Max et Wauter Mannaert chez Sarbacane - 2016
08/2016 (17 aout 2016) 144 pages 9782848659138 Grand format 287043
Fin des années 30, New York, Lower East Side, le terrain de chasse privilégié de Weegee (de son vrai nom Arthur Fellig). Dans sa voiture, une radio branchée sur les fréquences de la police ; Weegee, cigare, imper et chapeau mou, photographie à tombeau ouvert la vie nocturne et brûlante des bas-fonds de Big Apple : accidents, corps carbonisés, incendies, « passants-voyeurs »… Mais aussi, déshérités, Noirs, petits bonheurs… Weegee est l’observateur – au vitriol – des inégalités et des discriminations de l’Amérique de la Grande Dépression. Les auteurs... Lire la suite
Les auteurs nous proposent de découvrir le personnage ayant réellement existé de Weegee qui fut le premier des paparazzis pour ne pas dire un sérial photographer. On va par conséquent accompagner Weegee le solitaire dans une séance de shooting au coeur de la société américaine des années 30 qui était à la fois déviante et corrompue.
Le scénariste est connu pour avoir réalisé il y a peu Hobo Mom pour les connaisseurs. Je n'ai pas trop aimé ce personnage qui écoute les ondes de la police pour se rendre en premier sur les scènes de crime et faire des photographies en se servant du malheur des gens. Mais on découvre qu'il était également plus que cela en étant un témoin de la société new-yorkaise avec ses émigrés qui essayaient de se tailler une place. le portrait dressé sera plutôt empathique.
En conclusion, une biographie bien mise en image mais qui ne m'a pas totalement convaincu sur un photographe au parcours atypique dans une Amérique en pleine évolution.
"Weegee" ou l’histoire vraie d’un photographe branché sur la fréquence de la police, qui, arrivé le premier sur les scènes de crimes, shootait à grands flashs les cadavres pour revendre aussitôt les photos à la presse. L’ascension de cet ambitieux cynique, calculateur et sans vergogne, deviendra imparable... En tant que lecteur, difficile tout de même d’adhérer à ce profil de sale type roublard et déplaisant.
Le dessin n’est pas transcendant non plus. Le trait est bien rehaussé par un gris assez doux mais son style est parfois imprécis. En revanche les décors – composante essentielle de l’œuvre de Weegee – sont soignés et les nombreuses vues des rues du New York des années 40 régaleront les amateurs de cartes postales vintages.
Au final, le plus intéressant est sans doute la question jalonnant tout son parcours : quelle est la valeur artistique de son travail ? Guidé par une inextinguible soif de reconnaissance, lui s’est toujours vu comme un créateur quand le reste du monde le percevait comme un charognard opportuniste. La postérité lui a finalement donné raison… Son travail s'expose aujourd'hui en galerie.