Tintin (Les Archives - Atlas 2010)
4. L'Île Noire
Une BD de Hergé chez Éditions Moulinsart - 2010
07/2010 124 pages 9782874242168 Format normal 120380
-
Tome 1 -
Tome 2 -
Tome 3 -
Tome 4 -
Tome 5 -
Tome 6 -
Tome 7 -
Tome 8 -
Tome 9 -
Tome 10 -
Tome 11 -
Tome 12 -
Tome 13 -
Tome 14 -
Tome 15 -
Tome 16 -
Tome 17 -
Tome 18 -
Tome 19 -
Tome 20 -
Tome 21 -
Tome 22 -
Tome 23 -
Tome 24 -
Tome 25 -
Tome 26 -
Tome 27 -
Tome 28 -
Tome 29 -
Tome 30 -
Tome 31 -
Tome 32 -
Tome 33 -
Tome 34 -
Tome 35 -
Tome 36 -
Tome 37 -
Tome 38 -
Tome 39 -
Tome 40 -
Tome 41 -
Tome 42 -
Tome 43 -
Tome 44 -
"L'Ile Noire" a une place à part dans mon enfance : alors que j'avais "hérité" (de qui, je ne sais plus...) d'une collection quasi complète des "Tintin et Milou" publiés à l'époque - on était à la moitié des années 60 -, cet album, ô horreur, n'y figurait pas ! J'ai donc attendu quelques années en bavant devant la superbe couverture de la réédition (celle avec Tintin - vêtu d'une tenue écossaise ! - et Milou découvrant la sinistre Ile Noire depuis leur barque) qui laissait présager une aventure "gothique" lourde de sens. Je fus un peu surpris (déçu ?) en lisant enfin ce livre tant désiré par la relative neutralité de la longue course poursuite précédant cette fameuse arrivée, à travers le plat pays flamand, puis une campagne plus anglaise que réellement écossaise... même si le long combat final dans le château entre Tintin et les faux monnayeurs, avec un maxi-gorille (ou un mini-King Kong, comme on veut) au milieu, m'avait paru des plus réjouissants. Découvrir en 2016 la version "originale" - mais colorisée - permet de réévaluer cet album certainement un peu mineur au sein de l’œuvre d'Hergé : mieux aimée par les aficionados, cette version bénéficie en effet d'une rondeur, d'un dynamisme, d'une vitalité, un peu dilués dans les deux versions ultérieures, plus parfaites techniquement, mais plus froides (eh oui, il y a eu pas moins de trois versions différentes de "l'Ile Noire" : est-ce le signe d'une certaine insatisfaction d'Hergé vis à vis de sa création ?). Si les péripéties qui arrivent à un Tintin en perpétuel mouvement (en perpétuelle fuite ?) renvoient aux premières aventures du petit reporter, et que, du coup, certaines d'entre elles, peu vraisemblables commencent à être usées, il y a heureusement assez d'originalité pour sauver l'album : les multiples chutes, blessures et accidents de Tintin (envoyé deux fois à l'hôpital !), l'alcoolisme de Milou, qui se fera battre (!) par son maître, les acrobaties aériennes des Dupondt, le long gag des pompiers à la poursuite de la clé de leur garage, tout cela fait de "l'Ile Noire" un petit plaisir un peu régressif, qui pallie largement à un imaginaire beaucoup plus riquiqui qu'à l'habitude. Pour conclure, faisons - comme tout le monde l'a fait - la triste constatation que, après s'être attaqué au bolchévisme, au capitalisme, à l'impérialisme japonais et au chaos sud-américain, il est triste que Hergé n'ait pas dirigé ses canons plus directement contre le national-socialisme dont la menace se faisait terriblement concrète (on sait que cette histoire de faux monnayeurs est inspirée d'un fait réel de fausse monnaie commandité par le IIIème Reich... mais c'est quand même bien peu !).