Soda
9. Et délivre-nous du mal
Une BD de Tome et Bruno Gazzotti chez Dupuis (Repérages) - 1997
11/1997 44 pages 2800124717 Format normal 10 à 15 euros 1108
Pour une fois que Soda sort de sa juridiction, il ne va pas tarder à le regretter ! En bon fils, il accompagne sa maman pour quelques jours de vacances dans sa ville natale et s'embarque pour Providence, Arizona. Mais quand on est flic (même déguisé en pasteur pour ne pas effrayer sa mère), les ennuis ne tardent pas à rappliquer : le moindre voyage en bus se transforme en chevauchée fantastique. Et à l'arrivée, il doit encore affronter l'hostilité des autochtones. Car ce retour au pays n'est pas du goût de tout le monde. Surtout quand Soda commence... Lire la suite
Voila l'inevitable album des series qui depassent un certain nombre de numeros: le retour dans la jeunesse du protagoniste principal. Ici Soda et sa mere au coeur fragile font route jusqu'en Arizona, etat ou David a grandi et son pere, policier du village de Providence, est enterre. Verdict: l'exercice, sans etre excellent, est plutot reussi. Gazotti s'est fait plaisir et dessine des paysages differents des sempiternels districts de New-York. On a le droit a des scenes d'action reussies ( bus au debut, ravin au final...) Et surtout par le biais de la figure paternelle evoquee on en apprend un peu plus sur la construction psychologique de Soda. Lecture agreable.
SODA accompagne sa mère dans la petite bourgade de Providence, en Arizona, pour fleurir la tombe de son paternel. Mais le retour de SODA dans sa ville natale ne semble pas du goût de tout le monde, et quand notre héros commence à se pencher d'un peu trop près sur les circonstances troubles dans lesquelles son père a perdu la vie, certains autochtones commencent à transpirer ... et à envisager de se débarrasser une bonne fois pour toute de ce gêneur. Notre faux pasteur n'est pas au bout de ses (mauvaises) surprises ...
Probablement l'album le plus original de la série ! En raison de deux points : premièrement, il dévoile une partie des origines de SODA (avec notamment son père que l'on découvre enfin). Et deuxièmement, c'est le seul album à ce jour dont l'intrigue se déroule hors de New-York. Un changement de décor bienvenu qui permet de casser la monotonie dans laquelle aurait peu s'enfermer la série et qui donne surtout l'occasion à Gazzotti de dessiner des décors sublimes, les paysages sauvages de l'Arizona et l'atmosphère poisseuse d'un petit bled reculé de l'Amérique profonde étant magnifiquement retranscrits. Si l'intrigue globale n'est peut-être pas la plus palpitante de la série, plusieurs scènes marquantes (le trajet aller en bus, l'attaque nocturne, le règlement de compte dans le canyon sous l'orage ...) finissent de sortir cet album du lot.
L'un des moins bons albums de la série jusqu'à présent selon moi -- toute la prémisse de l'histoire tient sur un malentendu et le tout me semble assez superficiel, sauf pour le père de Soda que l'on découvre enfin. C'est l'élément qui sauve l'ensemble.
Sinon, il y a également une répétition beaucoup trop pressante du fait que Soda n'est pas véritablement pasteur, qu'il a quitté la maison pour devenir pasteur, que la vie de pasteur est tranquille, qu'il doit s'habiller en pasteur... bla-bla-bla. Je sais que dans chaque album on réexplique au lecteur qu'il fait ça pour sa mère, mais ici on semble accorder beaucoup trop d'importance à ce point, comme si Tome avait manqué d'idées pour son scénario.
La mère de Soda n'a d'ailleurs jamais été crédible par rapport à ça, mais passons. Et je doute fort que Tome ait connu un seul pasteur de sa vie, parce que Tome confond fréquemment catholicisme et protestantisme. Bref.
Un album plutôt moyen, qui commence à sentir le réchauffé et qu'on oubliera vite.
Avis pour les tomes 1 à 9 que je viens de lire en quelques jours.
Série décalée et impertinente, difficile de la classer dans un seul genre.
Les aventures de l'agent Salomon nous embarquent à chaque fois. Les auteurs savent se renouveler et chaque tome est un bon one-shot.
Personnellement, j'ai toujours aimé les SODA, en tout cas ceux de Gazzotti (Warnant n'est pas mauvais, mais c'est le style de Gazzotti qui a fait Soda). Je ne me suis jamais dit "bof pas terrible cet épisode" car pour moi ils se valent tous, également bon.
"Bof pas terrible", c'est pourtant ce que je me suis dit en lisant "Et délivre-nous du mal".
Soda loin de New-York, dans un bled paumé, une banale affaire de vengeance... Bref en refermant l'album j'étais loin du compte.
Pourtant, après relecture, je me dis que c'est un des albums les plus profonds de Soda.
Ses relations avec son père, son métier de flic, des squelettes qui sortent du placard...
Finalement c'est un bon album à lire et relire.
Dommage que la série Soda soit en stand-by maintenant. Enfin on peut espérer qu'elle revienne, sans Gazzotti hélas mais c'est la vie...
Sublime album, qui se passe dans de sublimes décors chargés d'histoire. Le passé du père de Soda le ratrappe ...
C'est paradoxalement en éloignant leur héros de son décor habituel, auquel on pouvait l'imaginer lié presque par essence, que Tome et Gazzotti ont offert à SODA ce qui restera probablement comme le sommet de la série. Laissant New York derrière eux pour quelques jours, David et Mary se rendent à Providence, Arizona, fleurir la tombe du père disparu. Le faux pasteur y retrouvera l'oncle Fortescue - déjà croisé dans "Tu ne buteras point" - mais aussi un tas de gens moins recommandables, ayant gardé de feu Joseph Solomon une image assez différente de celle que s'en était faite son fils. Les scènes marquantes s'enchaînent - le voyage en bus, la rencontre nocturne, le final dans le ravin sous l'orage... -, moins toutefois au sein d'un suspense à la mécanique rondement menée, comme dans d'autres albums, que dans une ambiance de plus en plus lourde, pesante, où les non-dits encouragent les quiproquos aux conséquences dramatiques. La peinture de cette Amérique provinciale inspire tout particulièrement Tome qui retrouve là une atmosphère qui n'est pas sans rappeler, quoique dans un autre registre, celle de SUR LA ROUTE DE SELMA dessiné par Berthet sept ans plus tôt. Un album à ne pas rater, que l'on soit déjà fan de la série ou que l'y on cherche une porte d'entrée assez idéale (malgré la quasi-absence du cadre new-yorkais emblématique et de la plupart des "seconds rôles" habituels). Surtout au faible prix de la réédition dans la collection "Les indispensables", qui montre ici qu'elle mérite bien son nom.