L'université des chèvres
Une BD de Lax chez Futuropolis - 2023
01/2023 (11 janvier 2023) 146 pages 9782754829335 Format normal 462680
En 1833, dans les Alpes du Sud, Fortuné Chabert est un instituteur itinérant. De village en village, il enseigne avec bonheur lecture, écriture et calcul aux enfants. Ce nomadisme enseignant est appelé « l'université des chèvres ». Fortuné devra renoncer à son sacerdoce, et se retrouvera, des années plus tard, chez les Hopis de l'Arizona, aux États-Unis. En 2018, Sanjar parcourt la montagne afghane avec son tableau sur le dos. Lui aussi pratique l'université des chèvres. Chassé par les talibans, il deviendra auxiliaire de l'armée américaine en... Lire la suite
Je ne connaissais pas cette pratique des instituteurs itinérants qui avaient cours au XIXème siècle en France et notamment dans les villages les plus reculées des vallées alpines. On va suivre l'un d'eux dans un parcours tout à fait intéressant.
Je ne m'attendais pas à passer à une seconde histoire se déroulant dans l'Ouest américain avec ce même homme qui se retrouve au sein d'une population indienne. A vrai dire, j'ai été un peu dérouté par cette nouvelle direction du récit.
Il y a un troisième chapitre consacré à une descendante de cet homme qui est une journaliste envoyée en Afghanistan. Elle sera confrontée à un enseignant qui fait la même chose que son ancêtre dans un univers où les femmes essayent de se battre contre une société résolument patriarcale.
Le thème central est l'éducation et l'instruction qui doivent se réaliser afin d'émanciper les populations face à l'obscurantisme. On ne peut s'empêcher de penser à Samuel Paty, cet enseignant investi et aimant son métier, soucieux de leur réussite et apprécié par les élèves qui fut lâchement assassiné et décapité par les tenants de cet obscurantisme. La liberté a été durement acquise grâce aux livres et aux enseignants, il ne faut jamais l'oublier !
On aura droit à une horrible fin qui s'apparente un peu à un fait divers pour le moins marquant. On quitte un pays en guerre. On croit trouver la sécurité dans nos pays occidentaux mais c'est de là où peut survenir des dangers insoupçonnés liés également à une forme de stupidité humaine alimentée par des discours haineux de responsables politiques tel que Donald Trump par exemple pour ne citer que l'exemple dans cette œuvre. Oui, il y a encore beaucoup de travail à accomplir afin de pacifier les esprits.
C'est bien écrit, bien dessiné, mais je suis resté sur ma faim concernant cette "Ecole des Chèvres" car rapidement on quitte cet objet pour se concentrer sur les destins de deux personnages qui n'ont pas forcément à voir (les destins) avec cette école nomade.
Ca reste une BD intéressante, détaillée, mais parfois un peu "fourre-tout".
Quel début ! Quel dessin ! Quelle ambiance ! J'ai adoré les 1ères pages. En fait, je n'avais pas compris que l'on allait changer d'époque, suivre une saga familiale...
Plus le temps et les pages passent, et plus je me détache des personnages. L'ambiance de départ disparait, les couleurs me semblent aussi plus fades (peut-être est-ce volontaire ?).
J'ai l'impression que l'on ne cherche plus à raconter une histoire mais à faire passer un message.
Tant pis, je m'arrête en cours de route. Mais les 1ères pages valaient quand même le coup !
Un très très bel album. Ça peut paraître un peu fourre-tout, les Alpes il y a deux siècles, Donald Trump, l'école, la NRA, les talibans... Mais le fil rouge est bien là, l'éducation, l'humanisme, une très belle histoire pleine d'intelligence et de sensibilité. Et des dessins superbes, avec des mises en page d'une variété et d'une richesse remarquables. A lire attentivement, avant de relire pour le plaisir de feuilleter en tournant les pages.
De la belle ouvrage, pour reprendre une expression découverte dans une école. Christian Lax nous propose une œuvre de grande qualité, qui donne à réfléchir. Les personnages positifs sont quelque peu idéalisés, c'est vrai, et les méchants sont sans nuance, mais quand cela sert un propos d'évidence sincère, servi par le graphisme et par le découpage du récit, on ne peut que recommander cette lecture et retourner admirer les plus belles planches.