La venin
3. Entrailles
Une BD de
Laurent Astier
chez Rue de Sèvres
- 2020
Astier, Laurent
(Scénario)
Astier, Laurent
(Dessin)
Astier, Stefan
(Couleurs)
Ruault, Jean-Luc
(Lettrage)
10/2020 (28 octobre 2020) 56 pages 9782369815884 Grand format 406683
1900, Oil Town dans l’Ohio. Sur ces terres crasseuses mélangées aux hydrocarbures, tout le monde travaille de près ou de loin pour l’or noir. C’est ici qu’arrive qu’Emily accompagnée de la petite Claire et de Susan, une femme secourue sur son chemin. Désormais, elle sera Mary Mc Cartney, la nouvelle institutrice. C’est ainsi qu’elle croit pouvoir approcher et tromper Drake, le tyrannique et gros exploitant pétrolier de la ville. Elle ne se doute pas un instant que c’est lui qui l’attend ! Démasquée, Emily apprendra au passage, un élément important... Lire la suite
les tomes précédents m'avaient enchantés, mais encore une fois la même rengaine avec des pauvres afro americains qui sont victimes de la méchanceté des hommes blancs et de l'autre coté, les amérindiens eux sont toujours oubliés, apparemment ils n'ont jamais subi aucune méchanceté des peaux noires et des peaux blanche. Cela devient lassant
:::: AVIS POUR L'EDITION GRAND FORMAT ::::
Le trait de L. Astier n’est pas des plus fins mais il colle au background et sait lui insuffler de l’énergie et un style graphique de qualité.
Je serais en revanche plus mesuré sur le scenario, comme pour les tomes précédents. La vengeance d’Emily tient la route mais elle n’arrive jamais à capter pleinement mon attention, par manque de crédibilité dans sa trame et ses retournements de situations.
De même, la volonté de l’auteur de vouloir absolument traiter de sujets sociétaux – ici la persécution des Noirs et l’oppression des ouvriers – alourdit le propos puisque ses intentions, certes louables, se devinent constamment. La subtilité n'étant pas forcément son truc...
Malgré cette pesanteur visible sur le fond comme sur la forme, la lecture reste néanmoins détonante et divertissante.
Une série agréable et rythmée qui vaut le coup.
Après un premier tome intéressant et bien ficelé, un deuxième tome toujours bien mené, le troisième poursuit sur la même lancée avec toujours la même approche: nous suivons l'histoire principale axée sur la vengeance d'Emily, qui au fur et à mesure, l'amène à rencontrer divers personnages sur sa route, entrecoupée de séquences autour de sa très mouvementée jeunesse.
Le procédé est bien dosé permettant un juste équilibre qui ne lasse pas, mais bien au contraire apporte encore plus d'intrigues ou de révélations au niveau du scénario.
Les dessins d'Astier sont corrects et le découpage est astucieusement bien pensé pour alterner les séquences d'autres époques.
Néanmoins, je dois émettre des réserves sur quelques points dans ce nouvel album. En effet l'accent est mis sur les inégalités sociales et "raciales" dans le sens où tel un collier de perles, l'auteur accumule les poncifs politiquement très orientés avec notamment:
- Le cliché du méchant mâle blanc plein de concupiscence envers la noire, qui porte un long et gros cigare à la bouche pour en rajouter sans aucune subtilité
- Le mot "patriarcat" qui est lâché gratuitement au détour d'un dialogue (correspondant à un des mots-clés du féminisme idéologique), c'est de l'opportunisme de bas étage
- la revanche des opprimés/minorités
C'est légèrement contrebalancé par "un peu" de nuances mais ce n'est pas assez pour faire passer la pilule justice socialo-féministo-correct. Déjà dans le tome précédent, la religion en prenait pour son grade et j'avais trouvé cela un peu facile et cliché.
Reste un bon divertissement.
On poursuit avec passion le périple de "La venin" dans sa quête de vengeance. 3ème album, 3ème cible à abattre. Cette fois il s'agit du patron des exploitations pétrolières de Oil Town. Comme avec son prédécesseur, cet album n'a presque plus rien d'un western tant Laurent Astier cherche à renouveler le genre. L'injustice sociale est le thème prépondérant à travers lequel notre héroïne va avoir du mal à garder son sang-froid.
On sent une véritable accélération du rythme et des évènements. Emily n' a jamais été aussi près de se faire arrêter, et aussi proche d'y laisser sa peau. L'étau se ressert autour d'elle si bien que l'avenir n'a jamais été aussi incertain.
