Solo (Martín)
6. La fin d'un cercle infini
Une BD de Oscar Martín chez Delcourt (Contrebande) - 2023
10/2023 (25 octobre 2023) 160 pages 9782413044505 Autre format 482593
Les humains ont décidé de frapper fort. Sans relâche, soldats et mercenaires attaquent et déciment les factions herbivores les plus proches. Alors que le conflit entre espèces se répand, Legatus et son peuple n'ont plus d'autre choix que de prendre position. Vont-ils rejoindre la bataille finale ? Ce tome 6 est une nouvelle preuve du talent de conteur et de dessinateur hors pair d'Oscar Martin.
Voici l'ultime volet du deuxième cycle de ce madmax à la sauce anthropomorphe.
On sentait la tension à son paroxysme à la fin du tome précédent, et cela promettait une suite explosive. Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'auteur reste cohérent.
Soutenu par un talent graphique spectaculaire, et par des cases affolantes par ses détails, cet épisode se veut philosophiques. Une fois la partie violente, riche en membres sectionnés et en hémoglobines déversées, achevée l'auteur nous commente l'importance de la mémoire et des écris pour sauvez l'Humanité ou pour du moins la reconstruire.
Une œuvre qui mérite pour plus d'une raison que l'on s'y attarde.
Le précédent tome avait marqué un véritable renouvellement de la série mais avec toujours l'ombre de Solo qui plane. Nous avions en effet l'introduction d'un nouveau groupe aux origines bien mystérieuses ce qui agrandit singulièrement cet univers.
Le message principal reste toujours dans l'actualité des thèmes écologistes avec ce que pourrait devenir notre monde si on n'y prend pas garde. Il sera surtout question de grandes batailles pour préserver la survie des espèces menacés de disparition par des humains prêt à toutes les alliances morbides.
Il y a en effet une phrase qui résonne encore en moi au vu de l'actualité mondiale du moment : « quel accord peux-tu conclure avec quelqu'un qui veut te tuer ? ». On peut alors comprendre que le combat demeure nécessaire pour les anéantir une fois pour toute. Pour autant, notre héros Légatus voulait trouver un moyen plus pacifique de résoudre le conflit sans bain de sang.
Le dessin reste toujours aussi efficace dans un décor à la Mad Max entre dévastation post-apocalyptique et désert à perte de vue. J'adore véritablement les personnages anthropomorphiques qui sont saisissants de réalisme. La précision du trait complète la magnificience de ce tableau presque parfait graphiquement.
Et puis, il faut dire que la colorisation dans des tons ocres parvient à nous mettre parfaitement dans l'ambiance de cet univers post-apocalyptique où chaque espèce tentent de survivre tant bien que mal.
Plus on avance dans le récit, plus on découvre que cet univers n'est pas seulement que désertique mais qu'il y a des poches de civilisation florissante. La fin est assez remarquable et fait directement le lien avec la série parallèle « Chemins tracés » où nous suivons les aventures d'un félin nommé Fortuna. Ainsi, les pièces du puzzle de cet univers se mettent progressivement en place.
Bref, un cycle s'achève. J'ai passé un excellent moment de lecture pour une des meilleures séries de ces dernières années dont les thèmes demeurent d'actualité malheureusement.