Stalingrad Khronika
1. Première partie
Une BD de Sylvain Ricard et Franck Bourgeron chez Dupuis (Aire Libre) - 2011
08/2011 (19 aout 2011) 68 pages 9782800149707 Grand format 134658
Stalingrad, hiver 1942. Une équipe de tournage est envoyée à Stalingrad, au coeur de la "mère" de toutes les batailles urbaines, pour y filmer la grandeur de l'armée soviétique. Entre les allemands à portée de fusil, les autorités militaires qui ont mieux à faire et le font savoir, un réalisateur médiocre et un assistant caractériel, sans oublier le froid, la neige, la vodka, l'âme russe et l'organisation soviétique, le contexte n'est pas des plus propices pour réaliser ce fameux film... Confronté à mille tracasseries administratives, dans un système... Lire la suite
Cette histoire de tournage de film pendant le siège de Stalingrad ne m’a pas particulièrement passionné. Pourtant, j’avais aimé le film Stalingrad et je sais que le sort de la Seconde Guerre Mondiale s’est joué en partie dans cette ville. L’idée était intéressante mais on s’ennuie très vite à la lecture. Les personnages enchaînent des dialogues et se disputent sous le fracas des balles ennemies etc…
On a très vite envie de sortir de cette bd stérile qui n’apporte pas grand-chose. On ne se sent pas impliqué et l’intérêt diminue très vite. Bref, il y a des œuvres qui sont passionnantes et d’autres qui ne le sont pas. Ce ne sont pas les lecteurs qui ont un problème mais la façon d’amener le récit. Bref, la réalisation serait en cause. Un comble pour une histoire de tournage…
Le camarade Staline veut un film à la gloire de la mère patrie, exaltant le courage des troupes soviétiques lors de la bataille de Stalingrad. Pour cela Kazimir, Yaroslav, Simon et Igor doivent coopérer mais tout les sépare sauf peut-être le camp de rééducation qui les guète s’ils échouent !
Sur fond de totalitarisme et de Deuxième Guerre mondiale, Franck Bourgereon et Sylvain Ricard nous livrent un bel album qui réussit à mettre la guerre en arrière plan pour privilégier une approche plus personnelle centrée sur les rapports que sont tenus de lier 4 hommes le temps d’un tournage et ce malgré leurs différences et leur l’aversion réciproque. Nulle considération stratégique ou militaire donc mais simplement les ravages et l’omniprésence de la pensée unique qu’imposa Staline … sans oublier la vodka, compagne indispensable au soldat qui lui permet de s’endormir et d’éviter de penser dans cet enfer de glace. L’ensemble est justement et sobrement mis en valeur par le dessin de Franck Bourgeron qui possède toute l’expressivité requise pour traduire les tensions entre les personnages et mettre en évidence la dimension tragiquement théâtrale de ce champ de bataille.
Un joli album en vérité qui en appelle un autre… normal pour un diptyque !
Une manière originale de traiter cet épisode mythique et si important quant à l'issue de la guerre 39/45. Un récit entre petit courage et grande lâcheté, entre égo démesuré et dévouement total, accompagné d'un très bon dessin semi-réaliste qui s'attache très bien à rendre les ambiances tendues qui règnent entre les personnages d'un même camp quand l'horreur est quotidienne.