Terreur
1. Terreur 1
Une BD de André-Paul Duchâteau et René Follet chez Le Lombard (Signé) - 2002
11/2002 50 pages 2803614405 Format normal 19947
Paris, 1793. Les têtes tombent sous la guillotine de la Révolution au point d'en être devenues une attraction pour la populace parisienne qui se presse au musée de cire de Marie Crossholz où sont exposés des masques de cire moulés sur les faciès de condamnés. Un jour, un mystérieux visiteur nocturne intervertit deux têtes, plongeant Marie dans un imbroglio policier qui la forcera à fuir à Londres... Au terme de tumultueuses aventures, elle y deviendra la mondialement célèbre Madame Tussaud.
L'histoire de Mme Tussaud, (équivalent plus ancien du musée Gévin de Paris) racontée de façon romanesque à travers un périple qui commence à la Révolution française, se poursuit sous l'Empire et se termine en Angleterre avec une consécration tardive.
Cette histoire est haletante, pleine de rebondissements, j'y ai pris un réel plaisir. Il y a de nombreux personnages, bien brossés, assez tranchés (pas trop par la guillotine!) et qui permettent au récit de tenir sur la durée.
En complément comment qualifier l'aspect graphique! Superbe est faible! René Follet nous offre ici une réelle splendeur. Chaque case est belle, chaque page aussi et l'ensemble une pure merveille. Que ceux qui aient un peu l'histoire et ne connaissent pas René Follet lisent ces deux tomes.
Je me suis réjoui un peu trop vite en voyant que le sujet portait en fait non pas proprement dit sur la Terreur, cette funeste période de la Révolution Française située entre 1793 et 1794, mais plutôt sur le parcours de la célèbre Madame Tussaud à l’origine des musées de cire à travers le monde. J’ai d’ailleurs visité celui qui se situe à Las Vegas dans le plus grand hôtel du monde à savoir le Vénézia. J’avais grandement apprécié cette visite ainsi que le travail réalisé par rapport à ces masques de cire. Bref, j’avais envie de connaître ce personnage dont j’ignorais une existence aussi lointaine dans le temps.
Le titre de cette œuvre est quand même trompeur car la seconde partie de ce récit n’a plus rien à voir avec la Terreur puisque l’action se situe dix ans plus tard et en Angleterre de surcroît ! Par ailleurs, la vie de cette Madame Tussaud est fortement romancée. Qu’il y ait un aspect purement romanesque n’aurait pas dû me déranger plus que cela, si cela ne tournait pas à l’eau de vinaigre à défaut d’être à l’eau de rose ! Il est fortement question des joyaux de la couronne dont on soupçonnait Madame Tussaud d’être à l’origine du vol. Elle fut d’ailleurs soupçonnée d’action contre-révolutionnaire.
Cette période trouble est d’ailleurs assez bien retranscrite mais très vite, on va dériver vers des répétitions tout à fait inutiles. L’histoire va se perdre et tout le charme va être rompu. Il y a également toute une panoplie de méchants qu’on va d’ailleurs retrouver dans le second tome comme s’ils harcelaient véritablement notre héroïne sans peur ni reproche. Je n’ai absolument pas aimé ce côté trop manichéen. En effet, on retombe vite dans les travers scénaristiques qu’il ne faut pas produire. C’est typique bd années 80 !
Néanmoins, la lecture fut plaisante car elle aura permis de découvrir un personnage singulier. Il ne faudra pas être trop regardant sur le reste.
Les dessins sont très beaux, quoique fort chargés à l'arrière-plan. Le ciel, uniformément blafard, n'aide en rien. Le tout est une suite d'illustrations, où chacune est belle en soi mais qui alourdit terriblement la trame.
C'est le scénario qui pêche. Sur ce qui n'est in fine qu'une biographie somme toute assez ordinaire de Mme Tussaud, le scénariste vient greffer une improbable chasse au diamant volé; Les personnages se multiplient, tous plus louches les uns que les autres. Leurs chemins se croisent et se recroisent, leurs allégeances changent sans raison, et l'« intrigue » ( ! ) n'est en fin de compte pas résolue. Un des scénars les plus nuls de Duchâteau.