Terra prohibita
1. Premier acte
Une BD de
Denis-Pierre Filippi
et
Patrick Laumond
chez Glénat
- 2021
Filippi, Denis-Pierre
(Scénario)
Laumond, Patrick
(Dessin)
Arancia Studio
(Couleurs)
Arancia Studio
(Lettrage)
Amelia, Fabio
(Lettrage)
01/2021 (13 janvier 2021) 46 pages 9782723496889 Grand format 411214
Une jungle luxuriante. Un monde interdit.Début du XXe siècle. Victime d'une mystérieuse contamination biologique ayant fait dégénérer sa végétation de manière débridée et incontrôlable, l'Angleterre a été abandonnée par ses habitants. L'île, contaminée par d'innombrables espèces mutantes extrêmement dangereuses, a été désertée et mise en quarantaine : déclarée « Terra Prohibita ». Mais de nombreux chercheurs voient malgré tout dans le développement de cette faune et de cette flore une nouvelle source de richesses insoupçonnée. Au coeur des ténèbres... Lire la suite
Terra prohibita… La Terre interdite… Mais de quoi parle-t-on que diable ? L’Angleterre, vous connaissez ? Eh, bien, l’Angleterre n’est plus ! C’est un pays dévasté, envahi par des organismes exogènes aux effets effrayants et incontrôlables. D’aucuns pensent pouvoir les traiter pour en faire un bon usage…
Critique :
Voilà ce que rapporte le résumé de l’éditeur, Glénat. Ah ? J’ai dû louper un passage… Ou il manque des pages dans mon album parce que ce n’est pas clair du tout pour l’esprit simple que je suis de déduire cela des planches de ce premier album !
Comme beaucoup, j’ai été attiré par la couverture très steampunk et les pages que j’ai feuilletées. Les dessins de Patrick Laumond sont grandioses et encore mis en valeur par la mise en couleur réalisée par Arancia Studio. Voilà les points que j’ai appréciés.
Malheureusement, je me suis égaré plus d’une fois dans ce scénario. Denis-Pierre Filippi, le scénariste, n’a jamais dû entendre dire : « Qui trop embrasse, mal étreint ! ». Ou comme disait l’un de mes instituteurs : « Qui trop embrasse rate son train ! ». Le scénario part dans tous les sens et on se retrouve avec une bouillabaisse (ou un waterzooi pour les Belges) dans laquelle, on finit par se noyer. On ne sait plus pour finir qui est au service de qui, quelle est la mission (les missions ?) et quelle est la nature du drame, si drame il y a.
On débute, en Afrique, avec un tueur à gages, Dorian Singer, qui s’en vient liquider le biologiste qui découvre l’étendue des dégâts provoqués par cet organisme et ses effets incontrôlables et qui pense que le mieux à faire est de tout brûler. Visiblement, le bureau central est déjà au courant et ne partage pas cet avis puisque Dorian Singer est là, envoyé par le bureau, pour liquider ce gêneur. Seulement, Dorian Singer, biologiste, lui aussi, compte bien profiter de cette mission pour se livrer à ses propres expériences, en se servant, in vivo, du corps du scientifique… Pendant qu’il se livre à son expérimentation, il discute avec une apparition. Non, nous ne sommes pas à Lourdes ou à Fatima ! Qui est-ce ? Eh bien, l’apparition est « lui », en plus jeune. Vous suivez toujours ?
Ensuite, on se retrouve dans une cité aérienne britannique, avec monsieur Dorian Singer, encore lui ! J’en reste là pour ne pas spoiler. Comme j’ai acheté les deux albums en un coup, je m’en vais tout de même lire le deuxième… Et surtout profiter des fabuleux dessins…
Lisez cette série pour le caractère tout à fait remarquable des dessins et des couleurs. Chaque case est un chef-d’œuvre de détail et de beauté.
Côté scénario, moi non plus, j’ai pas tout compris, ni au tome 1 ni au tome 2.
Mais vu la splendeur des dessins, je pardonne volontiers.
Je dois être un peu demeuré (ou trop fatigué lors de sa lecture) car je n'ai franchement pas suivi l'intrigue... Le scénario de Filippi m'a semblé mal agencé et malgré un dessin splendide de Laumond, j'ai eu du mal à comprendre. Gros défaut de pas mal de BD actuelles, la finesse extrême du graphisme qui une fois réduit devient illisible...
Les auteurs ont construit un fabuleux univers steampunk dans lequel j'ai pris énormément de plaisir à voyager.
Nous sommes plongés dans un monde dans lequel une mystérieuse contagion botanique à sévie. Des secrets d’état y découlent et y sont liés. Certains cherchent à tout pris à connaître la vérité pendant que d'autres ont le champs libre pour mener toutes sortes d'expérimentations.
Filippi à réalisé un excellent travail de fiction en construisant tout son récit autour de ce thème de la "botanique mutante", qui devient presque un protagoniste à lui seul. Le rythme est soutenu et nous tiens jusqu'à la fin.
Les dialogues sont pointus et ciselés avec une narration travaillée.
Le travail graphique est lui aussi très bon. L'album est très esthétique et se rapprocherait presque d'une œuvre d'art.
Le dessin, très beau, fourmille de détails d'orfèvrerie qui nous transporte davantage encore dans l'univers. La colorisation très élégante et l'atmosphère qui s'en dégage, viennent agrémenter un peu plus la poésie des lieux.
On ressort de cette première partie à la fois heureux et convaincu par ce diptyque franchement réussi.