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La preview enthousiasmante que j'avais lue se concrétisait dans la collection 100% de Panini en VF, ou quelque chose d’approchant écrit par L. Bélingard, toujours fâchée avec les « ne »… Kaare Andrews apporte sa pierre à l’édifice du temple que les jeunes artistes ont élevé à la gloire de l’artiste moribond Frank Miller.
Dans un futur désespéré, un héros a baissé les bras, seul avec ses souvenirs. Errant dans une métropole grise et pluvieuse sous un régime para-militaire liberticide relayé par des médias complaisants dont la figure la plus emblématique s’appelle Miller Janson, le vieillard rumine ses échecs sans prêter attention à la jeunesse rebelle qui refuse de vendre sa liberté contre la sécurité et le confort. Une altercation musclée dans la rue et un symbole du passé soudain ressurgi vont le pousser à réagir. Tout au long d’un chemin de croix qui le mènera à la rédemption et permettra à la ville de se libérer, le héros sur le retour endurci par l’amertume croise les fantômes morts et vivants de sa vie passée et se prépare à mener son dernier combat contre sa Némésis... Oui, c’est le scénario standard livré en Kit pour faire entrer un héros dans l’age adulte du Grim’n’gritty.
Tout le problème de Kaare Andrews est là. Plus qu’un hommage, son Reign est un copié-collé du scénario de Miller. Il y a repris tous les lieux-communs : la télé corrompue et abrutissante avec ses sourires figés, les cieux zébrés d’éclairs apocalyptiques, les vilains sous contrôle resurgit du passé, l’énergie du désespoir qui anime un le corps usé par les années d’un héros brutal, les jeunes paumés des rues qui représentent l’espoir, la gamine qui veut reprendre le flambeau de l’âge des héros….
Andrews assume le moindre trait tremblotant Millerien pour justifier la filiation de sa « Dark knightisation » de Spider-Man. Quelques expressions faciales peu réussies et un usage immodéré de Photoshop en matière de décors finissent de décrédibiliser l’ensemble
Enfin, cerise sur le gâteau, il m’a semblé plus que douteux que M.J ait succombé à une super MST attrapé en folâtrant avec un Peter Parker dont le sang, au fil des années est passé dans presque tous les labos de New-york sans que des amateurs comme Reed Richards ou Curt Connors ne détectent le moindre problème !
Après l’attente fiévreuse née des quelques pages lues sur le Net, la déception était au rendez-vous. Kaare Andrews échoue à donner une personnalité propre à son travail et, à l’issue d’un pari effectivement risqué, reste dans l’ombre de son modèle par excès de respect pour l’œuvre originale.
Je vais faire court.
Très bon volume, explorant l'univers futur-alternatif du tisseur.
Kaare Andrews est très bon sur cette histoire.
Attention, traduction calamiteuse !