Le temps du rêve (Antoni/Ormière)
1. Gallipoli
Une BD de Stéphane Antoni et Olivier Ormière chez Delcourt (Histoire & Histoires) - 2011
08/2011 46 pages 9782756017914 Grand format 137292
1915, Gallipoli (Turquie). Un bataillon de jeunes engagés australiens se trouve confronté à la barbarie de la guerre. Parmi eux, un soldat aborigène qui, pour fuir la réalité, se réfugie dans le temps du rêve, un mythe inculqué par ses ancêtres. Dans l'enfer des Dardanelles, il fait la connaissance d'un officier idéaliste qui a une autre vision : accepter la violence pour devenir une bête de guerre.
J’avais bien aimé le début de cette histoire qui commence de manière dramatique au coeur du bush australien où les jeunes enfants aborigènes sont enlevés à leur parent. J’aurais aimé suivre le parcours de ce jeune mais il est projeté quelques pages plus loin et sans aucune transition valable dans le conflit de la Première Guerre mondiale et plus précisément dans le détroit des Dardanelles face à la Turquie. On se dit que notre héros est bien trop docile et patriotique par rapport à ce qui lui est arrivé. Bref, la crédibilité en prend un sacré coup.
Par la suite, la bd va se concentrer sur un autre personnage : celui du commandant un peu idéaliste qui sera confronté aux dures réalités de la guerre. Celui-ci n’arrive pas à nous captiver tant la situation nous semble d’un classique.
Et puis et surtout, quand on évoque les aborigènes, on va droit vers le mystique. Bref, on n’échappera pas aux visions du genre. C’est un peu comme si on transposait Kookaburra dans le contexte de la première guerre mondiale. Je n’ai pas aimé cette dérive dont on sent bien les aboutissants.
Là encore, il y avait de quoi faire un récit palpitant avec une idée originale, mais le scénariste cède à tous les travers pour tomber dans un classicisme sans pareil. La suite sera sans moi car on devine que les champs de bataille de la Marne n’ont guère à envier à celui de Gallipoli.
Une description sans complaisance de l'horreur de la guerre du point de vue du peuple australien.
Une galerie de "salauds" et de soldats anonymes.
Mais je n'ai pas trouvé d'originalité dans cette histoire.
Patience peut-être.
5/10.