La vie de ma Mère
1. Face A
Une BD de Thierry Jonquet et Jean-Christophe Chauzy chez Casterman (Un Monde) - 2003
01/2003 46 pages 2203390034 Grand format 23634
Kevin habite une cité du quartier de Belleville avec sa mère. Ici, on voit de tout: des “Chinois” aux commerces florissants, des “Rebeus” et des “Keublas” remontés contre le système, des filles de bourges qui apprennent à jouer du violon… Kevin cherche sa place. Orienté vers une classe de 6e S.E.S. (Section d’Education Spécialisée), il passe le plus clair de son temps à faire n’importe quoi. L’histoire presque banale d’un petit garçon en perte de repères, pour une critique à la fois acérée et tendre de la société d’aujourd’hui.
J'avoue avoir eu franchement du mal au début de cette histoire à cause des dialogues de la cité. C'est un choix de l'auteur pour se mettre dans l'ambiance de la banlieue défavorisée. Le verlan et les expressions typiques tout le long de l'album, c'est un peu gonflant ! J'avoue même ne pas avoir compris certains termes car je ne maîtrise pas ce langage particulier. Cependant, j'ai bien compris la démarche des auteurs.
Kevin est au collège dans une sixième spécialisée. Il n'a pas connu son père, et sa mère navigue tant bien que mal de petits boulots en petit boulots. La vie est dure et le cadre n'est franchement pas réjouissant. Au milieu de cela, il y a l'école qui essaye tant bien que mal de remettre dans le bon chemin ces âmes égarées.
Paradoxalement, on va assister à une sorte de renaissance du petit Kevin qui va travailler de mieux en mieux aidé par des adultes compatissants. Néanmoins, il va faire connaissance d'une bande de jeunes loubards qui vont l'entraîner dans les coups les plus sordides. Vol et viol vont aller de paire dans une véritable descente aux enfers.
Là où le gentil Derib n'est jamais parvenu à nous faire ressentir les problèmes de la banlieue aux travers de ses oeuvres naïves, le tandem Chauzy-Jonquet y parvient admirablement bien.
Cette peinture de la réalité sociale mérite lecture. Attention toutefois aux scènes d'une extrême crudité. Pour un public averti!
Mon dieu que c'est difficile à suivre cette bd, tant le langage employé (le verlan et autres mots dont je n'ai encore saisi le sens) m'a rebuté.
Heureusement que l'histoire est prenante sinon j'aurai vite lâché ce diptyque.
Les auteurs nous plongent, avec brio, dans le monde des cités, celui des plans foireux et des petits trafics, celui encore plus violent de la drogue et ses dérives avec l'histoire de Kévin, gosse de banlieue qui fait des mauvaises fréquentations rapidement.
C'est assez noir, même l'amourette avec Clarisse, n'arrive pas à illuminer cette sombre histoire.
Ce n'est ni un reportage sur les cités, ni une caricature, simplement un portrait dur et une approche sociologique de ces quartiers.
A découvrir.
Avis pour les deux tomes lus en bibliothèque :
Une histoire noire de chez noire de la vie d'un jeune garçon de cité amoureux d'une jeune bourge et partagé entre sa vie de petit (grand) délinquant dans une bande et la relation avec sa copine pour qui il essaye de sortir de sa condition.
C'est cru, raconté dans la langue de la cité, avec les yeux d'un gamin de douze ans qui doit trouver son chemin tout seul et la fin n'est pas complaisante.
Le dessin rend bien cette atmosphère poisseuse et violente d'un côté, aseptisé de l'autre.
Certes c'est poussé à l'extrême (enfin j'espère !) mais c'est crédible et choquant, un vrai témoignage sur le monde parallèle souterrain des cités, qui n'a pas vraiment changé de ce que j'ai pu connaître.
A lire donc.