Stalingrad Khronika
INT. Intégrale
Une BD de Sylvain Ricard et Franck Bourgeron chez Dupuis (Aire Libre) - 2013
10/2013 (04 octobre 2013) 136 pages 9782800157467 Grand format 199100
Stalingrad, hiver 1942. Une équipe de tournage est envoyée à Stalingrad, au coeur de la "mère" de toutes les batailles urbaines, pour y filmer la grandeur de l'armée soviétique. Entre les allemands à portée de fusil, les autorités militaires qui ont mieux à faire et le font savoir, un réalisateur médiocre et un assistant caractériel, sans oublier le froid, la neige, la vodka, l'âme russe et l'organisation soviétique, le contexte n'est pas des plus propices pour réaliser ce fameux film... Confronté à mille tracasseries administratives, dans un système... Lire la suite
'Stalingrad Khronika' ou la chronique d'un tournage durant la meurtrière bataille de Stalingrad en 1942. En effet, nous allons suivre quatre personnages chargés de mener à bien la mission consistant à réaliser un film patriotique à la gloire de l'Armée Rouge et indirectement à Staline. Cette plongée dans le chaos est au départ habilement bien écrite via ses différents personnages ayant chacun des motivations très diverses et cherchant à s'en sortir vivant au détriment de son prochain.
Entre le commissaire politique Kazimir, obligé malgré lui de gérer ce tournage tout aussi chaotique que la bataille qui fait rage, Simon, ancien directeur cinématographique et ex-bagnard des camps de rééducation sociale de Staline, Jaroslav, le lâche et pitoyable cinéaste profitant de la position de son oncle pour se protéger et enfin, Igor, soldat idéaliste et un peu trop formaté par le régime, tout ce beau monde forme une belle équipe de bras cassé dont on se demande bien comment ils vont finir.
Cette édition intégrale permettant la fusion de deux albums en un seul est très bavard. Chaque personnage ou nouveau personnage rencontré fera l'objet de longs dialogues où chacun cherchera à s'en tirer soit par supériorité hiérarchique soit à coup de flagornerie ou manipulation. Vu le cadre du récit, les auteurs ont bien injecté à chaque situation l'absurdité du système soviétique de Staline (on ne recule pas devant l'ennemi).
Au dessin, Frank Bourgeron s'est orienté vers une mise en page très théâtralisée. En effet, les décors sont soit peu marqués soit effacés. L’attention se porte finalement plus sur l'expression et les dialogues des protagonistes qui finissent par porter à eux seuls le récit, jusqu'au final où chaque élément dissimulé sera révélé au grand jour.
J'ai suivi sans déplaisir cette petite histoire dans la grande. Cela se laisse lire mais j'ai trouvé dommageable la surabondance de dialogues et le manque de décor par moment.