Surnaturels
1. Un choix tellement humain
Une BD de Arnaud Dollen et Jérôme Alquié chez Delcourt - 2011
01/2011 (19 janvier 2011) 46 pages 9782756022147 Format normal 118875
Silène, atteinte d'une maladie incurable, décide de réaliser son rêve : prendre seule un appartement en ville. Elle espère retrouver ainsi une vie normale dans la résidence Ardemal. Mais c'est sans compter sur les autres colocataires, tous plus étranges les uns que les autres... Bien qu'elle soit une parfaite inconnue, ils vont l'accueillir comme l'une des leurs et la protéger du diable en personne !
Surnaturels est destiné à un jeune public. L'inspiration manga est très présente à la fois dans le scénario et le dessin.
• Le scénario est léger, trop pour un adulte. Le sujet et son traitement sont naïfs : l’éternel lutte entre le bien et le mal. Les différents types d'immortels sont bien pensés, mais malheureusement, pas assez développés. Ce premier tome fait l'effet d'une longue introduction qui sert à présenter chaque personnage à l'image des mangas. On se laisse quand même bercer par l'histoire, surtout que le dessin la sert très bien.
• Le dessin est très propre et excellent, à condition d'aimer le style manga.
• Les couleurs sont très soignés, tant au niveau du choix que de la technique.
Au final, un aspect graphique très bon dans le style manga colorisé, pour une histoire fantastique "jeunesse" servant d'introduction à une série prometteuse.
Les belles planches sont travaillées numériquement et attirent l'oeil, qui se laisse envoûter d'autant plus facilement que les couleurs y sont vives et les dessins si fins et agréables. Les pages défilent rapidement, trop rapidement à vrai dire mais je ne m'en rend compte que progressivement. Une fois l'aveuglement passé, la réalité me saute enfin au visage, et avec une telle force que le vertige me submerge. L'évidence déchire enfin le voile brumeux du visuel chatoyant. Le plus beau des vernis ne suffira jamais à cacher le vide intersidéral du scénario de cet opus et la faiblesse indigente de la trame narrative. Poncifs surannés surfant sur le thème du combat entre le bien et le mal, gloubiboula réchauffé à base de monstres surhumains, petit animal domestique mutant issu d'un clonage entre rintintin et un chipmunk, ... tout y passe pour vous foudroyer dès la moitié de l'album et vous plonger dans une dépression abyssale. Car comment justifier après une si courte lecture un achat aussi compulsif que honteux ? Un seul conseil avant de retourner me planquer dans mon armoire à double fond et y ruminer ma honte : passer votre chemin... ou venez me rejoindre à blues-land.