La vie sans mode d'emploi - Putain d'années 80 !
Une BD de Désirée Frappier et Alain Frappier chez Éditions du Mauconduit - 2014
01/2014 (15 janvier 2014) 175 pages 9791090566118 Autre format 206366
« Rien ne se passe comme je l’imagine. Sans doute parce que ma première erreur fut une erreur de parcours. À 18 ans, “ je suis montée à Paris “ et Paris n’est pas Hollywood. » La vie sans mode d’emploi-Putain d’années 80 !, c’est la vie d’une fille qui se trompe de parcours, persuadée qu’une pluie de roses va tomber du ciel le soir de l’élection de François Mitterrand. Une fille qui, devenue mère, met de côté ses rêves pour créer une entreprise. Une fille dont les espoirs se heurtent à la réalité du « tournant de rigueur » imposé par la gauche... Lire la suite
La vie est parfois dure sans mode d’emploi. En faut-il obligatoirement un ? Ne vit-on pas de ses expériences sans avoir besoin d’un support ? Bref, c’est un retour vers les années 80 plus précisément la période s’étalant de 1981 à 1986 inclus. On va explorer la vie de l’auteur qui ne s’était pas encore mis en couple avec son actuel compagnon qui signe également cette BD notamment au dessin.
J’ai beaucoup aimé les années 80 pour sa musique et une certaine ambiance particulière qui a baigné une bonne partie de mon enfance et adolescence. J’étais un peu le public visé. L’auteur arrive surtout à nous mettre sous la dent les faits politiques malheurs de l’époque ainsi que les petites anecdotes. Cela sent notre vécu mais l’on apprend également des choses que l’on ignorait. On ne peut pas tout savoir même si on a vécu ces fameuses années. Il faut dire que la tournure des événements est fortement marquée par une prise de position assez courageuse en ces temps-ci. Les auteurs assument et c’est tant mieux.
Pour les déboires de la vie sentimentale, il ne se passera pas grand-chose finalement mis à part la coexistence avec un homme un peu gougeât. J’ai beaucoup plus apprécié le regard sur la vie politique et sociale. Beaucoup de réflexions sonnent justes. Les auteurs qui avaient fait fort avec l’œuvre Dans l'ombre de Charonne semblent récidiver pour le plus grand plaisir d’un certain lectorat. Une couverture ratée mais pas le reste...
Auteurs il y a tout juste deux ans du remarqué Dans l’ombre de Charonne, Désirée et Alain Frappier reviennent avec un ouvrage à l’angle mémoriel assez proche, mais au sujet très différent. Ils portent cette fois leur regard sur les années 1980 à travers une tranche de la jeunesse de Désirée, racontée à la première personne. Celle-ci a 22 ans au moment de la victoire de François Mitterrand à l’élection présidentielle de 1981, qui ouvre le récit, et, pour paraphraser Paul Nizan, ce n’est pas tous les jours le plus bel âge de sa vie. Désirée abandonne ses cours de théâtre et «le vieux peintre qui, depuis 4 ans, refait indéfiniment le même portrait [d’elle] ». Elle monte sa propre pièce, conçoit les costumes de scène d’une amie saxophoniste, avorte, manque encore d’avorter mais choisit cette fois de garder l’enfant prénommé Mélo. Mélo comme mélodrame ou comme le méli-mélo qui donne sa force à l’album. L’aménagement du précaire logement-atelier de couture de Désirée, les souvenirs et la vie de ses voisins se fondent dans le mouvement de l’époque, de l’accident nucléaire de Tchernobyl aux polémiques sur la construction du pont de l’île de Ré, en passant par les mobilisations étudiantes contre la loi Devaquet. Avec Désirée et avec Alain Frappier, qui accompagne de son dessin polymorphe les mille strates de ses souvenirs, le quotidien devient une grande aventure, une épopée. Sa joie de vivre transcende épreuves et contrariétés. La vie «sans» mode d’emploi ? Pas si sûr.
FABRICE PIAULT, Livres Hebdo, 6 décembre 2013
Mon dieu ce que c'est nul...
Il n'y a pas de scénario, pas de fin, dans cette vision caricaturale et trop engagée des années 80.
J'ai aussi vécu les années 80, et Dieu merci, ce n'est pas la réalité qui est montrée dans ce livre !
J'ai acheté ce livre chez un soldeur (book off), quelques jours après sa sortie en librairie, et je comprend pourquoi son 1er propriétaire l'a revendu pour 1 euro !