Syndrome 1866
1. Le projet
Une BD de Naoyuki Ochiai chez Delcourt (Akata - Ginkgo) - 2010
03/2010 (10 mars 2010) 204 pages 9782756016931 Format Manga 106448
Miroku est un étudiant brillant mais asocial. L'intervention d'un général légitimant un bombardement sur des populations civiles transformera ses interrogations en certitudes : les puissants de ce monde n'ont nul besoin de se préoccuper de la morale lorsque leurs actions servent de grands desseins. Par conséquent, il n'y a aucun mal à éliminer une lycéenne qu'il estime être un parasite pour la société...
Je ne me suis pas douté qu’il s’agissait d’une adaptation du roman russe Crime et Châtiment de Dostoïevski, paru en 1866. Je me suis laissé totalement embarqué par cette histoire qui m’a paru fort intéressante sur la problématique des crimes légitimes.
Cela résonne sans doute avec l’affaire du moment où notre Président a accordé une grâce partielle à une femme qui avait tué son mari après avoir subi une vie de souffrance et d’humiliation. Oui, on se pose la question du crime légitime. Tous les meurtres ne sont pas condamnables. Je pourrais prendre comme exemple celui de Ben Laden.
On va suivre le parcours chaotique d’un jeune étudiant qui s’est totalement renfermé sur lui-même alors qu’il avait les capacités de faire de brillantes études. On va vivre le personnage jusque dans ses réflexions torturées. On est clairement dans un récit purement psychologique.
Le point faible de cette série se situe au niveau du graphisme qui ne casse pas des briques. Les traits manquent de détails et sont assez grossiers.
C’est un manga fort intrigant à l’ambiance plutôt noire. J’aime les seinen qui sont adultes et mâtures avec un scénario riche et des personnages profonds. Le dénouement sera agréable mais sans surprise. Les dix tomes tiennent la route avec des hauts et des bas. Attention, toutefois aux plus jeunes car on se retrouve réellement dans la tête d’un tueur. Cela pourrait donner des idées !