Un tournage en enfer - Au cœur d'Apocalypse Now
Une BD de Florent Silloray chez Casterman - 2023
05/2023 (17 mai 2023) 160 pages 9782203216532 Format comics 472390
Philippines, mars 1976, début d'un tournage qui marquera l'histoire d'Hollywood : typhons, renvoi du premier rôle, climat détestable, maladie tropicale et drogue à gogo, caprices de stars et infarctus de l'acteur principal, dépression et paranoïa du réalisateur, budget incontrôlable et équipe en roue libre... Un enfer à l'origine d'un film culte ! Un tournage de plus de 18 mois. Un budget pharaonique qui met en faillite la Major qui produit le film. Plus de 300 km de pellicules tournées. 12 mois de montage. Une Palme d'or à Cannes en 1979.
Francis Ford Coppola est un cinéaste américain oscarisé pour le Parrain I et II, mais également connu pour son chef d'œuvre au tournage extrêmement chaotique: Apocalypse Now. Florent Silloray nous invite à plonger dans l'un des pires tournages de l'histoire du cinéma qui s'est étalé de 1974 à 1977 pour une sortie en 1979.
Nous y suivons les aléas de la météo, les prises de décision autoritaires de Coppola, les contrecoups d'un climat chaud et humide, les incompatibilités d'humeur entre comédiens, les discussions échaudées avec les producteurs/assureurs… Sur un peu moins de 200 pages, l'auteur est revenu sur toutes les galères et désagréments d'un tournage pharaonique et financièrement très risqué (Coppola avait hypothéqué sa maison et ses terrains vignobles), pour un résultat passionnant rempli d'anecdotes et d'informations truculentes, revenant par exemple sur un Marlon Brando qui n'avait pas appris une seule ligne de dialogue, un Dennis Hopper complètement "stone", les soucis de santé d'un Charlie Sheen alcoolisé, la séquence des hélicoptères ou encore la scène avec le tigre.
Les dessins sont assez simples mais bien en valeur via un bon coup de pinceau. Beaucoup de voix off de la narratrice qui suit Coppola sur le tournage permettant d'en apprendre plus sur un tournage qui en lessivé plus d'un. Même la post-production a été épique en raison de kilomètres de rushs qu'il a fallu couper et monter pour une version cinéma qui a été heureusement un succès international.
En 2011, Coppola avait sorti une version Redux du film comprenant énormément de séquences absentes du montage original, version que j'ai l'occasion de visionner il y a quelques années. J'ai alors appris qu'en 2019, le cinéaste a sorti une ultime version qui s'approche le plus de sa vision d'auteur et qu'il me faut par conséquent découvrir.
Un voyage au bout de l'enfer pour un très bon 'one-shot'.