Le tueur - Affaires d'état
3. Variable d'ajustement
Une BD de Matz et Luc Jacamon chez Casterman - 2021
10/2021 (10 novembre 2021) 62 pages 9782203223370 Format normal 433983
Une planque au Havre, une couverture de cadre dynamique, la vie de bureau dans toute sa splendeur pour Le Tueur… Mais les communautés urbaines françaises se révèlent finalement des terrains d’intervention tout aussi violent que ceux qu’il a eu l’habitude de « nettoyer » quand il bossait à son compte. Fiction inspirée de faits et dossiers réels, ce nouveau volet des aventures du Tueur nous livre un état des lieux glaçant des jeux de pouvoir et de corruption. « One of the best graphic novel series of the last ten years. I toast you, Matz and Luc... Lire la suite
LE TUEUR a enfin reçu l'ordre de sa hiérarchie d'abattre Marchand, le maire véreux de la ville où notre "héros" est en mission, en passe d'être nommé Ministre de l'Intérieur. Le contrat doit être exécuté avant que ce pourri ne soit nommé ministre, et LE TUEUR dispose d'une marge de manoeuvre bien étroite ...
Très bon album, qui clôture de belle manière ce triptyque consacré à la première mission du Tueur exécutée pour le compte de la DGSE. La tension va crescendo, LE TUEUR ayant la tâche moins facile que prévu.
Un excellent cycle qui mêle terrorisme islamique, trafic d'armes et de drogues et sombres magouilles politiques.
Un bon album qui clos le triptyque dans cette agréable commune du bord de mer...
Le tueur est devenu un barbouze au service de l'Etat français pour "faire le ménage" que les autorités officielles ne peuvent pas se permettre de réaliser ouvertement.
Notre héros taciturne à l'air d'y trouver son compte : exercer sa passion sous couvert d'une agence gouvernementale.
Nous verrons bien ce que Matz et Jacamon nous réservent lors du prochain opus... Je pense que les choses ne vont pas rester aussi tranquilles et faciles pour notre assassin préféré.
Prenez un tueur professionnel. Placez-le au service de l’Etat. Donnez-lui une couverture de cadre dans une bonne entreprise.
Il est sur place et prêt à intervenir. La cible ? Le maire local, une belle enflure, un bon populiste, qui se verrait bien ministre… Et qui est en bonne position pour se retrouver à ce poste… Alors que c’est en prison qu’il devrait loger !
Ah, oui ! C’est vrai ! Il y a aussi de potentiels terroristes islamistes… Des dealers… Parfois ce sont les mêmes…
A la grande surprise de la police, les affreux du coin semblent s’exterminer entre eux. Certains petits nouveaux étaient même inconnus des forces de l’ordre. Quelle tristesse ! Les policiers n’ont même pas eu le temps de faire leur connaissance qu’ils sont déjà morts ! Snif ! Ce n’est pas du jeu ! Si les affreux s’exterminent entre eux, les flics vont se retrouver au chômage.
Critique :
Voilà une BD dont je n’ai pas lu les deux premiers tomes. Il va falloir y remédier !
Cet album-ci me faisait de l’œil avec sa couverture très tranchante, ses couleurs jaunes, orange et verdoyantes, un personnage à lunettes, au visage à peine esquissé, et un fusil pour tireur d’élite. La première question qui m’est venue à l’esprit, c’est : « Il est gentil ou méchant, le monsieur au fusil ? ». Vu le titre « Le tueur », je pencherais plutôt pour le rôle du méchant ! Eh, bien, NON ! Le gentil, c’est lui ! Il est là pour débarrasser la France d’ordures corrompues qu’un grand nombre de citoyens apprécient, parce qu’ils ignorent le vrai fond de ces personnes. Une balle bien placée, pas de traces, ou alors juste ce qu’il faut pour mener à des fausses pistes… Et puis, on pourra faire de belles obsèques nationales et ne dire que du bien de la victime qui était le meilleur d’entre nous, bla bla bla…
Le scénario de Matz se lit avec grand plaisir. Grâce aux histoires dans les histoires et la façon dont le Tueur gère sa vie privée et sa mission, notamment.
