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Encore une bd oubliée qui n'a pas rencontré son public. Elle sera néanmoins difficile à retrouver, le tirage étant épuisé...
Le premier tome nous entraîne au large des côtes somaliennes où sévissaient les pirates. Cela n'a d'ailleurs pas changé en témoigne l'actualité récente dans cette partie du globe. On voyage entre Djibouti et Aden où notre romancier part en quête d'aventure pour fuir un passé marqué par la tragédie du suicide d'un proche. Il se sent responsable de ce drame.
Le second tome nous entraîne dans l'Egypte du Nil où notre héros va faire connaissance de manière fortuite avec un professeur voulant découvrir la quatrième source du Nil afin de révolutionner la géographie moderne. L'histoire est totalement indépendante de la précédente. On suit les pérénigrations de cet écrivain aventurier. C'est certainement mon chapitre préféré.
Le troisième et dernier tome se situe dans le désert de Syrie sous protectorat français où l'on fait parfois de curieuses rencontres. Kingsley Bates fait ainsi connaissance d'un groupe de cinq hommes ayant une mystérieuse mission. Et tout ce beau monde se retrouve à voyager à bord d'une Rolls datant de la guerre de 14. Cette ballade entre sable et neige se transforme vite en destination pour l'enfer.
Ce qui est frappant d'un point de vue graphique dans cette série, ce sont les couleurs un peu impressionnistes qui restituent à merveille les paysages du Moyen-Orient.
Entre regard bucolique et regard doux-amer, le romancier va vite perdre ses illusions. J'ai beaucoup aimé ces voyages en amertume à la découverte de l'Orient. N'hésitez pas à le lire si jamais vous tombez dessus.
Didier Teste, alias Dieter, prolifique et talentueux scénariste français que nous n'avons plus besoin de présenter dans le monde de la bande dessinée, nous invite avec le dessinateur espagnol Clavé, à voyager en Afrique par le biais d'une courte série constituée de trois tomes dotés de grandes qualités.
Brièvement, Kinglsey Bates, imaginé et présenté ici comme le narrateur et personnage central du récit, est un romancier franco-anglais en vogue dans les années 30 qui fuit un événement tragique, d'autant plus douloureux qu'il se sent responsable de celui-ci. Ainsi, parti de France, il tente d'exorciser ses démons par le voyage et débarque à Djibouti après avoir effectué la traversée de la Mer Rouge. D'emblée, le décors idyllique et paisible de Djibouti et ses alentours contrastent avec le chaos qui semble régner dans la tête de Kinglsey. Tout accaparé qu'il est par la souffrance de ses réminiscences, qui l'empêchent de vivre et brouillent son regard, il rencontre à deux reprises un vieux sage aveugle qui lui permettra de comprendre qu'il n'est pas seulement venu ici pour réaliser la biographie du célèbre aventurier Henry de Monfreid comme il le prétend. Qu'importe, il est déjà embarqué dans la poursuite de ce dernier, prétexte pour une quête existentielle dont le but est une reconstruction identitaire.
La fiction rejoint ici la réalité dans le scénario de Dieter, dans la mesure où Monfreid a réellement existé. Cet aventurier, romancier et contrebandier français, converti à l'islam (en prenant le nom "Abd-el-Haï ", c'est-à-dire "l'esclave du vivant") représente la quête salvatrice de Kinglsey Bates. Nous suivrons son itinéraire destiné à retrouver Abd-el-Haï ; une chimère au goût plutôt amer. Ce que l'on gagne est en effet peut être avant tout le chemin que l'on emprunte et qui nous fera peut-être progresser intérieurement, davantage que l'objet initial qui peut s'avérer décevant lorsqu'on l'a trouvé. Les trois "Voyages en amertume" peuvent se comprendre ainsi. Ils sont l'illustration et le témoignage du besoin fondamental que semble avoir l'être humain à se lancer dans des aventures hasardeuses voires irrationnelles, à la recherche souvent illusoire et futile en apparence, mais tellement importante et vitale pour celui qui la provoque.
Nous sommes donc plongés dans la reconstruction mentale d'un individu : Kinglsey Bates. De ce dernier, nous n'en saurons pas beaucoup, juste ce qu'il faut pour s'attacher à lui. Et, on y arrive car il est proche de nous, terriblement humain, fragile et fort à la fois. Pour Dieter, l'approche humaniste est très importante. Il propose des personnages qui existent au-delà des intrigues, ayant une épaisseur, une consistance palpable, une profondeur qui ne peut nous laisser insensibles. Nous sommes tous potentiellement Kinglsey Bates, donc cet être nous parle.