Les flashbacks toujours présents, toujours aussi intelligemment placés et toujours aussi percutants, permettent d'approfondir l'univers et d'en savoir plus sur ce fameux personnage de Michael Draf.
Les révélations des dernières pages de l'album relancent toute l'aventure et toute la quête d'Emily.
Graphisme et dessin sont toujours de qualité et la colorisation sert toujours parfaitement bien l'univers.
Cette série est devenu incontestablement un indispensable du genre qui a su révolutionner ses classiques, pour nous faire vivre une belle aventure que l'on a hâte de poursuivre, tant celle-ci annonce encore de très belles choses.
Un 3ème tome qui se lit bien.
Le contexte historique est bien développé, Laurent Astier nous offre un vrai travail de recherche en profondeur.
Cependant, le scénario présente des facilités qui finissent par devenir agaçant à la longue.
Cet album ne mérite pas 4 étoiles et encore moins 5 !!!
« La mortelle randonnée » d’Emily alias « La Venin » continue. Voici de retour l’héroïne imaginée par Laurent Astier moins d’un an après la sortie du tome II aux éditions Rue de Sèvres. Dans un troisième opus intitulé « Entrailles », elle poursuit son dessein mortifère pour châtier les tortionnaires de sa mère devenus depuis leurs années universitaires des notables régnant aux quatre coins du pays. Après avoir réglé son compte au politicien Eugene Mc Grady, puis au révérend Allister Coyle, elle a l’intention de s’attaquer à Drake devenu un puissant industriel en Ohio.
Mais elle est de moins en moins une pauvre cowgirl solitaire car elle désormais accompagnée de Claire, la petite orpheline qu’elle avait tirée des griffes du révérend au tome 2 et de Susan, une jeune femme noire qu’elle a sauvé des exactions du Klan…. sans compter les Pinkerton, le sergent mis à pied par sa faute et les chasseurs de prime : tous sont à ses trousses car la récompense pour sa tête a encore augmenté !
La mécanique semble bien huilée (oui, je sais, jeu de mots un peu douteux pour une histoire qui se déroule au pays de l’or noir !) : un tome, une région des Etats-Unis, un homme à abattre. Or, une fois de plus, Laurent Astier prend le contrepied de ce qu’on attend : dans ce troisième album, la vengeance arrive au tout début. L’essentiel n’est plus là.
Dans « Entrailles » plus de références explicites aux célèbres westerns comme dans les tomes précédents. Si le tome inauguraI s’ouvrait sur un hommage assumé à Sergio Leone et à « Il était une fois dans l’Ouest » et si le deuxième faisait un beau clin d’œil à « Sierra Torride », ici l’intérêt est ailleurs. Laurent Astier s’attache d’abord beaucoup plus au désarroi d’Emily. Il montre comment la rage peut secouer « ses entrailles » et la violence dont elle peut faire preuve. Alors qu’elle semblait jusqu’à présent être une Nemesis implacable qui avait tout prévu, elle déraille … Elle est présentée ici comme humaine, trop humaine : à la fois dans les flashbacks de l’enfance qui mettent en scène à nouveau la perte et l’errance après une pause idyllique en Floride - alors qu’elle avait trouvé l’amour maternel qui lui manquait auprès d’une tante ni intéressée ni déséquilibrée mais aimante pour changer- mais aussi dans son effondrement en tant qu’adulte suite à des révélations que nous nous garderons bien de vous divulguer ! Enfin, le tome innove surtout dans l’expansion des horizons.
En effet, l’auteur traite ici de la société américaine et de ses failles dans le Sud (Alabama) puis dans l’Ohio. On s’éloigne donc des régions traditionnellement dévolues aux westerns. Il faut dire que la période s’y prête : la frontière est fermée, la société industrielle moderne a fait son arrivée sur le nouveau continent et les ressentiments perdurent après la guerre civile formant un explosif cocktail riche en histoires potentielles. Dans la saisissante scène d’ouverture, on voit ainsi des notables membres du Klan (un shérif, son adjoint et même un sénateur ) se livrer à l’incendie d’une ferme de noirs, lyncher le mari et envisager d’en violer l’épouse tandis qu’on assiste ensuite à l’exploitation d’ouvriers dans une ville minière. Dans la gamme chromatique utilisée tout comme dans les dialogues des personnages, l’auteur établit un parallélisme : les noirs et les gueules noires, ceux qui fouaillent « les entrailles » du sol, sont les damnés de la terre et y vivent un véritable Enfer.
