Un été sans Maman
Une BD de Grégory Panaccione chez Delcourt (Shampooing) - 2019
01/2019 (02 janvier 2019) 270 pages 9782413013471 Autre format 354112
Cet été, Lucie part en vacances sans sa maman. Accueillie par un jeune couple affairé habitant une maison sur les côtes italiennes, ses journées s'écoulent paresseusement entre promenades sur la plage, jeux avec le chien et apprentissage de la langue du pays... Mais quelles sont ces créatures étranges qui viennent bouleverser sa routine ?
Jolie narration sans parole.
Dans un premier temps, je me suis beaucoup amusé avec ce côté Tati, cinéma muet, qui s’illustre très bien et offre des scènes très drôles.
Après, j’ai été un peu perturbé avec le côté surréaliste des poissons à pattes qui parlent français, l’île ou le changement d’âge des deux enfants.
Enfin, j’ai été un poil largué quant au message et c’est bien qu’un petit paragraphe explique clairement ce qui est suggéré ici et là dans l’histoire, pour être bien sûr d’avoir capté au moins une partie…
Je pense qu’hélas, des bouts de l’histoire m’ont échappé, mais graphiquement et narrativement, je me suis bien éclaté.
Le titre fait un peu peur dans la mesure où l'on pourrait croire qu'une enfant a perdu sa maman et qu'elle va passer un été sans elle. Fort heureusement, il n'en n'est rien puisque la maman dépose sa fille Lucie chez des amis en Italie. C'est au bord d'une grande plage en face de l’île de Gallinara. Bref, un décors plutôt idyllique.
Un drame s'est pourtant produit en 1947 où un bateau à moteur transportant 84 enfants a fait naufrage à une centaine de mètres de la rive. Or, peu de passagers savaient nager. Près de 43 enfants sont morts noyés.
On retrouve le fameux personnage propre à chaque bd de Grégory Panaccione et qui ressemble à Gérard Depardieu. C'est toujours aussi drôle et espiègle mais sur un fond de vieille tragédie d'antan citée plus haut.
Le récit est muet par moment mais il y aura quelques dialogues pour ponctuer ce récit un peu fantastique. Le trait de l'auteur est toujours aussi plaisant à voir. Cela se lit avec beaucoup d'aisance. Le scénario réserve également quelques surprises.
Une œuvre d'une grande tendresse avec une certaine sensibilité.
Nous connaissions déjà Grégory Panaccione qui avait dessiné (entre autres) l’album « Un océan d’amour » que nous avions adoré (BDA LUP. écrit par Lupano). Il signe ici entièrement cet BD dans laquelle nous partons, non loin de chez nous, à Albenga. Vacances d’été en Italie pour ce petit français qui se retrouve immergé dans la langue italienne qu’il ne comprend pas et où les rêves vont se mêler à la réalité. Histoire sans parole très émouvante autour d’un drame survenu dans les années cinquante au large de l’ile Gallinara.