Tête d'épingle
Une BD de Griffith, Bill chez Presque Lune (Lune froide) - 2020
05/2020 (19 juin 2020) 256 pages 9782917897478 Format comics 408977
L'histoire de Schlitzie le microcéphale, phénomène de foire qui a diverti l'Amérique, de Coney Island au cirque des frères Ringling en passant par les kermesses et les foires. S'appuyant sur une cinquantaine d'années de recherches dans les archives et au contact de personnes qui l'ont côtoyé, l'auteur reconstitue la vie de ce monstre connu pour son apparition dans le film Freaks de Tod Browning.
Encore une BD sur le Freak Show qui n'a pas qu'inspiré le cinéma avec des films comme « The greatest showman » qui a décrit la biographie de Phineas Taylor Barnum qui était un entrepreneur de spectacles américain. Ce dernier a fondé un cirque où il montrait l'étrangeté et la curiosité à grand renfort de publicité.
Il y avait l'homme chien, une femme à barbe, des soeurs siamoises mais également Schlitzie surnommé Zip, la tête d'épingle qui fait l'objet de cette BD. En réalité, toutes ces personnes constituant des phénomènes de foire souffraient d'handicap mental et physique.
Pour autant, nous savons maintenant que ces personnes pourtant exploitées ont été plutôt bien traitées et constituait une véritable famille qui se serrait les coudes en cas de difficultés. Ils étaient des exclus de la société à cause de leurs malformations physiques. Il est vrai que les exhiber a quelque chose de choquant moralement.
Schlitzie a même fait du cinéma (The sideshow en 1928, Freaks en 1932) avant de faire de brèves apparitions cinématographiques. Il a surtout fait des tournées à travers le monde en changeant parfois de protecteur. Il est mort à l'âge de 70 ans des suites d'une pneumonie. Il a été enterré anonymement avant qu'une association de fans organise en 2007 une collecte pour faire poser une plaque gravée sur sa tombe.
Ce comics underground de Bill Griffith lui rend un véritable hommage en le réhabilitant. La lecture a d'ailleurs été assez agréable grâce à une narration bien dosée. L'auteur respecte une certaine objectivité qui est tout à fait louable.
Un dessin assez rétro en noir et blanc vient marquer une touche finale qui s'intègre bien sur ce type de récit.
C'est un titre à découvrir pour la petite histoire qui se cache derrière le phénomène de foire.