Severiano de Heredia
Élu de la République
Une BD de
Antoine Ozanam
et
Isabelle Dethan
chez Passés/Composés
(biopic)
- 2021
Ozanam, Antoine
(Scénario)
Dethan, Isabelle
(Dessin)
Dethan, Isabelle
(Couleurs)
Bazar, Bastien
(Couleurs)
Pepitom
(Couleurs)
Vanderf, Aloïs
(Couleurs)
09/2021 (31 aout 2021) 54 pages 9782379335204 Grand format 431924
Chassé de la Havane à 8 ans par une révolte qui menaçait sa famille, Severiano, en dandy accompli, s’insère pourtant rapidement dans la haute société parisienne. Rentier, insouciant, il profite de la vie, plaît aux femmes, se pique de critique littéraire, de journalisme pour finir par entrer en politique. Homme de la Troisième République, souvent en avance sur son temps, sa carrière le mènera loin : président du Conseil municipal de Paris, député et enfin ministre des Travaux publics. C’est pourquoi Isabelle Dethan et Antoine Ozanam brossent le... Lire la suite
J'ai été au départ assez intrigué par cette bd car le président américain Obama avait cité ce personnage français venant des Antilles dans son discours d'investiture en 2007.
On découvre qu'il s'agit d'un dandy exilé de la Havane suite à une révolte dont la famille exploitait une plantation de canne à sucre à l'aide d'esclaves. Je précise que ce dernier était mulâtre.
Pour autant, il s'est très vite inséré dans la haute société parisienne comme amuseur et noceur public. Par la suite, il a orienté sa vie d'oisiveté vers la politique en passant par le journalisme. Il est toujours vrai que les médias peuvent mener à des vocations politiques.
Avant de se lancer dans la politique, ce rentier a du nettoyer ses casseroles en se séparant de ses esclaves dans son domaine aux Antilles et de préférence en les vendant au lieu des les affranchir. Il a alors pu faire la morale aux autres concernant la lutte contre l'esclavagisme et les belles valeurs de la République comme la fraternité.
Certes, il a été lui aussi victime de racisme à cause de la couleur de sa peau mais en étant assez riche, il a pu se faire sa place dans cette société pourtant hostile. Il sera un homme de la troisième République à ses débuts pour terminer dans un ministère des travaux publics. A noter qu'il a participé à un parti politique fortement ancré dans la colonisation. Mais bon, on n'est plus à une contradiction près !
J'avoue ne pas avoir été touché humainement par ce personnage pourtant décrit comme illustre. Il ne reflète sans doute pas mes propres convictions. Pour autant, je reconnais qu'il a sans doute fais évoluer certaines mentalités.
Cette BD se termine un peu en queue de poisson avec une conclusion qui ne m'a pas semblé très réussie.