J’ai tout de même un bémol : l’auteur laisse sous-entendre que beaucoup d’hommes politiques sont corrompus… Je n’aime pas trop cette idée car elle finit par convaincre des tas de gens qu’une dictature, ce n’est pas si mal… Mouais… Je n’en connais pas de bonnes, moi. Historiquement parlant, même si certains dictateurs ont fait quelques bonnes choses, souvent au début de leur « règne », très vite de mauvaises habitudes s’installent, et pour longtemps, ou jusqu’au prochain coup d’état. Mussolini a eu quelques effets positifs à ses débuts, mais très vite il s’en est pris à tous ceux qui osaient faire de la politique et qui n’étaient pas d’accord avec lui, sans parler de ses rêves de grandeur. Il n’hésita pas à gazer les Ethiopiens parce qu’ils l’empêchaient de s’emparer de leur pays. Alors, oui, il y a des hommes politiques corrompus. Non, ils ne le sont pas tous… Et posons-nous la question : qui les a élus ? Ou qui n’a pas été voter alors qu’il en a le droit (et le devoir, en Belgique, le vote est obligatoire) ?
D’abord un peu réticent quant au dessin de Luc Jacamon, j’ai fini par apprécier l’ensemble qui se lit comme on regarderait un bon thriller.
Bon, je vous laisse, je vais aller acheter les deux premiers tomes…
Quand je lis une BD très bien dessinée, avec un excellent scénario et des dialogues bien foutus, je passe un bon moment sans me poser de question... 10/10 pour cette série dont la qualité ne faiblit pas
J'ai l'impression que ce récit sur les affaires d'état sur fond de terrorisme islamiste se termine avec ce troisième tome. En tous les cas, cela pourrait aisément s'arrêter là.
Au-delà de l'aspect scénaristique qui sera assez classique dans le déroulement, c'est plutôt les propos de la narration sur certains thèmes qui m'ont beaucoup marqué. Bien entendu, le thème principal est la corruption chez nos politiciens qui se servent des malfrats en tout genre pour arriver à leur fins politiques.
J'ai remarqué également que les auteurs disent tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. Ils révèlent une sorte d'hypocrisie assez caractéristique qui rend finalement la situation du tueur comme une solution et c'est bien là tout le danger car c'est une voie certes expéditive mais hautement illégale. En même temps, il faudrait bien passer le karcher le cas échéant mais pas contre ceux qu'on croît.
Les vérités qui sont énumérées sont malheureusement d'actualité et tout est décortiqué pour nous montrer que c'est bien des réalités rencontrées dans notre pays en proie au terrorisme. Il y a une exploitation qui sert à certains politiciens. On reconnaîtra également toute la rhétorique habituelle. Il y a la victimisation, la stigmatisation et bien d'autres procédés.
Il y a également la scène sur les médias qui s'apitoie sur le sort de tel homme politique lors des obsèques pour souligner à quel point il a fait du bien à notre pays et en oubliant les choses qui fâchent dans le consensus. Que c'est tellement vrai et on a encore pu le constater tout récemment. Je tairais évidemment l'identité de cet homme politique mais comment ne pas y penser ?
Il y a également le fait que certains sujets ne sont pas creusés jusqu'au fond par les médias et du coup cela provoque une méfiance exagérée de la population qui c rie au complot. On imagine alors des monstres ou des reptiliens tapis parmi nous. Bref, ce sont des réflexions qui m'ont parus très censés.
Du coup, je donne presque la note maximale car je suis en adéquation avec ce mode de pensée même si je sais que c'est très dangereux pour la société. Ne pas se voiler la face. Cette BD peut ouvrir les yeux. A découvrir bien entendu mais à consommer avec modération.