Les trois Chiens
Une BD de Samuel Daveti et Laura Camelli chez Sarbacane - 2019
04/2019 (01 mai 2019) 74 pages 9782377312528 Format normal 365622
La belle Pomeria, épouse docile, se désespère de voir son héritage dilapidé par son inconséquent mari, et se morfond de solitude dans sa masure isolée. Un jour, elle croise un étranger, qui, contre ses bijoux, accepte de lui vendre trois chiens. Lorsqu'elle rentre, Senio, furieux de la perte des bijoux, s'en prend à elle les trois chiens interviennent alors, grondant et écumant. Transfigurée par cette nouvelle force, Pomeria prend son indépendance et s'enfuit courir ses rêves. Mais Senio n'a pas dit son dernier mot, et la trace de son ancienne... Lire la suite
Se plonger dans Les trois chiens, c'est plonger dans un monde onirique. L'ambiance qui se dégage de cette BD et celle d'un conte mais d'un conte pour adulte. Le scénario met en scène Pomeria qui est une jeune femme amoureuse de Senio. Le lecteur aura tôt fait de comprendre que Senio profite de la belle. Mais Pomeria s'avère avoir un tempérament de feu. Contre l'avis de son fiancé, elle achète trois chiens et fuit le foyer. Je m'arrête ici car j'ai peur de trop en dire et j'espère en avoir dit assez pour vous donner envie de vous plonger dans cette histoire. Le scénario est effectivement très prenant et il a eu le mérite de me transporter dans un autre univers. Tout dans cette BD fait penser à un conte moderne et j'ai apprécié cette touche de modernité dans l'écriture.
Pomeria est clairement au centre de ce livre. Au départ très effacée, elle s'affirme au fur et à mesure des pages. Néanmoins, son cœur tendre lui jouera quelques tours. Toutefois, sa bravoure et son intelligence seront ses plus fidèles alliés. J'ai vraiment aimé ce personnage féminin fort qui ne s'en laisse pas voir. Pomeria trouve son pendant dans Senio qui, quant à lui, incarne la couardise et la fainéantise. Certains traits de son caractère m'ont fait penser à ceux d'un pervers narcissique. Bref, c'est le personnage qui attise la haine du lecteur.
D'un point de vue esthétique, l'ambiance de la BD est sombre. Les traits sont plutôt épais et nerveux. L'accent est mis sur les regards et les expressions des personnages plus que sur les décors. Le noir est dominant et il n'est relevé que par très peu de couleurs.
http://aufildesplumesblog.wordpress.com