Une aventure rocambolesque de...
2. Vincent Van Gogh - La ligne de front
Une BD de Larcenet, Manu chez Dargaud (Poisson Pilote) - 2004
04/2004 46 pages 220505466X Format normal 34422
Manu Larcenet s'attaque à la biographie non officielle de Vincent Van Gogh et à son passage méconnu dans l'armée française lors de la guerre de 14-18. Sublime bouquin constamment ballotté entre le rire et l'horreur, la ligne de front est une hallucinante plongée dans la barbarie guerrière où l'on manque cruellement de tournesol et d'harmonie chromatique.
Génial! Van Gogh projeté pendant la première guerre mondiale sur la ligne de front pour essayer de capter le moral des troupes dans ses peintures: délirant, noir, grinçant, décalé, comique... un pur plaisir.
Le propos est délicieusement subversif. L'absurdité de la guerre est montrée. L'incompréhension, l'arrivisme des politiques et commandements à l'abri sont mis en avant à travers leurs petits jeux. Les dialogues sont savoureux.
A lire absolument.
Ca a le goût comique, la saveur du léger et la futilité d'un artiste maudit.
Que neni, camarades.
Ici Larcenet nous raconte la guerre avec comme héros Van Gogh de son prénom Vincent. Je pensais rire grace à cette BD en me moquant de tout (C'est hélas la mode... ) et là, paf je ris jaune voir jaune vomi.
Très beau moment de lecture sur la débilité de la guerre. Avec un moment poétique avec les engoulevents... Ouais c'est bizarre ce rapport guerre/poésie mais... lisez vous ne serez pas déçu.
Etonnant, voir poétiquement perturbant...
A lire jusqu'à plus soif.
Très bonne BD, avec des dessins et une mise en couleur vraiment très réussit,
les deux frères Larcenet nous offrent d'excellentes planches. Ca se lit
facilement, les dialogues sont efficaces, l'humour omniprésent, les
personnages intéressants, le tragique bien distillé... On en regrette que
Larcenet se soit limité à 48 pages, l'histoire aurait méritée d'être développée
sur un nombre de pages plus élevé à mon goût.
Il y a aussi une intéressante réflexion sur la peinture et l'image, et une autre
assez antimilitariste sur la guerre, qui m'a moins emballée, m'a semblé assez
caricatural (comme à chaque fois que Larcenet donne dans le politique pour
ma part).
La dernière partie, qui tranche fortement avec le reste de l'album, m'a quant à
elle un peu laissé froid. Elle arrive d'un coup, sans avoir été amenée alors
qu'elle est très différente du reste de l'album.
Reste que la Ligne de Front est véritablement une excellente BD (mais trop
courte!).
Étant une fana des oeuvres de Larcenet, je l'avoue, mon jugement est souvent pour ne pas dire tout le temps biaisé.
On retrouve ici l'émotion qu'il sait si bien dessiner par un seul trait. On retrouve son angoisse existentielle comme dans tous ses albums. Et svp, si vous rencontrez Van Gogh, n'allez surtout pas lui dire que ses tournesols sont trop jaunes...
Je sais ça fait cliché... mais voilà, c'est vrai : La ligne de front est un chef d'oeuvre. Déjà, le Sigmund Freud était incroyable, drôle (très) et décalé, avec un fond grave et un discours profond, des dessins splendides et efficaces. Mais ici ça va plus loin.
Et pourtant c'est pas drôle. Ou pas beaucoup. Les couleurs semblent réelles, tactiles. Les dessins sont magnifiques et beaucoup plus travaillés qu'à l'habitude, par moments, ce sont des peintures (normal, c'est Van Gogh !), mais qui font partie intégrante de l'histoire, comme si nous n'avions pas une BD entre les mains, mais une fresque. De plus, nous avons l'histoire, ah ! l'histoire... Van Gogh n'est pas mort en 1890, et il a pour mission de dépeindre la guerre de 14-18. On est proche des Sentiers de la gloire de Kubrick (il FAUT voir ce film), car évidemment La ligne de front est antimilitariste au possible.
Larcenet est grand, car en une case, une seule, sans texte, sans onomatopées, il peut nous faire pleurer, nous faire tomber de notre chaise, nous assommer. Je parlais de peintures, et certains moments de cette BD pourraient en être, car il s'agit aussi d'une réflexion sur l'image, son pouvoir, les émotions qu'elles peuvent nous procurer. Il peut également s'agir d'un hommage aux peintres que Larcenet admire, je ne sais pas, en tout cas, il ne faut pas passer à côté de La ligne de front.