Les voyages d'Ibn Battûta
Une BD de
Lotfi Akalay
et
Joël Alessandra
chez Dupuis
(Aire Libre)
- 2020
Akalay, Lotfi
(Scénario)
Alessandra, Joël
(Scénario)
Alessandra, Joël
(Dessin)
Alessandra, Joël
(Couleurs)
De Chanville, Hubert
(Autres)
Benmakhlouf, Ali
(Préface)
06/2020 (26 juin 2020) 229 pages 9791034745838 Autre format 397641
En 1354 quand Ibn Battûta revient à Fez au Maroc, il rentre d'un périple qui aura duré 29 ans. Un pèlerinage à La Mecque en 1325 a ainsi conduit l'aventurier aux quatre coins du monde, en Afrique, en Espagne, en Inde, des Maldives, jusqu'en Chine. Trop peu connu en France, ce Marco Polo musulman est un des plus grands voyageurs de l'histoire. Né à Tanger, il est même à l'origine de la consécration du récit de voyage en genre littéraire dans le monde musulman au XIVe siècle quand il publie sa "rihla" un mot qui à l'origine signifie "voyage", à l'origine... Lire la suite
Comme l'a écrit Yovo, le livre raconte une somme de rencontres faites par Ibn Battuta voyageur invétéré du XIVème siècle. Le livre est beau, Joël Alessandra a réalisé de superbes aquarelles sur le monde musulman de cette époque dans toute sa diversité géographique. Cependant, ici il n'y a aucun message, aucune histoire, aucune réflexion, il s'agit d'une juxtaposition d'expériences. Ce qui est dommage c'est que l'on tourne les pages, puis on oublie, on pourrait ne pas lire.
J'ai un peu l'impression d'un beau sujet mal traité.
« Les voyages d’Ibn Battûta » tient plus du récit illustré ou du carnet de voyage que de la bande dessinée. Joël Allessandra, coutumier du genre, est donc à l’aise pour retranscrire par des aquarelles, parfois magnifiques, les innombrables contrées prétendument visitées par Ibn Battûta de 1325 à 1354. Cet insatiable voyageur aurait parcouru, sur 3 continents, toutes les terres d’islam de son époque et fit écrire ses exploits, réels ou supposés, par un scribe.
Une histoire aussi fertile aurait pu donner une épopée mémorable, la BD étant le format idéal pour procurer l’évasion et les mirages d’un tel voyage. Mais Lotfi Akalay, décédé en 2019, fut sans doute un grand écrivain mais pas un scénariste. Le récit manque hélas de fluidité. Les scènes, hachées, se succèdent sans contexte, ni dramaturgie. Et la rareté des dialogues limitent au strict minimum les interactions entre les personnages, pourtant pittoresques.
Cet bel album, objectivement riche et intéressant, est donc à réserver aux férus de voyage, aux passionnés d’histoire ancienne ou aux spécialistes du monde musulman.