Les trois cheveux blancs
Une BD de Yann et René Hausman chez Dupuis (Aire Libre) - 1993
03/1993 46 pages 2800119853 Grand format 10 à 15 euros 4674
Il était une fois... Quatre petits mots de musique qui ouvrent le récit de toutes les forfaitures humaines. La ritournelle heurte le vitrail, sorte de journal officiel du royaume d'Isgastis. Tout y est dit, ce qui est un comble dans ce pays de muets. Vaïva, la rousse enfant des forêts et des sortilèges, vit en marge des drames et des bourreaux qui arrachent les langues. Pour parente, une vieille sorcière, la Ragana, radoteuse de légendes qui sonnent trop vrai. À son confident, le renardeau Sajudis, Vaïva confie ses rêves de Cendrillon. Elle aime... Lire la suite
Une histoire totalement décousue qui m'a laissé totalement de marbre...
Cette BD peine à trouver son style. On a le choix entre le conte érotique incestueux ou le conte animalier bébête (bien vu les carpes qui parlent!)... Au choix...
Cela reste un conte assez fantasque parfaitement calibré pour un certain public auquel je n'adhère pas.
On tourne les pages en ressentant un véritable sentiment de gâchis. Pas étonnant avec un tel scénario tarabiscoté ! N'allez pas vous aventurer à le vérifier. Ou bien, faites-vous votre propre expérience...
J’ai bien aimé sans trouver cela exceptionnel, me trouvant largement mitigé tout du long.
D’abord, les dessins. J’ai à la fois adoré et pas accroché. Alors oui, chaque dessin est une petite merveille, dans le mouvement, la configuration de la case, la beauté des couleurs… Une très jolie esthétique.
Mais j’ai eu du mal avec ces corps de renard décharné, ces visages étirés, ces arbres anguleux… Comme si tout était légèrement flou, déformé, que la ligne eut dû être droite et qu’elle est légèrement décalée…
J’ai trouvé ça beau mais sans quelque chose me dérange dans le trait.
Puis l’histoire. C’est un conte, c’est bien écrit, logique, lucide de bout en bout, avec de belles idées, du monstre aux carpes en passant par les cheveux blancs.
Mais j’ai plusieurs fois pensé à Jodorowsky dont les histoires souffrent rarement de blanc, de creux, de manque. Ici, plusieurs fois, j’ai trouvé que ça allait trop vite, que ça n’allait pas assez loin, qu’il me manquait des détails, comme si je regardais un sujet du 20h00 plutôt qu’un documentaire consacré à ce sujet.
Du coup, j’ai bien aimé l’histoire pleine d’inventivité mais, pour trouver sa pleine mesure, elle aurait dû durer deux fois plus longtemps à mon goût.
Ce qui, à la dernière page, m’a donné l’impression d’avoir lu un ouvrage agréable mais qui n’atteignait pas ce que j’aurais pu imaginer qu’il donne…
Très bon conte pour adulte que nous offre Hausman et Yann. C'est bien tourné, superbement dessiné ( Hausman nous offre à chaques cases de véritables peintures ! ) on ne s'ennuie pas un seul instant. Vu le travail fourni par ces 2 auteurs de talent, je pense qu'une note de 5/5 est largement méritée ! Trois cheveux blancs est le genre d'album que j'aimerais construire avec la femme de ma vie !
René Hausman est probablement l’un des meilleurs dessinateurs d’animaux, également très à l’aise dans les contes, on sent bien qu’il s’amuse sur ce récit de Yann. Un conte oui, mais pas un conte pour enfant. C’est rude, parfois cru mais très efficace, merci messieurs…