Toxic
1. Toxic
Une BD de
Charles Burns
chez Cornélius
(Solange)
- 2010
Burns, Charles
(Scénario)
Burns, Charles
(Dessin)
Burns, Charles
(Couleurs)
De Châteaubourg, Renaud
(Lettrage)
Le Hin, Émilie
(Traduction)
Le Hin, Barbara
(Traduction)
10/2010 52 pages 9782360810048 Autre format 116262
La pénombre. Une houpette apparaît. Un jeune homme dans son lit, un pansement sur la tempe. Doug se léve suit son chat noir, Inky - pourtant mort depuis des années - et se laisse entraîner de l'autre côté du miroir. Que s'est-il passé? Une soirée punk, un concert, William Burroughs, une jeune femme nommée Sarah, des polaroïds, un amant jaloux... À grand renfort d'ellipses, Charles Burns fait voler en éclats nos repères spacio-temporels, multiplie les allers-retours entre rêve et réalité, nous place un foulard sur les yeux, nous fait tourner sur... Lire la suite
== Avis pour les trois tomes ==
Ambiance bien lugubre. Monstres repoussants. Hallucinations débridées. Imagination fertile. On est réellement dans l'univers de Burns.
Si les deux premiers tomes s'avèrent excellents et nous présentent deux univers totalement distincts qui évoluent en parallèle et dont nous ne connaissons pas trop les tenants et aboutissants (même si on s'en doute un peu), le troisième tome déçoit par sa résolution. Finalement, ce n'était que ça? Au lieu de nous offrir une véritable histoire de science-fiction, Burns ne fait finalement que nous sortir une métaphore d'un événement de la vie de notre héros.
C'est souvent le problème des histoires de Burns, d'ailleurs. La fin est trop souvent décevante. Dommage. Le potentiel était énorme.
Charles Burns nous avait littéralement envoûtés avec son incroyable "Black Hole", mais à lire "Toxic", qui semble débuter une nouvelle série encore plus... euh toxique, justement, il semble que son inspiration ne soit pas tarie, au contraire : les 54 pages de ce (trop) court album - en couleurs, cette fois - offrent une nouvelle expérience extrême, et évidemment profondément déroutante, voire dérangeante, sans jamais tomber dans la facilité onirique qui plombe souvent ce genre de "trip" halluciné. Ici, entre les références pertinentes - et superbes - (Hergé et William Burroughs fournissent les univers de référence) et la manière parfaite dont Burns capture le mal être adolescent comme le vertige de la création artistique comme exutoire à la souffrance intime, Burns frappe terriblement fort, chaque image, chaque page étant un prodige de construction esthétique et intellectuelle. Attention, pur chef d'oeuvre !