"Voyages en amertume" est aussi une formidable mise en perspective de la beauté du monde : nous sommes aujourd'hui à Djibouti, en Somalie, sur la Mer Rouge, puis demain sur le Nil, en Syrie, en Turquie. On peut y ressentir l'odeur des souks, la sagesse des gens qui ont peu et qui vivent dans de rudes pays, gorgés d'une Histoire riche et millénaire, faite de traditions, légendes, contes, magies diverses... Cette alchimie est à la fois rendue possible par les dessins de Clavé, qui s'est surpassé ici pour ma part, et par les somptueuses couleurs de Marie-Paul Alluard. L'effet donne un crayonné fluide haut en couleurs, à la lumière éclatante de réalité, au bleu profond et sensuel de la mer.
Voilà bientôt quinze ans que je possède cette bande dessinée. Force est de constater que je conserve à chaque lecture la même impression de puissance visuelle, de force narrative, me plongeant dans une plénitude, une clarté intellectuelle, un spirituel efficace. Ceci n'est pas un scoop, vous l'aurez compris, je suis admiratif de la prouesse de ces trois auteurs. Une très brillante et sincère série, crédible par ses personnages, exotique de par les lieux des péripéties, humaniste car elle ne nous ment pas en nous dévoilant la diversité du genre humain, tous ces fragments qui nous composent et qui nous indiquent que nous sommes faits de petits riens, ce qui est à la fois beau et terrifiant.
Cet album, je l'ai lu à sa sortie. Paradoxe, je commençais mon voyage en Bandes dessinnées. C'est autant un coup de coeur qu'un avis partial, même si j'ai gardé au fil des ans et des albums une attention certaine et interessée pour l'oeuvre de Dieter. Si tout me paraît vrai dans cet album ( les voyages, l'amertume, ...), je garde précieusement le souvenir de l'effet physique de matière des couleurs, superbes à mon goût. Depuis, dans ma banque de donnée, j'ai ajouté la rubrique : coloriste. Et la nostalgie n'est pas déçue à la nouvelle lecture.
Encore une bd oubliée qui n'a pas rencontré son public. Elle sera néanmoins difficile à retrouver, le tirage étant épuisé...
Le premier tome nous entraîne au large des côtes somaliennes où sévissaient les pirates. Cela n'a d'ailleurs pas changé en témoigne l'actualité récente dans cette partie du globe. On voyage entre Djibouti et Aden où notre romancier part en quête d'aventure pour fuir un passé marqué par la tragédie du suicide d'un proche. Il se sent responsable de ce drame.
Le second tome nous entraîne dans l'Egypte du Nil où notre héros va faire connaissance de manière fortuite avec un professeur voulant découvrir la quatrième source du Nil afin de révolutionner la géographie moderne. L'histoire est totalement indépendante de la précédente. On suit les pérénigrations de cet écrivain aventurier. C'est certainement mon chapitre préféré.
Le troisième et dernier tome se situe dans le désert de Syrie sous protectorat français où l'on fait parfois de curieuses rencontres. Kingsley Bates fait ainsi connaissance d'un groupe de cinq hommes ayant une mystérieuse mission. Et tout ce beau monde se retrouve à voyager à bord d'une Rolls datant de la guerre de 14. Cette ballade entre sable et neige se transforme vite en destination pour l'enfer.
Ce qui est frappant d'un point de vue graphique dans cette série, ce sont les couleurs un peu impressionnistes qui restituent à merveille les paysages du Moyen-Orient.
Entre regard bucolique et regard doux-amer, le romancier va vite perdre ses illusions. J'ai beaucoup aimé ces voyages en amertume à la découverte de l'Orient. N'hésitez pas à le lire si jamais vous tombez dessus.
Didier Teste, alias Dieter, prolifique et talentueux scénariste français que nous n'avons plus besoin de présenter dans le monde de la bande dessinée, nous invite avec le dessinateur espagnol Clavé, à voyager en Afrique par le biais d'une courte série constituée de trois tomes dotés de grandes qualités.
