Info édition : D.L.2021-10.550-1
Info édition : Album qui accompagne le tirage de tête. "story board, croquis et crayonnés" (60 pages), édité à 250 exemplaires numérotés (note : sur les 250 exemplaires, 100 accompagnent le tirage de tête). IMPORTANT : cet album ne contient pas la version finale, encrée et corrigée, du récit "Teddy Ted 1899 Deadstone", mais uniquement l'histoire sous la forme des crayonnés réalisés par Gerald Forton. Un justificatif numéroté et signé par Forton Gérald. Avec 1 Ex-libris signé et numéroté au verso.
Info édition : 56 pages, couverture cartonnée, dos toilé. Cette version est éditée à 100 exemplaires (numérotée). Elle comprend une préface et un dossier/interview réalisés par Remy Gallart. Elle est accompagnée de deux ex-libris (numérotés et signés), de deux justificatifs (numérotés et signés par Gerald Forton) et d'un second album (60 pages) réunissant divers croquis, le story board et surtout, l'intégralité de l'album crayonné par Gerald Forton.
Desert du Mojave. La Frontière des Grands Espaces. Dans son ranch isolé, Teddy Ted n’est plus que l’ombre de lui-même, vieux cowboy fatigué, presque lassé de la vie, qui semble accomplir les gestes quotidiens avec un sorte d’automatisme vain. Tous les jours, il prend son cheval et s’éloigne au milieu de nulle part. Il semble attendre… Mais attendre quoi ? Un jour débarque une jeune fille blessée, pourchassée par les adjoints du shérif. Teddy S’interpose, la sauve, l’emmène chez lui. Elle se nomme April Johnson, et elle va réveiller des souvenirs douloureux chez le vieil homme. Une dernière chevauchée s’impose pour être en paix avec lui-même, et tourner la page.
Créée en 1963 par le scénariste Jacques Kamb et dessinée par Yves Roy, avant d’être reprise par Roger Lécureux et Gérald Forton (le nom du personnage est une allitération inspirée du Lucky Luke), la série des Teddy Ted est parue chez Vaillant en 1963 puis en chez Pif entre 1972 et 1975. Elle est récitée en intégralité chez Hibou grâce à la passion de l’éditeur. Ici, une page se tourne avec la dixième aventure. Un peu à la façon de L’aventure Immobile présentant Blake et Mortimer vieillissant, Gérald Forton, le crayon toujours aussi impressionnant à ses 90 ans, nous livre un western crépusculaire, une fin d’époque, un Unforgiven de Clint Eastwood sur papier. Teddy Ted n’est plus le fringant cowboy aux yeux clairs qu’il a été, c’est une homme meurtri, hanté par ses souvenirs. À l’encrage, exercice difficile, on retrouve Philippe Cottarel, qui prend le parti osé d’un trait beaucoup plus épais, plus sombre, d’une nécessité impérieuse, crépusculaire comme la vie du héros, contrastant avec celui plus fin marquant les souvenirs de Teddy comme dans un rêve. Pari réussi, qui colle au mieux à l’atmosphère d’abord empreinte de nostalgie, puis glauque dans le ville de Deadstone avec un ultime gunfight comme dans tout western qui se respecte. Nous ne sommes pas dans un monde de beauté, la réalité est là, crue, violente. Là encore, la comparaison avec le film de Clint Eastwood est évidente, avec ses couleurs sombres et saturées, et son atmosphère poisseuse et détrempée. On en vient presque à se dire « déjà » lorsqu’on referme l’album, en se disant qu’on aurait bien chevauché encore avec Teddy dans sa dernière aventure à la nostalgie poignante.
Etrange retour que cet album de Teddy Ted, avec ce personnage disparu depuis longtemps (mais bien connu des lecteurs de Pif Gadget, et déjà dessiné par Gerald Forton). D'abord par son coté BD populaire assumé, comme on en trouvait beaucoup dans les années 60/70, à savoir : on va directement à l'essentiel, par le dessin comme par le scénar. D'où un tempo parfois un peu trop rapide. Ensuite, par cette nostalgie, un peu triste, qui survole l'ensemble du récit, et qui a finit par me toucher. C'est d'ailleurs là où cet album fonctionne vraiment : l'ambiance, autour d'un Teddy Ted, vieilli et désabusé. Un scénario classique donc, mais très efficace, par ses nombreuses ellipses, et par ses flashbacks (qui ne sont pas sans rappeler ceux du film "il était une fois la révolution"). Etrange aussi par le duo Forton/Cottarel, qui semble parfois un peu à l'étroit, mais qui insuffle un aspect moderne à l'histoire, ce qui n'a pas été pour me déplaire. Etrange enfin, pour cette histoire qui se cache derrière les lignes et qui invite à une seconde lecture. Une bien belle (dernière ?) ballade pour Teddy Ted.