Un sac de billes (Bailly/Kris)
INT. Un sac de billes
Une BD de Kris et Vincent Bailly chez Futuropolis - 2017
02/2017 (09 février 2017) 128 pages 9782754821377 Grand format 298419
Septembre 1941. Joseph, le narrateur, âgé de dix ans, vit heureux, avec ses parents et ses frères, à Paris. Il est très proche de son frère Maurice, deux ans plus âgé que lui. Mais les Allemands occupent Paris et imposent le port de l'étoile jaune. Maurice et Jo, après un périple incroyable de débrouillardise et de courage arrivent à Menton, alors en zone libre, où se sont installés leurs deux frères aînés. Ceux-ci, toutefois, sont convoqués par la police française dans le cadre du S. T. O., le service du travail obligatoire en Allemagne. Pas question... Lire la suite
Je n'ai pas lu le livre mais après la lecture de cette BD j'ai très envie de m'y plonger.
J'imagine que l'inverse est plus décevant, puisqu'une adaptation est souvent plus romancée, plus courte.
Sans connaitre le sujet à l'avance et donc sans être capable de juger si l'adaptation est bonne, la lecture de cette BD est plaisante, c'est une réussite, nous sommes plongé avec facilité dans l'histoire de ces jeunes garçons.
Le dessin est magnifique, le trait semi-réaliste et l'imperfection de la peinture sont parfaits pour se sentir dans le récit et le souvenir.
Même si on n'est pas habitué aux autobiographies et aux livres d'Histoires, ce roman graphique (comme on dit aujourd'hui) est très accessible, aux grands mais aussi aux plus jeunes.
Un sac de billes, c’est d’abord un récit autobiographique qui a connu un vif succès en librairie à travers le monde. C’est également l’histoire de deux frères d’origine juive qui doivent fuir à travers la France de 1941 alors occupée par l’armée allemande. Kris et Bailly après leur « coupure irlandaise » réussissent parfaitement leur adaptation du roman de Joseph Joffo en donnant un équilibre à une série qui oscille entre plaisir, émotion et réflexion.
Le port obligatoire de l’étoile jaune sera le déclencheur de cette fuite car les parents des deux garçons craignent le pire. L’Histoire leur donnera malheureusement raison. L’Etat du Maréchal Pétain a depuis longtemps bafoué les trois principes de la République : liberté, égalité, fraternité.
On va suivre dans cette première partie le périple de ces deux gamins qui ne peuvent plus aller à l’Ecole. Il faut fuir pour ne pas tomber entre les mains de la Gestapo. Ils vont franchir la ligne de démarcation sans papier pour se mettre à l’abri.
Les dialogues sont authentiques et pour cette raison aussi intéressants. Il y a un véritable plaisir de lecture lié à cette addition entre sensibilité et humour subtil dans le récit. En effet, malgré l’extrême dureté du propos, on ressent également une sorte de légèreté sous-jacente, presque une bonne humeur. Ce n’est pas déroutant. C’est juste touchant !
Il est clair qu’une telle œuvre ne peut qu’interpeller le lecteur. Comment la haine peut-elle amener à discréditer une catégorie de population en y incluant également des enfants ? On pourrait penser que l’on a appris de l’histoire mais celle-ci recommence invariablement. Les informations politiques actuelles ne semblent pas donner bon espoir.
Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5
Il est toujours un peu "casse-gueule" d'adapter un roman, que ce soit pour le grand écran ou ici le 9ème art. L'exercice souffre toujours de la comparaison avec l'original.
Avec cet intégral j'ai replongé avec plaisir dans un roman lu il y a fort fort longtemps. Et si je gardais le souvenir d'une histoire bien plus difficile, le scénario parvient à retranscrire la teneur des évènements tragiques de la déportation tout en soulignant la malice de nos deux jeunes héros. Il ne s'attarde pas suffisamment par contre sur le ressenti de nos deux protagonistes lorsque les choses tournent mal et perd, je trouve, une part de son intensité dans ces moments là.
Le dessin, de son côté, sublime l'adaptation par des paysages absolument magnifiques, les rues, la campagne, les gares, les bords de mer... c'est un régal. Les visages sont par contre un peu en deçà.
Bel album pour conclure, comme le roman, c'est une histoire à mettre entre de très nombreuses mains !