Point de mythification ni de rêve américain ici. D’ailleurs, la seule référence littéraire présente dans ce tome est un extrait du « Tom Sawyer » de Mark Twain : là encore un Amérique rêvée, fantasmée, gentiment WASP et proprette. N’est-ce pas un hasard que le passage choisi soit celui du blanchiment de la barrière de tante Polly à la chaux ? En effet, les westerns du 9eme art (« Marshall Bass » mis à part) et encore plus du 7e art sont traditionnellement aussi blanchis à la chaux hollywoodienne : on n’y voit guère de Noirs, très peu d’ouvriers et les femmes y sont soit entraineuses de saloon soit des utilités. S’appuyant sur de nombreux documents iconographiques (qu’on peut retrouver comme à chaque fois dans « les cahiers d’Emily ») et sur « Une histoire populaire des Etats-Unis » d’Howard Zinn, Laurent Astier répare cela et nous montre l’Amérique comme on ne la voit pas souvent. Emily se mue en passionaria et souffle le vent de la révolte épaulée par les femmes de mineurs. D’ailleurs sur la couverture, elle ne brandit pas un fusil ou un revolver mais une simple pelle, l’instrument des travailleurs. Susan, la jeune femme noire, est une sorte de double d’Emily : aussi pugnace, déterminée et franche. Elle se fait, elle, le héraut de la cause afro-américaine et permet aussi à Emily d’évoluer. Un seul bémol, on regrettera qu’elle soit parfois croquée de façon stéréotypée et peu flatteuse.
En transformant son héroïne en une Louise Michel à colts et Stetson, Astier crée un écho avec des situations actuelles (place des femmes dans la société, grèves ouvrières, manifestations gilets jaunes et mouvement Black Lives Matter) qu’il souligne malicieusement dans des dialogues à l’anachronisme assumé.
Finalement « la Venin » fonctionne un peu comme la série concept des frères Maffre « Stern » qui aborde un genre littéraire différent à chaque tome. Ici, on pourrait dire que Laurent Astier s’amuse à revisiter des catégories de films : après le thriller puis le film catastrophe, il aborde la chronique sociale. Il double ce défi d’une contrainte graphique : après avoir traité du feu dans le tome 1, et de l’eau dans le deuxième, il s’intéresse à un troisième élément, la terre dans celui-ci et adopte à chaque fois une palette chromatique adéquate, épaulé cette fois par son frère Stéphane.
Comme le montrent ces jeux littéraires, l’ensemble est extrêmement pensé. Même si la maquette est sensiblement identique d’un tome à l’autre ( une histoire principale, des flashbacks sur l’enfance , les voyages d’Emily enfant et adulte en pages de garde et les Cahiers à la fin), les surprises et les dépaysements abondent. C’est toujours jubilatoire pour le lecteur : le dessin est beau, les pièces du puzzle se complètent petit à petit, il y a du suspense … mais cette « road bd » est aussi plus sombre et donne matière à réflexion … Une fois de plus, une réussite ! Nous avons hâte de retrouver cette fille de l’air dans « Ciel d’éther » !
Laurent Astier continue à nous tenir en haleine avec un scénario plein de rebondissements et la qualité de son dessin qui en fait un auteur majeur de la nouvelle génération.
Vous connaissez tous la Venin, où l'on suit l'histoire d'Emily cette jeune femme qui poursuit sa quête de vengeance à travers les Etats-Unis.
Dans "Entrailles", elle remonte vers le nord de l’Amérique où le pétrole coule pour trouver Drake, l'une de ces cibles, qui s'est reconverti en exploitant tyrannique de l'or noir.
Accompagnée de la petite Claire depuis la fin du tome 2, elle rencontre Susan qui a perdu son mari tué par le Ku Klux Klan au tout début de l'épisode... Notre héroïne est toujours suivie par l'indien et par Mr Graf.
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Dans cet épisode Laurent Astier, nous en dévoile plus sur l'indien et sur la vie d'Emily. Il réussit à nous surprendre encore avec ce nouveau tome. Il nous bouscule d'intrigue en intrigue ce qui présage d'une suite passionnante. Comme à chaque fois que l'on termine un tome on a qu'une envie lire la suite.
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En même temps que le tome 3, le tome 1 en version luxe N&B est sortie et dès la couverture j'ai pris une grosse claque. Avec un format bien plus grand on profite des dessins magnifiques de l'auteur... Je ferais une publication pour vous montrer les différences et le charme incontestable du Noir et Blanc.