Toutes les princesses meurent après minuit
Une BD de Quentin Zuttion chez Le Lombard - 2022
08/2022 (26 aout 2022) 152 pages 9782808205801 Format comics 455195
31 août 1997 au matin, dans un pavillon de banlieue, une mère de famille repasse le linge quand la télévision lui apprend la nouvelle : Lady Di est morte cette nuit. Au même moment dans la salle de bain, Lulu, son fils de 8 ans, se tartine la bouche de rouge à lèvre et s'imagine embrasser son petit voisin. De son côté, Cam, en pleine adolescence, cache son petit copain dans sa chambre sous le refrain de la musique du moment. Quant au père, il rentre seulement à la maison, lui n'a pas dormi ici. De l'éveil du désir aux passions fanées, le portrait... Lire la suite
Cette chronique familiale intimiste est bien dans l'air du temps, elle manque singulièrement de peps.
Pas sûr que l'histoire et le propos soit le plus à sa place dans une bande dessinée.
Que dire du dessin ? Rien pour ma part.
Le malaise ambiant n'engendre pas l'enthousiasme, plutôt générateur de neurasthénie.
Certes, l'histoire se termine sur une note optimiste mais nous laisse un goût amer dans la bouche.
Il y a des BD qui nous raconte une petite tranche de vie dans ce qu’il y a de plus quotidien. On va s’intéresser à une famille où le père est en partance, où la mère souffre de cette situation, où le fils et la fille connaissent leurs premiers émois amoureux chacun à leur manière.
Certes, les amateurs de sensations fortes ne seront pas à leur aise au cours de cette lecture. C’est bizarre car auparavant, ce type de récit m’aurait royalement ennuyé. Ce n’est plus vraiment le cas. Je pense qu’il y a un certain savoir-faire de la part de l’auteur Quentin Zuttion qui parvient à nous faire intéresser à cette famille pour entrer dans leur psychologie et dans leur intimité.
Oui, il y a ce petit garçon de 8 ans qui joue à la poupée. Qui a décrété que la Barbie était uniquement réservée aux petites filles ? Notre nouveau monde actuel ne donne plus dans ce type de stéréotype et de discrimination passive. C’est ainsi et il faut l’accepter.
Ainsi, on aura droit à une BD moderne dans son approche. A noter également un parallèle avec le décès de la princesse Diana en 1997. On se demande d’ailleurs si l’auteur n’a pas fait un récit autobiographique.
J’aime toujours autant la douceur du dessin aux couleurs généreuses qui donne une belle envie de lecture. Mais plus encore, j’apprécie toujours cette forme de bienveillance et de tolérance. Il y a également une très bonne fluidité ce qui confère un dynamisme à l’ensemble.
La question demeure : les princesses meurent-elles après minuit ? Oui, c’est bien arrivé à la princesse Diana sur le pont de l’Alma alors que sa voiture était poursuivie par une meute de paparazzis déchaînés.
C’est également une forme de métaphore pour cette famille dont l’équilibre va être sérieusement modifié suite au départ du père de famille. Et puis, c’est la fin du temps de l’innocence pour les enfants qui découvrent que les relations amoureuses peuvent être plus compliquées qu’il n’y paraît.
Au final, un beau roman graphique sur le thème du nouveau départ et d’une certaine forme de reconstruction. Le message est très positif pour redémarrer du bon pied.