Sillage
11. Monde flottant
Une BD de Jean-David Morvan et Philippe Buchet chez Delcourt (Neopolis) - 2008
09/2008 (01 octobre 2008) 46 pages 9782756011844 Grand format 78482
Destituée de ses fonctions depuis son procès, Nävis ne travaille plus pour la Constituante et sombre peu à peu dans l'amertume. Jusqu'au jour où un avocat l'embauche. Elle est alors expédiée sur une planète plongée en pleine guerre civile entre pro-Sillage et anti-Sillage... où Bobo soutient ces derniers. Sous prétexte de sauver son ami, Nävis pense que tous les coups sont permis...
Un tome, de nouveau, graphiquement très réussi. L'ambiance Japon médiéval illustrée par Buchet est remarquable.
On appréciera le changement de personnalité de Nävis, amorcé au tome précédent, passant d'une Nävis naïve, impulsive et colérique à une Nävis plus posée et désabusée.
Le scénario est bien construit, et Morvan arrive une fois de plus à nous accrocher à ce récit . Mais au bout de compte on se demande bien ce que Nävis à avoir dans toute cette histoire et pour quelle raison elle a été envoyée sur place. Quand on ferme ce tome, on se rend compte que la présence de notre héroïne n'a eu strictement aucun effet sur les grandes lignes de ce récit.
Cette faiblesse scénaristique et la conclusion plutôt faiblarde pénalise ce tome qui sinon aurait été parmi les meilleurs.
Après deux albums transitoires, sans découvertes de nouveaux mondes qui faisaient la variété de la série pour le plus grand bonheur des lecteurs, "Monde flottant" relance la machine avec un univers japonisant, très haut en couleurs. Belle réussite esthétique donc, mais qui n'est malheureusement à mon goût pas accompagné du scénario le plus renversant de la série.
Peut-être est-ce le cas parce que je ne suis pas un grand amateur de ce que j'aurais tendance à appeler des "clichés de samouraïs", rapport à l'initiation qu'entreprend Nävis au cours de cet album. Il est certes nécessaire à la trame de la série qu'elle passe par différents apprentissages, au moment de cette période de remise en question, mais j'aurais certainement préféré que ceux-ci se fassent dans un contexte moins convenu.
Peut-être ai-je également été gêné par l'impression de déjà-vu au moment d'aborder la question de la cause féministe, dans une mise en scène totalement jumelle de celle du tome 6, qui avait déjà approché le sujet en quelques pages (Nävis est conduite par le(s) mâle(s) dans un milieu cloisonné de femmes soumises, s'en suivent une ou deux pages muettes où elle participe aux activités, avant de déboucher sur une inéluctable révolte)... Mais en même temps, ce jeu de miroir entre deux albums de la série se défend par les différences, malgré tout non négligeables, entre les deux scènes. Cette fois, Nävis mûrit et est capable de retirer un enseignement de cette expérience.
Ce nouveau tome conserve donc de l'intérêt, et bien qu'il ne soit pas mon préféré, il est très loin de me dégoûter d'une série dans laquelle les auteurs continuent à faire preuve de brio et de grandes qualités dans la mise en scène. Preuve en est l'amorce de cet album, qui est une fois de plus délicieuse (mais dans quel robot se trouve donc notre Nävis?). On retrouve aussi des bonnes petites idées scénaristiques, comme avec le traducteur qui force notre héroïne à parler poliment... Et si c'est pour continuer à nous faire visiter des mondes aussi beaux et variés, je ne bouderai certainement pas mon plaisir.
En ce début de nouveau cycle nous retrouvons une Navis métamorphosée, un nouveau décor, de nouveaux enjeux et surtout un nouveau personnage fort intéressant..., si seulement le fond pouvait accompagner la forme.
En effet, non content de nous submerger de tous les clichés japonais existants dans "Spirou", voilà que l'auteur recommence dans "Sillage".
Sagesse de l'ancien, paix intérieure, patience, etc
On notera également la fausse retrouvaille avec Bobo (caricature de lui-même), qui n'aboutit sur rien à part un :
"je suis à la recherche d'une paix intérieur et un sens à ma vie" (Bobo)
"Moi aussi" (Navis)
"Bon, ben salut et à la prochaine" (Bobo)
Bref, le même schéma pseudo-existencielle qui dure depuis le début et qui ne mène nul part; Il serait tant que les personnages évoluent.
Car pleurnicher, râler, et "philosopher", ça va deux minutes, mais faudrait voir à faire mieux !
Je trouve les commentaires sur la série Sillage plutôt sévères. Il est vrai que depuis l'excellent "QHI" (tome 7) et le très bon "Infiltrations" (tome 9), la série avance en dent de scies... mais je trouve que ce onzième tome est de nouveau intéressant.
La chronologie semble enfin avancer un peu plus rapidement, et on retrouve un album qui peut à la fois être lu séparément et apporter un vrai plus au scénario de la série. Pour être honnête j'aimerais que les auteurs fassent d'avantage traîner l'histoire : j'ai beaucoup aimé dans cet album le fait que Nävis soit devenue une paria, mais j'ai l'impression que la parenthèse sera refermée dès le prochain tome.
Et puis c'est une série qu'il faut envisager dans son ensemble. L'héroïne, l'idée de base et la progression nous tiennent en haleine. Enfin, et même si ça ne colle pas à la couleur des albums, Sillage devient de plus en plus noire pour notre plus grand plaisir.
Ormis le dessin de Buchet qui est correct, l'histoire n'est pas très interressante.
Navis est une jeune humaine, en fait la seule de toute l'histoire, le rete sont soit des extraterresstres ridicules ou des robots pas mieux.
Certe la couverture comme souvent est attirante mais le contenue n'en n'est rien.
Décidément, Nävis grandit...et mûrit.
Bien que toujours passionnée, elle semble apprendre de sa déchéance et prendre la peine de réfléchir un peu plus avant d'agir. Excellent album (mais bon, je suis fan depuis le premier), je l'ai davantage apprécié pour l'évolution du personnage que pour le scénario lui-même, encore qu'il y ait d'excellentes trouvailles comme celle de forcer Nävis à parler de façon polie (!). Le monde où l'action de déroule est d'inspiration asiatique, japonisante avec une révolte de féodaux contre l'empire en toile de fond. Le vieux maître d'arts martiaux est hilarant.
Clairement un album à lire, surtout pour l'évolution de Nävis.
Le monde flottant marque le retour (je l'espère !) de cette série dans "le sillage" des SF de qualité. Le scénario est intéressant, le monde flottant pittoresque et sans nous rappeler un certain... Japon. Navïs y poursuit sa remise en question auprès d'un vieux maître en art martiaux très réussi. Les relations entre les deux protagonistes confèrent beaucoup de saveur à cet épisode. A lire comme une bonne surprise que l'on attendait mais que l'on souhaite voire confirmée au prochain volume.