Le transperceneige
4. Terminus
Une BD de
Olivier Bocquet
et
Jean-Marc Rochette
chez Casterman
(Univers D'auteurs)
- 2015
Bocquet, Olivier
(Scénario)
Rochette, Jean-Marc
(Dessin)
Rochette, Jean-Marc
(Couleurs)
Hurtrel, Fanny
(Lettrage)
10/2015 (08 octobre 2015) 216 pages 9782203089419 Autre format 257224
Le train est en bout de course, le signal musical capté n’est peut-être qu’un signal automatique, mais perdu pour perdu Puig décide de continuer l’exploration des lieux avec ses arpenteurs. Ils découvrent un abri souterrain avec une source d’électricité et des rails. Alors que le chaos menace, cette gare enfouie sous la neige est une possibilité de salut inespérée pour les rescapés. Tout va basculer quand ils vont découvrir que cette gare dessert une base souterraine encore habitée. Ses occupants ont développé un modèle de société très aseptiséet... Lire la suite
L'opus de trop ?
Quinze années après un troisième volet qui se finissait sur une note bien noire à souhait, Jean-Marc Rochette remet la couvert en compagnie d'Olivier Bocquet pour un album censé clôturer la saga. Reprenant la fin du précédent volume, nous retrouvons les personnages embarqués (ou plutôt débarqués) dans une nouvelle mésaventure à base de parc d'attraction, de fuites nucléaires et de sang d'enfants.
Autant j'ai pu apprécier les tomes précédents suivant le premier, autant je suis assez partagé avec le présent ouvrage: le postulat de départ est finalement abandonné avec la sortie des personnages du train et l'histoire prend une tournure assez inattendue. D'un côté, c'est bien raconté et prenant à souhait, d'un autre côté, cela n'a plus rien à voir avec le concept de départ, le train n'étant plus un personnage à part et mis de côté.
Les dessins de Rochette sont toujours aussi immersifs et incroyables de par leurs compositions. J'ai bien senti l'envie des auteurs de déjouer certains codes et autres clichés des histoires post-apo et de faire un lien avec le film de Bong Joon-Ho, malheureusement au détriment de certains trous dans le scénario.
Sûrement pas le meilleur album mais une conclusion honnête et bien menée malgré tout.
Eh bien assez déçu de ce Terminus personnellement. C’est un peu l’album de trop selon moi. Les tomes 2 et 3 écorchaient déjà beaucoup le postulat de départ (sortie du train, abandon progressif des enjeux du tome 1), mais avec Terminus on va définitivement trop loin. L’intrigue prend une tout autre tournure qui n’est selon moi plus raccord avec l’histoire du Transperceneige premier du nom. Sans en dire plus, c’est une honorable suite aux tomes 2 et 3 (on y retrouve les personnages et enjeux là où ils en étaient) mais certainement pas une fin décente pour ce monument qu’est le Transperceneige. Cela me fait le même effet que pour la version cinématographique de Bong Joon-Ho parue en 2013 (à laquelle ce tome est dédié). J’avais adoré l’esthétique du film mais la fin m’avait quelque peu refroidi, sans mauvais jeu de mot… Alors que le tome 3 nous laissait sur une note « sans espoir » qui collait bien avec l’ouvrage de Jacques Lob, ce Terminus propose une fin ouverte qui ne colle plus du tout. En revanche, le dessin de Rochette – toujours présent pour ce dernier tome – est encore plus pictural et instinctif que jamais. Certaines scènes sont découpées très subtilement et d’autres sont même seulement évoquées ou suggérées de manière très originale. Une liberté graphique encore plus assumée qui n’est pas pour me déplaire.
En la considérant indépendamment de la trilogie originale, il s’agit là d’une très bonne pièce de BD contemporaine, mais qui n’était selon moi pas nécessaire dans la continuité de la saga.
Ayant lu "le Transperceneige" de Lob et Rochette à sa sortie, en 1985 je crois, et n'ayant jamais ensuite considéré intéressant de me pencher sur les suites tardives qui lui ont été données, c'est évidemment le film de Bong Joon-Ho qui m'a rappelé l'existence de cette BD que j'avais reléguée en fond de ma mémoire : un bon livre, mais pas non plus exceptionnel, même si sa mythologie post-apocalyptique était plutôt originale. Sauter 30 ans plus tard au chapitre final n'a d'ailleurs pas constitué un traumatisme particulier, preuve que le travail de Rochette (désormais dessinateur !) et de Bocquet s’insère correctement dans la continuité logique de l'original. Ce qui frappe (et fort), c'est la beauté et l'intelligence du graphisme - qui s'apparente d'ailleurs plus à de la peinture - de Rochette : c'est là la principale qualité d'un livre tout en ombres puissantes et en mouvements très justes, qui nous ménage de superbes moments où c'est avant tout l'esthétique qui génère les émotions, et entraîne le lecteur vers un imaginaire intense. La grande faiblesse de "Terminus", c'est, à l'inverse, sa narration, pleine de trous béants qui semblent avoir échappé au contrôle des auteurs, et empêchent l'adhésion du lecteur, sans même parler des invraisemblances qui décrédibilisent rapidement les idées de base, pourtant intéressantes : Bocquet et Rochette ont inventé un univers original, mélange de parc d'attraction et de laboratoire d'expérimentation, qui leur permet de nous livrer une critique pertinente des dérives de notre XXIème siècle, entre centrales nucléaires qui fuient et manipulations des dirigeants… Il est dommage qu'ils échouent à nous raconter une histoire qui fasse vraiment sens, et surtout à nous faire accompagner leurs personnages au long de leur périple, puisque ces personnages restent plus des "concepts" que des êtres humains auxquels nous nous identifions.
Indispensable, car la suite directe des précédents albums (qui datent pourtant), et totalement respectueuse du travail du scénariste précédent.
Pour le dessin, c'est excellent car toujours le même dessinateur, et très facile à lire ; la plongée en eaux troubles est très prenante et on ne lache pas le livre avant la fin.
A acheter en confiance, pour qui a aimé (comme moi) les opus précédents.
Sans doute un des albums les plus marquant de cette rentrée 2015.
On est complètement absorbé dès les premières pages dans cet univers oppressant et on a bien du mal à revenir à la réalité après la lecture de ces 220 pages. Le dessin de Rochette contribue de façon magistrale à la dimension post-apocalyptique de cet album.
Une excellente prolongation des trois premiers épisodes de cette série qui fait partie des incontournables de la BD moderne.
A lire d'urgence.