Brièvement, Kinglsey Bates, imaginé et présenté ici comme le narrateur et personnage central du récit, est un romancier franco-anglais en vogue dans les années 30 qui fuit un événement tragique, d'autant plus douloureux qu'il se sent responsable de celui-ci. Ainsi, parti de France, il tente d'exorciser ses démons par le voyage et débarque à Djibouti après avoir effectué la traversée de la Mer Rouge. D'emblée, le décors idyllique et paisible de Djibouti et ses alentours contrastent avec le chaos qui semble régner dans la tête de Kinglsey. Tout accaparé qu'il est par la souffrance de ses réminiscences, qui l'empêchent de vivre et brouillent son regard, il rencontre à deux reprises un vieux sage aveugle qui lui permettra de comprendre qu'il n'est pas seulement venu ici pour réaliser la biographie du célèbre aventurier Henry de Monfreid comme il le prétend. Qu'importe, il est déjà embarqué dans la poursuite de ce dernier, prétexte pour une quête existentielle dont le but est une reconstruction identitaire.
La fiction rejoint ici la réalité dans le scénario de Dieter, dans la mesure où Monfreid a réellement existé. Cet aventurier, romancier et contrebandier français, converti à l'islam (en prenant le nom "Abd-el-Haï ", c'est-à-dire "l'esclave du vivant") représente la quête salvatrice de Kinglsey Bates. Nous suivrons son itinéraire destiné à retrouver Abd-el-Haï ; une chimère au goût plutôt amer. Ce que l'on gagne est en effet peut être avant tout le chemin que l'on emprunte et qui nous fera peut-être progresser intérieurement, davantage que l'objet initial qui peut s'avérer décevant lorsqu'on l'a trouvé. Les trois "Voyages en amertume" peuvent se comprendre ainsi. Ils sont l'illustration et le témoignage du besoin fondamental que semble avoir l'être humain à se lancer dans des aventures hasardeuses voires irrationnelles, à la recherche souvent illusoire et futile en apparence, mais tellement importante et vitale pour celui qui la provoque.
Nous sommes donc plongés dans la reconstruction mentale d'un individu : Kinglsey Bates. De ce dernier, nous n'en saurons pas beaucoup, juste ce qu'il faut pour s'attacher à lui. Et, on y arrive car il est proche de nous, terriblement humain, fragile et fort à la fois. Pour Dieter, l'approche humaniste est très importante. Il propose des personnages qui existent au-delà des intrigues, ayant une épaisseur, une consistance palpable, une profondeur qui ne peut nous laisser insensibles. Nous sommes tous potentiellement Kinglsey Bates, donc cet être nous parle.
"Voyages en amertume" est aussi une formidable mise en perspective de la beauté du monde : nous sommes aujourd'hui à Djibouti, en Somalie, sur la Mer Rouge, puis demain sur le Nil, en Syrie, en Turquie. On peut y ressentir l'odeur des souks, la sagesse des gens qui ont peu et qui vivent dans de rudes pays, gorgés d'une Histoire riche et millénaire, faite de traditions, légendes, contes, magies diverses... Cette alchimie est à la fois rendue possible par les dessins de Clavé, qui s'est surpassé ici pour ma part, et par les somptueuses couleurs de Marie-Paul Alluard. L'effet donne un crayonné fluide haut en couleurs, à la lumière éclatante de réalité, au bleu profond et sensuel de la mer.
Voilà bientôt quinze ans que je possède cette bande dessinée. Force est de constater que je conserve à chaque lecture la même impression de puissance visuelle, de force narrative, me plongeant dans une plénitude, une clarté intellectuelle, un spirituel efficace. Ceci n'est pas un scoop, vous l'aurez compris, je suis admiratif de la prouesse de ces trois auteurs. Une très brillante et sincère série, crédible par ses personnages, exotique de par les lieux des péripéties, humaniste car elle ne nous ment pas en nous dévoilant la diversité du genre humain, tous ces fragments qui nous composent et qui nous indiquent que nous sommes faits de petits riens, ce qui est à la fois beau et terrifiant.
Cet album, je l'ai lu à sa sortie. Paradoxe, je commençais mon voyage en Bandes dessinnées. C'est autant un coup de coeur qu'un avis partial, même si j'ai gardé au fil des ans et des albums une attention certaine et interessée pour l'oeuvre de Dieter. Si tout me paraît vrai dans cet album ( les voyages, l'amertume, ...), je garde précieusement le souvenir de l'effet physique de matière des couleurs, superbes à mon goût. Depuis, dans ma banque de donnée, j'ai ajouté la rubrique : coloriste. Et la nostalgie n'est pas déçue à la nouvelle lecture.