Wake Up America
2. 1960-1963
Une BD de
Lewis, John
et
Nate Powell
chez Rue de Sèvres
- 2015
Lewis, John
(Scénario)
Aydin, Andrew
(Scénario)
Powell, Nate
(Dessin)
<N&B>
(Couleurs)
Ruault, Jean-Luc
(Lettrage)
Nikolavitch, Alex
(Traduction)
05/2015 (13 mai 2015) 189 pages 9782369810384 Format comics 245724
Second volet de l'évocation de la lutte pour la conquête des droits civiques dans l'Amérique ségrégationniste, dans un registre vibrant. Ce grand récit réaliste relate la longue marche des Noirs américains pour l'égalité des droits. À travers le personnage de John Lewis, figure historique du mouvement aux côtés de Martin Luther King, les auteurs retracent le combat des militants pour les droits civiques au tournant des années cinquante et soixante. Le Sud ségrégationniste y est dépeint dans toute sa violence et son injustice.
Le mouvement d’occupation des cafés de Nashville par la population noire initié par l’acte fondateur de Rosa Parks n’est que le début d’un long combat vers l’abolition des lois ségrégationnistes du Sud des Etats-Unis. Pendant les trois années qui mennent à l’historique marche sur Washington, la violence physique monte sans cesse et le mouvement doit également affronter les réticences du gouvernement Kennedy à bouleverser trop vite l’équilibre du pays…
Le second volume de cette magnifique autobiographie en BD est assez différent du premier et notamment son caractère grand public que j’avais trouvé propice à une utilisation pédagogique. Après cette entrée en matière où les auteurs se sont efforcés de lisser l’approche, ce tome devient beaucoup plus touffu, hargneux, directe. Comme un accompagnement de l’ouverture de John Lewis sur un monde où la naïveté a disparu, le militant énonce des vérités qui font tout drôle dans l’Amérique autosatisfaite pos-Barrack Obama. Dans ces presque deux-cent pages qui mènent au discours de Washington impressionnant de détermination et de vérité, nous sont montrées les très nombreuses actions lancées par le Comité de coordination des étudiants non-violents (SNCC), et notamment les Freedom rides, ces « voyages de la liberté » qui visaient à envoyer des noirs traverser le sud profond (et très dangereux) dans des cars inter-états afin de tester un arrêt de la cour suprême qui rendait illégal la ségrégation dans les transports. Cette nouvelle étape dans la contestation non-violente de la ségrégation marque un saut dans la violence avec les premiers morts et une vision pour le lecteur d’une réalité crue: celle d’Etats contestant systématiquement la loi fédérale, envoyant sa police protéger le Ku Klux Klan et les agresseurs qui tabassaient voir tentaient d’assassiner les noirs présents dans les bus. Personnellement je ne connaissais pas cette séquence qui m’a impressionné, notamment les passages montrant les frères Kennedy, très finement rendus, nous laissant deviner si leurs réticences à intervenir étaient des craintes de réactions politiques ou une réelle conviction que les militants noirs allaient trop loin dans la contestation.[...]
Lire la suite sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2019/12/15/wake-up-america-2/