Sept
10. Sept clones
Une BD de Louis et Stéphane De Caneva chez Delcourt - 2011
10/2011 (05 octobre 2011) 62 pages 9782756021997 Grand format 139564
2093. Entrés en contact avec les Intelligences Artificielles, les hommes sont à la veille d'un nouveau pas vers l'infini. Ils pourront enfin accéder aux portes du savoir et du cosmos... à la seule condition, fixée par les Frères des Étoiles, d'être unis et en paix derrière un seul Président. L'utopie semble à portée de main. C'est compter sans l'éveil de sept clones, programmés pour abattre ce premier leader de l'humanité.
Au secours!
Vous voulez du gros n'importe quoi? Le voici! Des clones qui se font contrôler par une main "toute-puissante" qui parle comme un petit voyou, qui se laisse duper aussi facilement, et qui n'est pas capable d'entendre chuchoter dans une salle qui est hors du temps, ça n'a aucun sens!
Une répétition incessante que la société du futur est dominée par des publicités (avec des vrais noms d'entreprises!) au point où même une rencontre avec des extraterrestres est à peine plus importante que les commanditaires, c'est n'importe quoi!
Les réactions des divers clones qui se parlent entre eux par télépathie et que l'auteur tente de rendre drôles, complètement farfelues! La fin de l'histoire est ridicule et tous les problèmes sont réglés en un coup de baguette magique! Et j'insiste... cette grosse main vient complètement démolir toute pertinence que l'histoire aurait pu avoir.
Officiellement le pire album de Sept que j'ai lu jusqu'à présent.
Le contexte de cette histoire de la fameuse collection des sept a l’air très intéressant au premier abord. Il s’agit de 7 clones qui sont programmés depuis leur naissance pour un unique but à savoir tuer le premier président de la fédération humaine à la veille d’une commémoration d’envergure avec des entités extra-terrestres qui promettent le nirvana.
Nous nous situons dans un futur assez lointain où les planètes avoisinantes sont exploitées. Ainsi, on peut aller bronzer sur Vénus. Bon, avec la chaleur qu’il fait, attention à ne pas être carbonisé littéralement. Bref, nous sommes dans un univers où l’exploration spatiale s’est déjà bien développée et où l’homme va franchir un pas supplémentaire.
Le problème est que l’intrigue a véritablement du mal à décoller. Il n’y a quasiment pas d’action. Tout va être concentré sur la fin où l’on saura qui est derrière la fameuse main qui guide les sept clones. C’est ce suspense sur cette identité et les motivations de cette sombre machination qui fait tenir le lecteur. Cela représente malheureusement le seul leitmotiv.
Par contre, on sera noyé sur le moindre détail de cette société très consumériste et individualiste. Ainsi, la publicité et les médias occupent une place primordiale. On retrouve les grandes marques qui sponsorisent tous nos actes quotidiens. L’absence d’une plage publicitaire devient quelque chose de navrant car inhabituel. On se demande si c’est bien sérieux. Par ailleurs, je ne connais pas beaucoup de pays qui seraient prêts à se démilitariser pour la bonne cause.
Après une présentation sommaire des personnages dont on va vite oublier les noms, l’accent est mis sur cette société de consommation dont on va sourire au moindre clin d’œil. On va tomber après dans un délire psychotique destiné à nous faire prendre conscience que tous ne peuvent pas être un car les expériences de chacun entraînent des choix différents. Bon, on avait quand même compris.
Voilà comment une bonne idée de départ peut être mal exploitée malgré des choix narratifs risqués. On lit du vide intergalactique. Néanmoins, on poursuit quand même sa lecture pour connaître le fin mot. Les plus doués n’auront pas de mal à percer tout de suite l’énigme principale. C'est une œuvre incontestablement ambitieuse mais qui manque de rythme. On retiendra surtout que l’esprit de contestation peut nous permettre d’éviter de faire de mauvais choix politique. A bon entendeur, salut !
Voilà un sujet que l'on croit éculé car beaucoup traité, mais dont les auteurs ici, ont su tirer parti de façon très intéressante à mon goût. C'est clairement un album qu'on ne peut pas lire en dilettante si l'on ne veut pas passer à côté du sujet et de certaines subtilités. C'est un récit presque "cinématographique" qui mériterait plus de temps comme dans un film afin de connaître en profondeur toute la vie des protagonistes, ce qu'une BD de 50 à 60 pages ne peut qu'évoquer hélas. Vivement l'adaptation à Hollywood !!
J'ai trouvé le dessin d'un style peu commun et qui s'adapte plutôt très bien à un côté oppressant de l'histoire. Je dirais que c'est un album à découvrir pour son côté atypique...
Le scénario de ce nouvel opus est totalement sans intérêt et prévisible à l'avance.
On pourrait retenir quelques bonnes idées sur le monde futuriste mais tout cela est noyé dans un fatras romanesque à la limite du ridicule.
A oublier bien vite.
3/10.
Décidément cette série 7 est vraiment inégale et hétéroclite!! Après un tome insipide qui s'est contenté du nom de Molière pour se vendre (7 personnages) voici un tome vraiment original! Le scénario est surprenant! Les dessins vraiment bons! Ils restent pas mal de zones d'ombres qui font parler l'imagination du lecteur. Bref: à lire!!
Pour moi, il s'agit d'une belle réussite car cet album est basé sur des choix narratifs plutôt risqués; on peut totalement passer à côté ou au contraire, comme moi, apprécier. En tout cas ne serait-ce que pour avoir osé faire de tels choix, je félicite Louis.
Cet album aborde déjà des thèmes peu évidents, tels que l'évolution de l'humanité ou le clonage, qui plus est dans un one-shot qui se veut avant tout une BD d'aventure. Compte tenu de la masse d'implications des sujets abordés, il est vrai que l'on pourrait souhaiter une déclinaison sur plusieurs tomes. Mais bon, on se plaint suffisamment des séries à rallonges pour ne pas apprécier de temps à autre un bon one-shot consistant.
Une autre difficulté réside dans le fait que devant la multiplicité des personnages, il n'est pas possible de s'identifier à un personnage. De même, suivre les dialogues (par la pensée) des sept n'est pas toujours évident mais l'astuce des avatars est bien trouvée. De plus, finalement, l'important dans ces passages n'est pas "qui à dit quoi".
J'ai bien aimé le rythme de la narration qui fait naître une tension dès le départ pour ne jamais baisser de niveau par la suite. Là aussi, ceux qui raffolent de coups d'éclat et de montées brutales d'adrénaline trouveront peut-être le tout un peu linéaire. J'ai également été "agressé" par l'omniprésence des messages publicitaires mais je pense que Louis pourra déclarer "coup au but" tant il est évident que cela fait partie des éléments importants pour décrire cette humanité, créer une ambiance en peu de temps. Ce matraquage ainsi que la surveillance physique et émotionnelle dont les humains font l'objet illustrent parfaitement une société dans laquelle les individus ont perdu toute initiative, que se soit individuellement ou collectivement : tout est sous contrôle, il n'y a qu'à exécuter.
Il est donc plutôt intéressant que le salut de l'humanité provienne de clones qui vont individuellement et collectivement vouloir comprendre, discuter, contester pour finalement exercer leur libre arbitre et ainsi revendiquer et exprimer leur humanité.
Le dessin, avec à priori une influence comics, est plutôt réussi. Le cadrage est dynamique, les décors (ensembles architecturaux, paysages) sont vraiment bien trouvés et donnent vie à ce monde du futur.
Un album ambitieux, qui peut déranger, mais qui mérite franchement que l'on fasse l'effort de le découvrir.