Tintin (Les Archives - Atlas 2010)
12. Le Temple du Soleil
Une BD de
Hergé
chez Éditions Moulinsart
- 2011
Hergé
(Scénario)
Hergé
(Dessin)
<Quadrichromie>
(Couleurs)
Mellot, Philippe
(Autres)
Goddin, Philippe
(Autres)
Embs, Jean-Marie
(Autres)
01/2011 131 pages 9782874242243 Format normal 136215
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Tome 1 -
Tome 2 -
Tome 3 -
Tome 4 -
Tome 5 -
Tome 6 -
Tome 7 -
Tome 8 -
Tome 9 -
Tome 10 -
Tome 11 -
Tome 12 -
Tome 13 -
Tome 14 -
Tome 15 -
Tome 16 -
Tome 17 -
Tome 18 -
Tome 19 -
Tome 20 -
Tome 21 -
Tome 22 -
Tome 23 -
Tome 24 -
Tome 25 -
Tome 26 -
Tome 27 -
Tome 28 -
Tome 29 -
Tome 30 -
Tome 31 -
Tome 32 -
Tome 33 -
Tome 34 -
Tome 35 -
Tome 36 -
Tome 37 -
Tome 38 -
Tome 39 -
Tome 40 -
Tome 41 -
Tome 42 -
Tome 43 -
Tome 44 -
La guerre est finie, les collaborateurs autour de Hergé sont poursuivis, condamnés, et même si lui-même est - assez logiquement - acquitté, il a senti le vent du boulet. Il faut reprendre une existence "normale" alors que le monde est toujours au fond du trou. Hergé trompe sa femme avec une très jeune fille. Il perd l'appui du fidèle Jacobs, dont la propre carrière décolle. Hergé déprime, il envisage de partir vivre en Argentine. Justement, il a donné suite à l'énigme fantastico-policière des "7 Boules de Cristal" sur ce même continent sud-américain, où Tintin retrouve des vieux réflexes de ses années d'errance de "reporter" : feu sur tout ce qui bouge, traversée à toute allure et sans provisions de jungles et de montagnes, la routine, quoi ! Tintin, Haddock, les Dupondt, et même Tournesol sont protégés de la laideur du monde, enfermés dans un univers bigger than life où les civilisations disparues ne le sont pas vraiment, où le soleil obéit au doigt et à l’œil, bref où le fantastique est plutôt merveilleux. En fait, la première partie du "Temple du Soleil" est un peu rasoir, on a du mal à accrocher, avec le côté "boy scout" d'un Tintin définitivement plus adulte qui protège "le petit renard" des salauds, mais déjà loin des relents de colonialisme qu'on trouvait encore dans les premiers albums. Tout cela est un peu propret, surtout que le Capitaine Haddock boit bien moins, il se contente de s'hydrater le visage au crachat de lama - l'un des gags les plus célèbres de toute l’œuvre de Hergé, et que Milou a cessé depuis longtemps d'être intéressant. Et puis, en franchissant le miroir (le rideau de la cascade), Tintin pénètre "ailleurs", et Hergé nous offre vingt pages que je considère personnellement comme les plus puissantes, les plus dépaysantes, les plus... parfaites de tous ses albums : l'irruption dans le "monde perdu" (cette fabuleuse planche 47), le jugement de l'Inca, l'attente de l'exécution, et puis la célébrissime et merveilleuse scène de l'éclipse... l'un des sommets indiscutables, stylistiquement et narrativement, des "Aventures de Tintin". On pense quand même à boucler l'histoire des pauvres scientifiques envoûtés, dont,curieusement, le lecteur n'a plus grand chose à faire, et on referme ce chef d’œuvre, en se disant que Hergé aurait bien pu sombrer dans la dépression et tirer un trait sur tout cela, que tout n'aurait pas été perdu pour nous, les jeunes de 7 à 77 ans.