Tripoli
Une BD de Youssef Daoudi chez Glénat - 2014
06/2014 (18 juin 2014) 88 pages 9782723489317 Grand format 218268
Un épisode méconnu de l’histoire militaire américaine 1801, au large des côtes dAfrique du Nord. LÉtat barbaresque et pirate de Tripoli fait régner la terreur sur les mers de la région, exigeant un tribut à ceux qui veulent y faire commerce. Mais la jeune nation américaine, portée alors par le président Thomas Jefferson, nentend plus laisser son commerce extérieur entravé de la sorte. Jefferson charge l'ex-consul de Tunis, William Eaton, de contacter Hamet Karamanli, roi légitime de Tripoli en exil et frère du pacha actuel, pour laider à récupérer... Lire la suite
Tripoli est une de ces bd qui m’a le plus marqué dans le sens qu’elle m’apprend véritablement un aspect de l’Histoire américaine totalement méconnue. Jefferson est alors le premier président de la jeune nation américaine. Les navires qui sont de passage dans la Méditerranée doivent alors verser un tribut contre protection à des gouverneurs véreux mis en place par les sultans.
En 1801, l’Etat barbaresque et pirate de Tripoli est dirigé par un homme qui n’a pas hésité à assassiner son frère pour prendre le pouvoir et contraindre l’ainé en exil. Il en veut toujours plus avec un zest de fanatisme et d’intolérance. Il n’a que faire du traité de paix signé avec les Etats-Unis. Il n’hésite pas à attaquer l’un de leur navire de guerre et emprisonner les 200 marines pour les réduire en esclavage.
J’avoue avoir été bluffé par le style de cet auteur qui a su mener jusqu’au bout sa réflexion sur ce qui a influencé la diplomatie américaine. Tout est bien savamment dosé. Le récit a été passionnant de bout en bout et les personnages assez charismatiques. Rien à réduire concernant un décor dépaysant.
On ressort incontestablement de cette lecture avec un autre regard car la fin est plutôt marquante. On se dit également que Tripoli est une cité qui a plutôt bien réussit aux différents dictateurs qui se sont succédés. Entre trahison, piraterie, esclavage et guerre, les faits marquants ne manquent pas dans cette histoire militaire américaine. Il est plus qu'intéressant de découvrir le premier fait d’armes des Etats-Unis en dehors de leur territoire. Cela ne sera guère glorieux malgré la victoire. Qui a dit malheur aux vaincus ?
Album correct.
L'histoire est parfois un peu confuse pour que ce soit un bon album, certainement parce que la chronologie n'est pas respectée au début. Une voix off apparaît d'ailleurs après une vingtaine de pages pour éviter au lecteur de s'égarer.
Du point de vue historique, on reste sur sa faim. Difficile de considérer cette aventure "pittoresque" comme un événement fondateur de l'impérialisme du Grand Satan vu le peu d'engagement de ce pays dans cette escarmouche. Et quitte à y consacrer 80 pages, on pourrait parler des anglais qui sont en Égypte depuis 1801? Et quel genre de commerce venait faire les US pour avoir des problèmes que les européens ne semblaient pas rencontrer. Les 20 pages de traversée du désert sont un peu longues.
Rien de chamboulant, mais les dessins font leur boulot, on parle, comme l'indique le 4e de couv, d'un évènement qu'on oublie mais qui a posé les bases de l’interventionnisme américain et de leur militarisme mondial, tout en suivant une lutte glorieuse pour la liberté qui a fait combattre chrétiens et musulmans épaules contre épaules, avant de finir en eau de boudin par la trahison de l'administration américaine, comme un mauvais cliché hollywoodien.
Et pourtant, l'histoire est ce qu'elle est. Je ne sais absolument pas si l'auteur a déformé, omis ou négativisé certains points dans son récit, mais je l'ai trouvé plutôt détaché et l'expliquant assez clairement.
Une bonne histoire et une BD "historique" pas chiante à lire, même si d'aucuns trouveront alors la vision de l'auteur un peu simpliste et l'écriture un peu facile.
Beau documentaire géopolitique.
Cet album retrace la tentative de renversement du Pacha de Tripoli.
Cette aventure marque la première opération du corps des Marines (7 hommes) hors territoire américain.