La survie de l'espèce
Une BD de Paul Jorion et Grégory Maklès chez Futuropolis - Arte Éditions - 2012
10/2012 (02 novembre 2012) 117 pages 9782754807258 Autre format 175422
Si l’on en croit Paul Jorion, « l’économie est une chose trop sérieuse pour être attribuée aux seuls économistes ». Preuve en est faite avec ce livre, un essai dessiné percutant, humoristique et pas complètement désespéré, mise en images par Grégory Makles, connu jusqu’ici pour ses bandes dessinées de fantasy humoristique. En une succession de courts chapitre et d’analyses aussi pointues sur le fond, que délirantes dans la présentation, pimentées d’un brin de souvenirs personnels et d’un zeste d’actualité, Jorion brosse au vitriol un portrait érudit... Lire la suite
Nous avons une bd qui est sur un ton assez humoristique afin de décortiquer les mécanismes du capitalisme et de critiquer ses effets notamment les inégalités sociales à savoir ces fameux 1% qui détiennent presque la totalité des richesses de la planète.
On peut être sensible à ce message altermondialiste mais ne pas aimer cette bd trop bavarde qui se perd dans beaucoup de considérations sirupeuses. La lecture n’a pas été très agréable même si la forme est plutôt encourageante. Bonne idée par exemple que d’avoir remplacé les gens ordinaires par des Playmobils.
Le message est là (par exemple la loi du plus fort) mais la mise en scène ne m’a pas trop convaincu en raison de répétitions et d’impression de raisonnement inachevé. Les idées peuvent être également présentées de manière fort caricaturale sans aucune nuance. Je n’apprécie pas non plus cet humour grinçant. Bref, je n’ai pas accroché plus que cela.
Une autre bd traitant du même sujet pourra sans doute faire mieux. Je conseille par exemple Economix.
"Dis, papa, pourquoi on est pauvre?""Tiens, lis "La Survie de l'Espèce, tu comprendras pourquoi et arrête de poser des questions désobligeantes ici au camping." Amis étudiants en économie, cette BD est faite pour vous. Vous en reviendrez aux bases de ce qu'est l'argent et toutes les relations humaines qu'il sous-tend.
"La survie de l'espèce" est d'un genre nouveau pour moi en BD car il s'agit d'un essai. Un auteur spécialiste du monde économique s'associe à un dessinateur de BD pour pouvoir laisser libre cours à ses réflexions sur les mondes économique et financier actuels. Plus que jamais dans l'air du temps.
L'auteur nous fait part de son point de vue sur l'évolution de la situation financière. Les rôles joués par le capitaliste, le patron et le travailleur. Chaque personnage est représenté d'une façon caricaturale: le capitaliste c'est le monsieur en haut de forme du Monopoly, le patron en costume de général, les épaulettes au logo du signe dollar et le travailleur en personnage standardisé et remplaçable à souhait du Lego. Plus loin, le capitaliste sera représenté en parieur de courses de chevaux, le patron en jockey et le travailleur en cheval (pas de gain mais nourri, logé et rassuré d'avoir un toit).
Il m'a particulièrement sauté aux yeux que l'auteur ne cherche pas à faire du communisme primaire (patrons, tous pourris) mais bien un vrai état des lieux le plus objectif possible de notre économie actuelle. Il est aussi à noter qu'il ne s'agit pas d'un ouvrage qui cherche à vulgariser une suite de termes compliquées de la finance actuelle mais au contraire à expliquer pourquoi l'argent existe et pourquoi il y a des mouvements d'argent et aussi pourquoi ce sont toujours les mêmes qui en profitent.
C'est un plaisir de redécouvrir les principes de base des échanges d'argent mais avant tout, cette BD est férocement très drôle. D'un humour particulièrement cynique, amoral et parfois cruel, mais ô combien bon au fil des pages. Le vocabulaire coloré utilisé par l'auteur n'est pas étranger à la franche poilade que constitue cet album.
Le dessin est d'un attrait second dans cet album. Il s'agit d'une sorte de crayonné sans trop de chichi dans les décors. Il va droit à l'essentiel et permet par cela de mettre en évidence de façon vive les nuances du scénariste, ce qui renforce le propos de l'auteur car on voit directement où il veut en venir. A noter que les couleurs sont le noir et le blanc avec une seule exception couleur : celle du vert d'un billet bien connu.
A lire absolument. Il pourra toujours vous aider dans les soirées mondaines à faire bonne figure dans les discussions financières en évitant de trop insister sur le rôle du capitaliste, car dans les soirées mondaines, c'est qu'il y en a.
C'est bien fait, bien dessiné et plutôt didactique sur les dérives de la finance. Une jolie découverte meme si ça n'est pas tres rassurant sur l'avenir de notre monde capitaliste...
Une critique au vitriole du monde capitaliste et de ses principes. Une écriture jubilatoire qui fait qu'on rit beaucoup, bien que ce soit de notre propre malheur. L'album s’essouffle un peu à mi course quand on entre dans des sphères plus "techniques" de la finance mais sa lecture reste un très bon moment.