La voix des bêtes, la faim des hommes
Une BD de Thomas Gilbert chez Dargaud - 2023
05/2023 (26 mai 2023) 180 pages 9782205206166 Autre format 472091
Brunehilde est meneuse de loups. Elle vit à la fin du Moyen Age, cette période incertaine où le christianisme combat intensément pour gagner les populations, essentiellement rurales. Nomade, considérée comme une sorcière, elle doit se méfier des brigands, des bêtes, des esclavagistes, de l'accueil des villageois, parfois. Quand elle arrive dans cette vallée forestière du Sud-Ouest de la France, elle découvre une situation terrible : des gens sont atrocement tués dans les bois, mutilés, et le village est persuadé qu'un démon ou un loup-garou sévit.Première... Lire la suite
Nous avons un roman graphique qui se situe entre « Le Nom de la Rose » pour son côté religieux dans une quête de recherche de vérité et « Les rivières pourpres » pour son côté polar sur l'enquête de meurtres d'enfants atrocement mutilés.
C'est la jeune Brunehilde, meneuse de loups, qui se charge de trouver le coupable pour le bien de la communauté et surtout pour disculper ses amis les loups. On se situe à la fin du Moyen-Age (vers l'an mille) dans une France reculée et superstitieuse. On croit encore au démon et au loup-garou tout en se méfiant des sorcières qu'on condamne au bûcher.
Evidemment, le tueur est un illuminé ayant foi en Dieu dans une époque où le christianisme s'impose à coup de force et de massacre. Les thèmes sont toujours les mêmes : la folie des hommes qui s'exerce contre les plus faibles à savoir les enfants ce qui est totalement inadmissible toutes époques confondus.
C'est un album assez étrange dont certaines planches font écho à ses délires mystiques en lui donnant un caractère assez original et parfois effrayant. L'action avance lentement dans un unique tome qui sera assez dense pour donner une consistance et une certaine atmosphère assez pesante.
La lecture demeure fluide et particulièrement agréable grâce à un dessin qui met en valeur les décors ruraux et forestiers. Certes, la narration parfois s'englue légèrement dans des séquences peu importantes.
Il n'y aura pas de grande surprise dans le scénario qui demeure assez classique mais on peut dire que la mise en scène est plutôt réussie. C'est une BD qui sort du lot même si elle reste avec une ambition tout à fait mesurée.
Cela pourra plaire aux amateurs de cette période charnière de la fin du Moyen-Age.
Pour moi c'est entre 3 et 4...
C'est un bon album, mais c'est pas non plus un livre dont la lecture est à mon sens "nécessaire".
C'est cool, c'est un moment de lecture agréable, sans plus.
Il y a des séquences visuellement très sympas. Des pleines planches aussi très sympa... comme les planches introductives de certains péchés notamment.
Après y'a aussi un homme avec une flèche dans l'oeil droit, qui se retrouve avec la flèche dans l'oeil gauche dans la planche suivante...
Bon, je tergiverse mais ca peut sortir le lecteur de sa lecture...
Sachant l'équipe de décrypteur visuel qu'il y a sur Bdgest...
Le scénario est au final plutôt convenu, je dirai même classique.
Une fille dont les parents sont sans le sou et ayant une "aptitude" se fait recueillir par un Meneux.
Elle devient Meneux elle-même... Noté que finalement, malgré le côté féministe de la BD, le mot reste masculinisé.
Cette Meneux, au final, se méfie des hommes avec un petit h, et va naviguer dans un monde tantôt patriarcal, tantôt très religieux, et va découvrir les vices et les péchés de tous ces hommes.
Bref c'est au final assez loin d'un Se7en...
J'ai été assez déçu par le premier tiers, où au fûr et à mesure des pages, on s'attache au duo d'introduction, la Meneux et le Marchant ambulant... qui se fait découdre en moins de deux...
Et au final, la Meneux passe à autre chose...
Ca m'a plutôt déçu...
Bref, je vais mettre 4 pour la note en étant "mieux disant" mais j'aurai mis 3,5.
A lire pour les fans de l'auteur qui semble avoir fait un bel ouvrage avec "Les Filles de Salem".
Les curieux des scénarios dit "féministes" pourront s'y attardé.