Sillage
17. Grands froids
Une BD de Jean-David Morvan et Philippe Buchet chez Delcourt (Neopolis) - 2014
09/2014 (24 septembre 2014) 46 pages 9782756041261 Grand format 224321
Décidément le passé de Nävis ne cesse de revenir la hanter... Le Magister lui a confié une mission secrète qu'elle a été contrainte d'accepter. Elle doit voler un objet exceptionnel dans un musée, sur un monde en pleine guerre civile. Tout cela serait pour elle proche de la routine si cette opération n'avait pas lieu sur Trjj 68, la planète de Clément Vildieu, son premier grand amour et le père de son enfant.
Après avoir clôturé deux cycles en trois tomes, il s'agit de relancer la série dans un nouvel arc dramatique, et ce n'est pas trop mal réussi.
Après 17 tomes, il est normal que l'intensité ne soit pas équivalente d'un tome à l'autre, nous dirons donc que ce tome-ci est un cran en dessous de trois dernier. L'action est plutôt linéaire, certains retournements situations sont prévisibles, seule la conclusion relève le niveau scénaristique.
Les graphismes qui n'ont jamais déçu depuis le début de la série sont une nouvelle fois de bonne facture. L'ambiance "Steam punk révolution française" est remarquable et savoureuse et du même tonneau que le tome 3 qui était déjà très réussi.
Un démarrage en douceur d'un nouveau cycle qui trouve ça place dans cette belle série.
Je n’avais déjà pas été fan du premier tome qui se passait dans ce monde, je ne le suis pas plus au second tour.
Les dessins restent très bons mais dans un cadre moins futuriste, ils m’ont moins fait rêver. Ce ne sont pas quelques tâches noires sur le visage qui me font croire à un autre monde et j’ai plus l’impression d’être dans de la steampunk, voire dans une histoire des années 30 avec des gens déguisés, qu’autre chose…
L’histoire m’a également moins tenu en haleine. D’abord parce que ce n’est qu’un plan de braquage, finalement, dans lequel Nävis n’a aucun pouvoir d’action. Elle se contente de subir tout du long en se faisant aider par diverses personnes qui, elles, réalisent toutes les actions d’éclat (actions tout court, en fait).
Enfin, cette conclusion grotesque inspirée d’Hitchcock et son MacGuffin, ne m’a absolument pas convaincu…
Dommage…
Un bon album, premier d'un nouveau cycle, qui relance l’intérêt pour cette série de qualité. La cohabitation de l'ambiance steampunk de Trjj 68 et de la technologie avancée de Sillage est un vrai régal.
Un seul petit bémol, la couverture qui bien que mettant en scène les personnages de Nävis et Vildieu, est très éloignée de l'univers urbain dans lequel se déroule l'histoire.
La couverture annonce la couleur : "grands froids" nous ramène sur les lieux d'"engrenages", le tome qui reste à mon avis le tout meilleur de la série. De quoi nous mettre l'eau à la bouche, mais aussi une certaine prise de risque, puisqu'il y a à craindre que cet album ne soit qu'un décevant recyclage.
Ce n'est heureusement pas le cas, mais force est de reconnaître malgré tout que le scénario qui accompagne les superbes dessins de Philippe Buchet n'est pas d'une densité folle. Ce n'est pas qu'il se passe rien, et l'album se lit avec plaisir, mais plutôt que quasiment tous les éléments restent en suspension, et qu'on n'a donc pas grand chose à se mettre sous la dent dans l'immédiat.
Promesse d'un tome 18 du tonnerre ou début d'essoufflement de la série ? Réponse dans une année...
Enfin!!!
On renoue avec un bon scénario et finalement un excellent tome 17 avec des dessins toujours aussi soignés qui n'est pas sans rappeler le tome 3 de la série.
Pour les fans, n'hésitez pas.
4/5