Topaze
1. 1re partie
Une BD de
Serge Scotto
et
Éric Hübsch
chez Bamboo Édition
(Grand Angle)
- 2016
Scotto, Serge
(Scénario)
Stoffel, Éric
(Scénario)
Hübsch, Éric
(Dessin)
Cordurié, Sandrine
(Couleurs)
Pagnol, Marcel
(Adapté de)
03/2016 (02 mars 2016) 58 pages 9782818934593 Grand format 271158
Topaze est un jeune maître d’école qui enseigne à la pension Muche. Crédule mais honnête, il est sensible aux charmes de sa collègue Ernestine, également la fille du directeur de la pension, qui n’hésite pas à lui faire corriger les copies de ses élèves. Par ailleurs, il donne des cours particuliers gratuits aux élèves en difficulté, ce qui n’est pas pour satisfaire la vénalité du directeur Muche. Aussi, malgré que son enseignement et sa probité soit reconnus, Topaze n’a pu obtenir les palmes académiques. Partageant ses incertitudes avec ses collègues,... Lire la suite
Il y a eu les films avec Louis Jouvet puis avec Fernandel mais, comme l’écrivent les auteurs de la BD, jamais Marcel Pagnol ne fut pleinement satisfait des films. Alors, effectivement, quel meilleur support qu’une BD pour représenter les personnages de cette pièce géniale.
Les dialogues sont absolument savoureux. Il y a ceux d’une baronne qui vient quémander des meilleures notes pour son fils, adepte des zéros, et qui tombe sur le mur d’honnêteté que représente l’instituteur Topaze. Il y a ceux d’un conseiller municipal, de sa maîtresse et M. de Castel-Bénac, qui sert de prête-nom, tous les trois adeptes d’affaires plus que douteuses. Le lecteur s’amuse beaucoup et le dessin épouse merveilleusement bien les dialogues.
Ce premier volume traite de la partie de la pièce où Topaze, instituteur honnête, est confronté aux pires défauts de l’être humain. J’ai adoré la représentation de M. Muche, directeur de pension où enseigne Topaze, cet être méprisable et mesquin qui mettra son instituteur à la porte pour complaire à une notable.
J’ai du mal à comprendre l’avis laissé par « biggyjay ». Au contraire, j’ai vraiment aimé le respect de l’œuvre et savouré pleinement les dialogues. C’est la représentation d’une époque révolue qui fait du bien à l’âme. La « démocratiser » (mais est-ce démocratiser que de dénaturer un texte ?) avec le langage d'aujourd’hui aurait rendu, je pense, le texte vulgaire voire même ordurier (il suffit d’écouter comment se comportent certains parents d’élèves de notre époque et comment s’expriment certaines personnalités de la politique).
Non, le travail effectué par les auteurs est vraiment de qualité et j’espère que le tome 2, où Topaze cède à la corruption, arrivera très vite en librairie.
Il est souvent difficile de faire un travail d'adaptation. Même si les ingrédients (ici, le dessin de Hübsch et l'œuvre de Pagnol) sont bons, le résultat final peut être perfectible.
Le dessin et les couleurs ici, sont fort agréables.
C'est sur les dialogues que portent mes reproches. La lecture des tirades des différents personnages est délicate, et on finit par s'y perdre et s'ennuyer. Le sujet, raconté en des termes de l'époque, respecte pleinement l'œuvre originelle mais marque une différence énorme avec l'époque actuelle. Il aurait peut-être été plus intéressant d'adopter un langage plus souple et contemporain. On y aurait gagné en fluidité et lisibilité et certainement en intérêt !
Au final, le bilan est mitigé. Je ne dénigre pas ce travail d'adaptation mais je pense qu'il manque quelque chose au niveau de la narration pour démocratiser Pagnol aujourd'hui et le faire entrer dans le monde de la BD.