La terre, le ciel, les corbeaux
Une BD de Teresa Radice et Stefano Turconi chez Glénat ([treize étrange]) - 2022
01/2022 (26 janvier 2022) 208 pages 9782344048887 Format normal 440000
Lost in translation. Trois hommes, un Russe, un Allemand et un Italien s'échappent d'une prison à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ils ne se connaissent pas, ne se comprennent pas et n'ont d'ailleurs rien en commun. Pourtant, pendant ce voyage sous pression, ils seront obligés de collaborer et de révéler leurs secrets... Face à l'urgence et aux dangers de la traque, le lien qui les unit les transformera et marquera leurs existences. Dans ce nouvel ouvrage entièrement réalisé à l'aquarelle, le couple Radice et Turconi intègre la barrière de... Lire la suite
Voila un moment que j’avais cet album à lire mais je ne me décidais pas, peut-être à cause de sa taille, peut être à cause de son titre un peu classique, je ne sais pas… Et puis je m’y suis plongé et finalement, je l’ai lu d’une seule traite. Franchement, un bel ouvrage, une très bonne lecture.
Un récit passionnant qui retrace le vécu de trois hommes qui s’évadent d’un camp au nord de la Russie pendant la seconde guerre mondiale. Rien ne devait réunir ces hommes, un allemand, un russe et un italien. La scénariste ne triche pas, ne traduit pas les dialogues pour mieux nous faire comprendre cette difficulté de communiquer dans des circonstances exceptionnelles. Mais rassurons les futurs lecteurs, même si on ne comprend rien au russe ou à l’allemand, la compréhension de l’histoire n’est en rien affectée par une méconnaissance éventuelle de ces langues.
Nous suivons alors le long chemin des évadés sur les routes enneigées, sous les sous bois humides et détrempés, au bord des lacs cernés de glace. Chaque jour le froid ronge un peu plus les os, la faim tenaille les estomacs, les manteaux gèlent. Les relations entre les trois hommes sont rudes, où chacun essaie de défendre ses enjeux et sa survie. Quelques rares rencontres mêlées de méfiance et de chaleur apportent parfois au récit quelques touches de joie, de tendresse et de rire mais l’ambiance générale reste rude. Le récit est en fait porté par l’un des trois personnages, l’italien, ce qui permet à l’auteure de glisser quelques retours en arrière sur son enfance, sa jeunesse, au bord du lac de Côme en Italie, avec nostalgie et subtilité.
C’est un récit sur le destin, destins inattendus, provoqués par la guerre et qui nous emmène dans des endroits ou des rencontres qu’on était loin d’imaginer quant on est plus jeune, loin de sa famille, de son pays d’enfance. C’est un récit sur l’éloignement, la vie, la mort, la renaissance qui nous sont imposés par les événements et qui nous offrent des impasses ou des opportunités qu’on attendait pas du tout.
De plus cette histoire profondément humaine prend place dans un décor somptueux avec des scènes graphiques de toute beauté, entièrement peintes à l’aquarelle par Stefano Turconi. Ce dernier déploie des talents pour peindre cette nature sauvage, ces villages abandonnés ou les souvenirs au cœur de ce petit village au bord du lac de Côme. Tout en nuances.
Cet ouvrage est le fruit d’une collaboration d’un vrai couple dans la vraie vie qui distille régulièrement des œuvres de toute beauté souvent primées et plébiscitées. A lire, vraiment. C’est chez Glénat, collection (TreizeEtrange)
Lu à la bibliothèque de mon village il y a quelques jours et j'ai bien aimé. Le récit est très contemplatif et même s'il y a une voix off, j'ai aimé le récit. La thématique du récit est classique, la cohabitation entre plusieurs prisonniers, le fait qu'ils s'échappent et apprennent entre guillemets à se connaitre et à vivre au-delà de leurs différences. J'ai aimé cette histoire, car même s'il n'y a pas d'enjeux marquants, ça fonctionne. J'ai aimé le travail fait sur les échanges entre les personnages, le fait qu'ils ne se comprennent pas est amusant en soit, car on se demande comment ça va évoluer. J'ai aimé le fait que le scénariste parle de la fraternité, malgré les différences entre les cultures et les hommes. C'est une notion que les gens devraient réapprendre, surtout avec le contexte actuel. La scénariste a du talent, elle sait décrire les émotions avec beaucoup de finesse, c'est beau et même si on aimerait un développement plus conséquents de certains éléments du récit, on reste satisfait à la fin de la lecture. Les dessins sont magnifiques, ce sont de vrais tableaux et les aquarelles rendent un bel hommage à la Mère Patrie. Je ne parlais pas l'allemand, le fait que les personnages parlent des langues différentes confère une vraie force à l'ouvrage, c'est ce que je regrette dans les films et séries, tout le monde parle la même langue et au final on ne comprend pas d'où vient l'incompréhension au sens strict du terme. C'est un bien bel ouvrage et je recommande son achat. C'est beau et intéressant.
Je n'ai pas du tout aimé cette lecture. Cela arrive parfois surtout quand on lis beaucoup de BD. Il n'y a pas que des bonnes pioches. Il faut s'y faire également.
Je n'ai pas apprécié par exemple la multitude de dialogues dans des langues différentes (le russe, l'allemand, l'italien...) et qui ne sont pas traduit. Il faut savoir bien maîtriser ces langages pour une bonne compréhension du récit qui tourne autour de trois évadés d'un camp russe en pleine Seconde Guerre Mondiale. L'idée soi-disant audacieuse des auteurs étaient de nous montrer les effets de l'incompréhension.
Certes, la particularité de ces évadés et qu'ils viennent de trois pays différents mais ils ont le même objectif à savoir s'échapper de ce pays glacial qu'est la Russie. C'est une quête tout d'abord pour la liberté.
Le thème est intéressant en soi car il s'agit d'unir ses forces malgré la diversité culturelle pour affronter les difficultés de la nature à commencer par un froid mordant. Il faut être concentré et attentif pour ne pas se faire larguer. L'ennui peut vite guetter également.
Le dessin tout en aquarelle restitue à merveille ces paysages russes dans l'immensité des steppes. Pour autant, là encore, je n'ai pas été plus séduit que cela.
Mais comme dit, il y a des dialogues verbeux qui ralentissent le rythme et qui confèrent à l'ennui. Il faudra s'accrocher. Je n'ai pas été pris par cette BD mais cela ne signifie pas que cela soit également votre cas. Je pense que c'est à chacun de faire sa propre expérience de lecture en la matière.