Sous les galets, la plage
Une BD de Pascal Rabaté chez Rue de Sèvres - 2021
11/2021 (17 novembre 2021) 134 pages 9782810201112 Grand format 435996
Loctudy, septembre 1963, la station balnéaire se vide de ses derniers résidents estivaux. Seuls Albert, Francis et Edouard, futurs étudiants prolongent leurs vacances en attendant de commencer chacun de brillantes études supérieures devant les mener vers de prestigieuses destinées toutes tracées. Détachés de l'autorité familiale, ces fils de bonne famille comptent bien profiter de cette liberté pour vider quelques bouteilles et vivre de nouvelles expériences. Un soir sur la plage, ils font la connaissance de Odette, jolie jeune fille sans attache... Lire la suite
Avec un dessin assez approximatif (trait timide, personnage flasque), "Sous la galet la plage" a le mérite d'avoir un scénario qui se tient sur la durée des 150 pages, mais qui n'atteint pas la profondeur, ni la complexité attendue. L'amourette entre Edmond et Odette est simple, apporte un peu de folie à l'oeuvre, mais sans plus. Un ensemble moyen malgré un scénario recherché.
Pascal Rabaté nous propose une nouvelle histoire de mœurs sociales se passant dans la France de l'après guerre. On sent monter la contestation d'une nouvelle jeunesse par rapport à ceux qui ont connu la guerre. Cela éclatera d'ailleurs en Mai 1968 avec le fameux slogan « sous les pavé, la plage » d'où le jeu de mot du titre.
J'ai bien aimé ce récit assez fluide mettant en scène trois étudiants et une jeune fille assez charmante mais j'ai un peu moins apprécié la fin qui m'a semblé un peu trop tarabiscoté.
Encore une fois, l'atmosphère de cette station balnéaire en plein milieu des années 60 est très bien décrit. On s'y croirait réellement. Il y a également la patte du dessinateur qui est absolument remarquable dans la précision des traits noirs rehaussés par des couleurs pâles.
La lecture s'est révélée tout de même assez plaisante voire amusante. C'est de la BD divertissement mais avec un message comme un conte moral sait en délivrer entre amour et liberté sur fond d'ordre social et des contraintes familiales. Certains en retireront une lecture assez jubilatoire notamment en raison des dialogues toujours aussi enlevées chez cet auteur qui ne manque pas de talent.
Cela se lit d'une traite avec une ambiance qui reste très sex, drug, and rock’n roll ! Pas de prise de tête ou de jugement, j'aime bien ce genre de lecture. A noter une nomination à la sélection officielle d’Angoulême 2022 qui est fort méritée.
Quel plaisir de lecture cet album! C'est drôle, tendre et intelligent. L'air de rien, il nous en dit beaucoup sur la société française des années 60... On sent bien que Mai 68 n'est pas loin. "sous les galets la plage"vient rejoindre selon moi, "Ibicus" et "Les Petits Ruisseaux" sur le podium des meilleurs albums de Rabaté.
J'ai bien aimé aussi même si les personnages sont caricaturaux. La mise en scène de Rabaté est remarquable et on se prend d'affection pour les héros. Un très bon plaisir de lecture
Eh bien moi, j'ai beaucoup aimé ! Oui, c'est parfois quelque peu caricatural, mais peu importe, je n'ai pas lâché cette histoire d'amour de la première à la dernière page, preuve que le récit est parfaitement écrit et tient bien en haleine. Quant au dessin, le trait et la colorisation très sobres sont parfaits pour illustrer une histoire de ce type.
Malgré un graphisme soigné je n’ai pas apprécié le scénario de l’album bien trop simpliste et manichéen. Les voleurs issus de milieux humbles avec un passé difficile sont bien sûr généreux et excusables. Par contre les bourgeois y compris les enfants prédestinés à une avenir radieux ( sauf notre héros) sont des salauds sans morale et prêts à tout pour conserver leurs privilèges et se venger. Tant de caricature nuit à l’histoire. Dommage parce que le travail sur les couleurs et le dessin est remarquable.