Un assassin à New York
Une BD de
Jinpachi Môri
et
Jirô Taniguchi
chez Pika Édition
(Pika Graphic)
- 2021
Môri, Jinpachi
(Scénario)
Taniguchi, Jirô
(Dessin)
<N&B>
(Couleurs)
Mortier, Nicolas
(Autres)
Desbief, Thibaud
(Traduction)
Môri, Jinpachi
(Préface)
08/2021 (13 octobre 2021) 209 pages 9782811662851 Autre format 434293
Benkei, mystérieux expatrié japonais à l'apparence débonnaire, s'est établi à New York en tant qu'artiste-peintre. Mais à l'ombre des gratte-ciels, il a aussi fait de la vengeance son fonds de commerce. Déterrant les secrets les plus sordides dissimulés par ses "clients", ce personnage mutique n'a pas son pareil pour guérir les vieilles blessures, contrat après contrat... Froidement et définitivement.
Un dessin plutôt excellent qui nous immerge dans la noirceur des différentes histoires proposées. Le problème cependant est la durée beaucoup trop courte de celles-ci pour plonger pleinement dans ce New-York sale et crapuleux. Dommage car c'était prometteur.
Un manga plus sombre que les derniers dessinés par Taniguchi et aussi moins connus. Les histoires courtes sont néanmoins originales et intéressantes.
Jirô Taniguchi est le mangaka qui m'a fait découvrir et aimé le manga. Il faut dire que c'est le plus européen des mangakas car la bande dessinée de chez nous l'aurait beaucoup influencé. Dans les années 80 et 90, il s'était associé à différents scénaristes pour produire des œuvres variées en matière d'aventure ou de polar comme en l'espèce.
Le scénariste Jinpachi Môri est connu pour avoir réalisé la mini-série « Les fils de la terre » que j'avais également grandement apprécié. Un assassin a New-York avait été publié initialement au Japon de 1991 à 1996. Évidemment, ce titre fait un peu raclage de tiroir.
On aura droit à 7 différentes historiettes d'une trentaine de pages en moyenne. Cela tourne autour d'un tueur d'origine japonaise à New-York et qui s'adonne également à la peinture. Certes, parfois l’intrigue tire un peu sur la corde avec des rebondissements trop faciles. Par ailleurs, les personnages n’échappent malheureusement pas à certains stéréotypes habituels du manga. Mais bon, l'ensemble est plutôt de bonne facture si on se replace dans le contexte de l'époque.
Les planches de Taniguchi sont globalement soignées et détaillées dans un style très classique avec des décors toujours aussi réussis. J'ai toujours beaucoup aimé son graphisme qui mérite largement le coup d’œil. On remarquera également une bonne maîtrise de la couleur noire dans son dessin. Cependant, la plupart de ses histoires entre règlements de compte et quêtes de pouvoir mafieuses ne sont pas mémorables malgré leur noirceur, mais cela fait passer le temps.
C’est un titre d’honnête qualité qui se laisse lire gentiment mais il est vrai sans susciter d’enthousiasme débordant.