Une femme de Shôwa
Une BD de Ikki Kajiwara et Kazuo Kamimura chez Kana (Sensei) - 2017
01/2017 (20 janvier 2017) 260 pages 9782505019473 Autre format 297596
Dans l’immédiat après-guerre, la petite Shoko est livrée à elle-même après le décès tragique de sa mère. Réduite à commettre des vols, elle va tout mettre en œuvre pour survivre dans ce Japon qui se reconstruit. Animée par la vengeance, la jeune fille veut punir ceux qui ont fait du mal aux personnes qui l’ont recueillie et aidée…
'Une femme de Shôwa' est à l'origine un manga diffusée par chapitre dans un magazine japonais à l'existence éphémère entre 1974 et 1977. La présente édition réunit le seul et unique premier tome pour une histoire bouleversante se déroulant à la fin de la Seconde Guerre Mondiale à Tokyo.
Les auteurs ont insufflé leur vécu dans cette œuvre en dépeignant la faim omniprésente, la violence des adultes, la place de la femme et la difficile survie des orphelins de guerre. L'authenticité transpire à chaque page et la noirceur/la violence seront au cœur de cette œuvre entrecoupées de rares moments de poésie et de douceur.
La vie est sans pitié, l'injustice et l'horreur présentées dans toute leur crudité via de multiples séquences, notamment avec cette sordide scène de viol par des GI afro-américains, le genre de scènes que nous avons pu également connaître en France suite à la "Libération" et qu'il est bon de rappeler et ne pas éluder.
Le dessin de Kamimura est magnifique avec son côté rétro à souhait, il nous gratifie de belles compositions en noir et blanc et de personnages très expressifs.
Malgré le manque d'une fin officielle, le présent 'one-shot' se suffit à lui-même, cette chère Shôko Tanako devenant une geisha à tomber par terre. Par ailleurs, le titre lui rend honneur avec son deuxième sens en français: "Une femme de choix".