Sherman
5. Les ruines. Berlin
Une BD de
Stephen Desberg
et
Griffo
chez Le Lombard
(Troisième Vague)
- 2012
Desberg, Stephen
(Scénario)
Griffo
(Dessin)
Burgazzoli, Roberto
(Couleurs)
Griffo
(Couleurs)
Bautista, Maria Jesus
(Couleurs)
Laurin, Éric
(Couverture)
02/2012 (17 février 2012) 46 pages 9782803630349 Format normal 151768
Dans l'Amérique des années 50, Jay Sherman est l'incarnation du rêve. Fils d'un clochard, il a gravi les échelons jusqu'à devenir un homme d'affaires en vue. Et, aujourd'hui, son fils semblait promis au bureau ovale... avant qu'une balle ne mette un terme provisoire à cette success story familiale ! Qu'a bien pu faire un homme si respectable pour susciter une telle haine... ? La vérité apparaît enfin alors qu'approche la fin de l'histoire.
Finalement le scénario est plus épais qu'il n'y parait et le héros plus gris que blanc.
Les talents de compteur de Desberg sont évidents mais l'intrigue est parfois trop lente.
Les dessins ont ici leur limite notamment des visages dessinés sans expression.
Mais ce mélange d'historique et de polar est parfois passionnant.
7/10.
C’est avec plaisir que j’ai retrouvé la série Sherman avec ce cinquième et avant-dernier épisode. Il n’y avait aucune raison pour que cela change et cela n’a pas changé : l’histoire est toujours aussi efficace. L’intrigue continue de se dérouler entre la menace du présent et les révélations du passé. Comme pour les autres épisodes, cet exercice de style, qui peut parfois s’avérer déroutant, est parfaitement maîtrisé, n’offrant aucun temps mort. Ce jonglage entre les époques est bien accompagné par les changements de colorisation. Le dessin de Griffo privilégie l’efficacité en ce concentrant sur les personnages et « oubliant » les décors. Les cadrages assez resserrés participe du même principe.
Il y a quand même un élément nouveau et il est de taille. On échappera à un dernier tome dans lequel toutes les réponses seront brutalement livrées à coups d’effets plus ou moins réussis mais nuisant généralement à la cohérence du récit. Desberg a choisi d’entamer le dénouement dans cet avant-dernier opus. Les révélations sur le passé de la famille Sherman (père et enfants) sont nombreuses, on apprend la nature des liens entretenus avec l’Allemagne nazie (relations d’autant plus douloureuses qu’elles sont en rapport avec la solution finale). Si le passé est très majoritaire dans cet album, le présent voit quand même la situation évoluer avec également un cliffhanger réussi.
La fin est proche, heureusement, mais sommes nous au bout de nos surprises ?