Sorcières
2. Hypathie
Une BD de
Virginie Greiner
et
Christelle Pécout
chez Dupuis
- 2010
Greiner, Virginie
(Scénario)
Pécout, Christelle
(Dessin)
Faucon, Patricia
(Couleurs)
Glogowski, Philippe
(Lettrage)
03/2010 (26 mars 2010) 56 pages 9782800146492 Grand format 104666
Le drame d'une femme libre... La première sorcière de notre histoire ? Alexandrie, la grande cité de l'Empire en l'an 415 après JC, à l'heure du passage au christianisme. Dans ces luttes entre factions religieuses, Hypathie, une des plus grandes savantes de son époque, va perdre la vie sur l'autel de sa liberté. Avec l'histoire authentique de la fameuse philosophe Hypathie, Virginie Greiner ("Destins" chez Glénat, "En mâles de nus" chez Attakus) et Christelle Pecout ("Lunes d'ombre" aux Humanoïdes Associés) dressent le portrait d'une femme exceptionnelle... Lire la suite
Qui a vu le superbe film "Agora" du grand réalisateur espagnol Alejandro Amenabar, avec la très belle Rachel Weisz, connaît alors la vie et la fin tragique d’Hypathie d’ Alexandrie, enseignante, génie, philosophe et femme grecque qui a toujours refusé toute compromission avec les violences et la volonté de domination des différentes religions en l’an 415 après J.C., pour garder son libre-arbitre.
Voici donc la BD "Sorcières-Tome 2 : Hypathie" (2021-Dupuis) de la scénariste Virginie Greiner et de la dessinatrice Christelle Pécout.
Comme dans le film, Hypathie utilise, dans le scénario, toute son influence d’être libre et néo-platonicienne, pour éviter les guerres entre les différentes religions (chrétienne et polythéiste romaine) provoquant la haine et la jalousie à son encontre.
Comme dans le film, son meilleur élève la trahira et provoquera sa mort ,par fanatisme religieux, au moment de leurs découvertes d’instrument scientifique pour l’astronomie, au milieu de la bibliothèque d’ Alexandrie qui sera par la suite saccagée.
Quant aux dessins classiques, ils nous montrent la beauté grecque de cette femme réunissant les plus beaux esprits grecs antiques et étant leur égale.
À lire pour l’émancipation des femmes et des esprits indépendants en général, prônant le doute au sein de leur pensée.
Après la Venise de la Sérénissime du XVIII ème siècle, nous voilà plongés dans la Grêce antique avec ce récit sur le thème des sorcières qui semble se décliner à travers les époques.
Là encore, on a droit à une héroïne farouche et libre d'esprit qui va s'opposer à la haine du fanatisme religieux. J'ai bien aimé cette histoire où les femmes payent toujours un lourd tribu à la bêtise humaine et là encore, le point faible semble un graphisme qui ne fait qu'effleurer les visages sans leur donner de réelle perspective avec une quasi absence de décors.
Ce récit de lutte contre l'intolérance semble avoir une portée qui va au-delà des époques : c'est ce que j'ai apprécié. Il y a par contre de nombreuses maladresses dans la façon de raconter et d'amener le récit d'où une note plutôt timorée par rapport à ce que cela aurait pu être.
Bien que n'étant franchement pas fan du dessin (style Jacques Martin), il faut reconnaitre que le scénario est franchement bien, je le trouve mieux que le tome Bianca bien que préférant le dessin de ce dernier. Finalement, pour ceux qui n'aiment pas ce type de dessin, le scénario arrive à vous faire passer outre cet "inconvénient" ce qui est, selon moi, plutôt rare...
Au Vème siècle, à Alexandrie, les connaissances d’Hypathie éclairent la Méditerranée…
Même s’il n’est pas exempt de quelques imperfections, cet album possède un équilibre qui doit beaucoup à la sensibilité du graphisme de Christelle Pecout et à la mise en couleur, pleine d’à propos, de Patricia Faucon.
Un album tout en sobriété qui n’est pas sans susciter certaines interrogations !