VilleVermine
3. Le tombeau du Géant
Une BD de Julien Lambert chez Sarbacane - 2022
01/2022 (19 janvier 2022) 86 pages 9782377317783 Grand format 437627
Imaginez VilleVermine un demi-siècle plus tôt… On raconte qu’un géant s’était échappé d’un cirque et avait commis des crimes atroces… indicibles, qui laissèrent bien des parents éplorés. Boris Tassard, à la tête d’une milice de fiers gaillards, poursuivit le monstre et lui fracassa le crâne d’un seul coup de merlin. Pour le cinquantième anniversaire de ce haut fait, la petite-fille de Tassard a engagé Jacques Peuplier pour retrouver le Fendeur, l’arme, perdue depuis, qui rendit son grand-père célèbre. Guidé par les objets avec lesquels il communique,... Lire la suite
Pouhahahahahaha! De la propagande d'extrême gauche!
==SPOILERS!! == (mais pour vrai mieux vaut se faire spoiler cette histoire que de perdre son temps sur du prosélytisme comme ça!)
Si j'avais adoré les deux premiers tomes pour leur folie et leur écriture, avec une histoire qui cherchait avant tout à DI-VER-TIR le lecteur, ici, Julien Lambert fait de la politique. Et de la petite politique identitaire à deux balles, en plus. Franchement, cette BD est une vraie honte.
D'abord, j'avais déjà eu la puce à l'oreille quand l'histoire a commencé à sous-entendre que le géant s'était fait tué parce qu'il était "différent"... Et ensuite, que le festival serait mieux "sans violence"... Vous voyez le genre? Eh bien, attachez bien vos culottes encore toutes propres, ça va beaucoup plus loin que ça.
La "force" du gardien, ce sont ses menstruations!
Je cite : "Leur virilité s'est soudain trouvée menacée! Une puissance pareille dans le corps d'une femme, ils étaient incapables de l'admettre." Muahahahahahahah!
"Très vite, les blagues ont commencé. C'était à qui trouvait le mot le plus obscène pour qualifier le vagin de la géante." Pouhahahahahah!
"Il fallait montrer que les hommes sont des hommes et qu'ils doivent posséder les femmes!" Lolololololol, à l'aide, je n'en peux plus!
Et j'en passe! Et le géant... pardon, la géante qui se libère en détruisant tous les obstacles les culottes pleines de sang. Wouuuhouuuu, c'est assez clair pour vous, ça, comme message?
Je n'ai aucun respect pour ce genre de politisation de la BD qui cherche à faire passer un message en réduisant carrément le sexe opposé à des êtres abjects et dégueulasses. À mon sens, cette BD est carrément misandre. Et tout simplement pas intéressante d'un point de vue scénaristique. Elle prêche pour sa paroisse, au lieu de chercher à divertir tout le monde.
Vive les bibliothèques! Imaginez si j'avais payé pour ça.
Je dois dire, autant j'avais été emballé par les deux premiers volumes, je suis un peu déçu de ce nouveau chapitre. Beaucoup de bagarres et à mon gout beaucoup moins de poésie . Peut être parce que les 2 premiers volumes présentaient la ville et les personnages, bref, a suivre quand meme bien sur ....
Quelle histoire !
Mais où Julien Lambert va-t-il chercher tout ça ?
Pourtant ses ingrédients sont assez simples : une ville craspouille et mitée, des égouts tentaculaires, un héros qui dialogue avec les objets, une légende urbaine... et voilà tout. Mais avec ça il fabrique de bric et de broc un conte généreux à l'intensité dramatique saisissante.
Ses moyens graphiques et sa mise en scène sont modestes mais clairement maitrisés. Le dessin est d'une lisibilité parfaite, les personnages sont incarnés en quelques traits bien posés et les décors n'ont besoin que d'un détail pour sentir la rouille et le salpêtre. S'ajoute à cela un scénario inventif et cohérent qui prend des risques pour sortir des sentiers battus. Il gagne même plusieurs degrés de lecture grâce à des thèmes sensibles intelligemment traités.
J'avais beaucoup aimé le premier diptyque mais je n'imaginais pas que VilleVermine deviendrait une série. Après avoir lu "Le tombeau du géant", cela s'impose comme une évidence. J'espère donc que de nombreux autres tomes de cette qualité suivront.
Jacques Peuplier, le gentil colosse aussi doué pour parler aux choses que pour prendre des gnons, promène ses rouflaquettes dans un univers décidément fécond sur lequel Julien Lambert, son créateur, règne en maître inspiré. Je lui dis bravo !
Très très chouette ce Villevermine, j'ai lu les trois tomes à la suite et j'espère qu'il y en aura d'autres. Un héros singulier qui a du style et qui, sous ses airs de grand dur, cache une certaine sensibilité. Et puis, l'idée qu'il puisse s'exprimer avec tout les objets du quotidien, c'est une idée toute bête mais il fallait la trouver. Cela permet toutes les fantaisies et on se marre. Intrigues bien élaborées qui marquent les esprits (la fin du tome 2 est trippante, violente avec le ressenti du méchant dans le corps du monstre et le tome 3 est totalement surprenant dans son dénouement) A découvrir.
Il y a sur le marché tellement de bds vues et revues dont on pourrait aisément se passer !!
Et, de temps en temps, dans ce fleuve surchargé de l'édition, le chercheur à la surprise de trouver dans son tamis une pépite.
VilleVermine tome trois en est une. Les deux premiers tomes laissaient penser qu'il y avait un filon dans le coin.
Tout semble désuet, tout semble simple, voire simplet, mais quelle profondeur dans ce personnage de Jacques Peuplier, qui est bien plus à l'aise avec les objets qu'avec ses congénères.
Impossible d'en parler, de ce géant, sans dévoiler l'histoire, pleine de poésie, d'humour ( sylvestre) et de lucidité.
Un grand plaisir de lecture de ce début d'année 2022.
Quelle surprise inattendue !!!
Le succès du diptyque a forcément donné des envies de poursuivre l'aventure et franchement, c'était une excellente idée !!
Ce troisième tome n'a aucun lien avec ses deux prédécesseurs et il peut se lire à part.
On quitte les rues et le centre de VilleVermine pour découvrir son monde souterrain.
Encore une fois, quel beau travail d'écriture. A travers cette histoire de pure fiction, Julien Lambert traite des rapports humains, des classes sociales, de la place des femmes et des hommes dans ce monde, mais aussi de la cruauté de l'être humain.
Le graphisme est lui aussi toujours impeccable avec la patte reconnaissable de l'auteur, et son dessin volontairement brouillon et crasseux qui colle à l'univers.
C'est un album à la fois touchant et sincère qui m'a surpris et qui m'a énormément plu.
Dans le Tome 1, Jacques Peuplier évoquait en page 47 deux choses étranges qui s'étaient déroulées à VilleVermine. Un géant qui terrorisait la ville et un mec à 6 bras qui aurait dépecé une équipe d'ouvrier à l'usine chimique. Le géant à trouvé vie dans cet album. J'espère donc de tout mon cœur que l'homme à 6 bras prendra vie lui aussi....