Le service
1. Premières armes : 1960-1968
Une BD de
Olivier Legrand
et
Alain Paillou
chez Emmanuel Proust Éditions
- 2011
Legrand, Olivier
(Scénario)
Djian, Jean-Blaise
(Scénario)
Paillou, Alain
(Dessin)
Paillou, Alain
(Couleurs)
09/2011 63 pages 9782848103525 Grand format 140969
« Le Service » raconte le parcours d’un homme de mains chargé de mener des opérations clandestines pour le pouvoir. Le récit de sa vie – aux ordres des puissants, se déroule sur quatre grandes époques : les années 60,70, 80 et 90. Soit un thriller sombre, violent et sans concession.
C'est une bd qui fait peur car si les faits relatés étaient véridiques, cela créerait un véritable scandale sapant les fondements même de notre démocratie. On peut se poser légitimement la question de l'existence d'officines secrètes dans les cercles du pouvoir qui s'occupent de certains problèmes de manière musclée au nom de la raison d'état. Des hommes de pouvoir ont-ils créé une police secrète au sein même de notre République ?
La naissance du service est associée à la fin de la guerre d'Algérie. Il est vrai que le Général de Gaulle avait mis en place le SAC (service d'action civique) à qui on attribue quelques meurtres pour de justes causes. Bref, ce sont les dérives d'une pratique totalitaire afin d'éviter le communisme. Il y a d'ailleurs une bonne analyse sur les évènements de mai 1968. L'une des prophéties d'un des protagonistes se réalisera. Les meneurs prendront les rênes de la société oubliant les préceptes pour lesquels ils se sont battus.
Pour la petite histoire, c'est François Mitterrand qui dissoudra le SAC en 1982. Il est dommage d'avoir procédé par analogie dans une oeuvre de politique-fiction car on ne distingue plus très bien la réalité.
Chaque épisode fera le tour d'une sombre page de l'histoire de la Vème République, des années 60 aux années 90. Le lien est un tueur professionnel de la pire espèce du nom de Paul Galland que semble traquer un journaliste professionnel qui a préféré rester anonyme dans la préface. Bref, on se pose des questions sur la fictivité de cette oeuvre d'autant que certaines ressemblances sont frappantes avec des hommes politiques qui prendront du galon.