Vasco
24. Le village maudit
Une BD de Gilles Chaillet et Frédéric Toublanc chez Le Lombard - 2012
02/2012 (24 février 2012) 47 pages 9782803629909 Format normal 154624
Toujours au service de son oncle, le banquier siennois Tolomeï, Vasco est envoyé en Bretagne avec pour mission de récupérer une somme d'argent auprès d'un seigneur. En chemin, il sauve un curé d'une rapine sauvage et le confie aux bons soins d'une jeune guérisseuse muette. L'accueil qu'il reçoit à Kergoat est à l'image de ce village déchiré par de vieilles rancunes envers son seigneur alcoolique et ruiné, en proie aussi à une lutte entre religion et superstitions locales. Huissiers ou pas, le remboursement de la dette s'avère délicat... Un excellent... Lire la suite
De la déception à l’état pur. Quand on a été recommandé par Historia, on ne prend pas de libertés avec l’Histoire sans risquer l’escroquerie avec le lecteur. Or, c’est pourtant ce qui se passe ici. L’architecture (demeures, calvaires) n’est pas du XIV°, mais plutôt du XVII°. D’ailleurs, elle est riche et on ne comprend plus pourquoi les habitants sont si pauvres. L’abattage des vaches (planche 22) est ridicule : on n’abat pas un bétail qui peut vous permettre de passer l’hiver. Si l’auteur confond vache et cochon, où va t-on ? D’ailleurs, si le dessinateur s’était renseigné, il n’aurait pas dessiné du bétail de race Limousine, mais plutôt de race Bretonne Pie-Noire. Erreur historique stupide.
Que les auteurs aient voulu raconter un drame, très bien. Mais ils auraient pu lire une Histoire de la Bretagne et en finir avec cette légende de Bretagne perpétuellement misérable. Au XIV° siècle, le niveau de vie en Bretagne était supérieur au niveau de vie français. C’est surtout à partir du XIX° que les écarts se sont accentués.
Si on donne dans le genre historique en prenant de telles libertés avec l’Histoire, j’imagine les fausses idées qu’on peut répandre chez les lecteurs. J’imagine bien que la Bretagne n’a pas le monopole de leur fantaisie.
La qualité du dessin sauve la mise heureusement, mais ce n’est pas suffisant pour sauver une BD du naufrage. J’espère que par la suite, les auteurs sauront mieux coller à l’Histoire, ne serait-ce que par honnêteté intellectuelle.